Tu as demandé la Police ?

Un très joli texte à l’intention de mes camarades Gendarmes et de mes collègues Policiers

Le texte ci-dessous s’applique aux gendarmes mais aussi aux policiers :

Les gendarmes sont des êtres humains comme vous et moi (croyez-le ou pas) !

Il en existe des deux sexes et de toutes les tailles, de toutes les couleurs. On trouve des gendarmes partout. Malgré le fait que vous vous plaisez à dire « qu’on en trouve jamais quand on en a besoin », ils sont là et la meilleure façon d’en trouver un est quand même d’appeler la gendarmerie !

Vous les aimez quand vous en avez besoin ou vous les détestez quand vous essayez de cacher quelque chose. Quand il dresse P.V., c’est un salaud. Alors que vous étiez en faute, s’il vous laisse partir après vous avoir sermonné (même ça vous n’aimez pas !) c’est à peine si vous le remerciez. Pour les enfants, ils sont selon l’humeur des parents, pour les enfants, il est soit l’ami, soit un ogre, selon l’humeur des parents.

Le Gendarme est disponible 24 heures sur 24, le dimanche et même les jours de congés et ça le tue toujours quand un petit malin lui dit « Hé, demain c’est le réveillon ! Tu fais la fête » alors qu’il sait qu’il va passer sa nuit à empêcher les ivrognes à prendre le volant !

A la télé, le Gendarme est (trop souvent) un balourd qui ne trouverait pas un éléphant dans un magasin de porcelaine mais c’est aussi lui que l’on supplie de retrouver un petit enfant « à peu près comme grand comme ça, vêtu peut-être comme ça, que nous avons perdu ‘je ne sais pas exactement quand’» dans une foule de cinquante mille personnes, quand ce n’est pas un pépé ou une mémé amnésique qui a fait une fugue et que n’a plus été vu depuis quarante-huit heures.

C’est aussi celui chargé de trouver le coupable, quoi qu’il ait fait, et qui se heurte au « non, je n’ai rien vu » lorsqu’il tente de faire avancer son enquête. Quand il fait bien son boulot, “il est payé pour ça”. Quand il fait une erreur, “c’est un salaud, lui comme les autres”.

Quand il abat un gangster lors d’un hold-up à main armée c’est un héros, sauf si le gangster se révèle n’être qu’un pauvre gosse, et qu’il aurait dû le voir et agir avec ‘discernement’, une notion, avouez-le, comme la ‘légitime défense de soi et d’autrui’ difficile à définir, même dans les prétoires.

C’est aussi un assassin quand, souvent pour « se donner de l’air », après avoir subi sans broncher plusieurs heures durant les quolibets les plus gras et même des menaces de mort le visant personnellement et sa famille, subi jets de peinture, pavés, boulons lancés à la fronde, cocktails Molotov, tirs de mortiers, il use du matériel règlementaire et sur ordre et réquisition rédigée en bonne forme par l’autorité publique, après avoir fait les sommations règlementaires, il « charge, comme on le lui a appris ou rappelé en formation continue» pour se dégager d’individus qui ne sont, en fait, dans ces circonstances, que des délinquants qui bravent l’interdit.

Parce que, voyez-vous, on n’interpelle pas les gens pour cause de « délit de sale gueule » mais parce qu’ils commettent « dans le temps de flagrance » une infraction à la loi pénale ! C’est aussi pour cela qu’il est payé par les impôts que vous déboursez !

Vous savez que ce sont les mêmes qui mettent parfois un bébé un monde ? Qui, souvent,  prodiguent les premiers secours aux blessés ? Qui interviennent quand plus rien ne va dans un couple ? Qui, la nuit, calment les vacarmes quand les voisins s’en plaignent ? Qui veillent à la tranquillité publique pendant que vous êtes rassemblés ? Vous savez qu’ils sont aussi chargés d’annoncer les mauvaises nouvelles ? Le Gendarme est aussi celui qui sonne à la porte, inspire profondément avant d’annoncer le décès d’un être cher, puis passe le reste de sa nuit à se demander pourquoi il fait ce boulot.

Et avec (ou malgré) tout cela, il s’honore de ne pas, lui, avoir le droit de grève ou n’imagine même pas qu’on lui accorde un droit de « retrait » quelconque dès que la situation devient critique ! Comme d’autres qui ont fait fi de ce droit qui, à eux, le leur est accordé, ils ont été et sont « présents », droits dans leurs bottes, pleurant sur leurs infirmités subies pendant le service et avec leurs veuves ou leurs veufs, leurs enfants et les leurs lorsque le sort leur a été contraire.

Alors, s’il vous plait, qu’on leur accorde au moins, à défaut de la considération ou même du respect, à l’égal de tous les citoyens de notre République, le droit à la « présomption d’innocence» plutôt que d’instituer à leur égard un « délit de présomption de culpabilité » qui aiguise des ressentiments qui, ceux-là, contrairement à ce qui est pensé par certains, « ne passeront pas avec le temps » !

AUTHIER Jean-Pierre

Retraité de la Gendarmerie

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