Tribune des généraux : Des lendemains sans charentaises

  1. Mon général, vous avez signé la « Lettre à nos gouvernants » connue sous le nom de « Tribune des généraux ». Pourquoi l’avez-vous signée ?

L’appellation « Tribune des généraux » n’est pas fondée et pour comprendre la lettre et l’esprit de ce document, il convient de revenir à son origine.

L’ancien capitaine de gendarmerie Jean-Pierre Fabre-Bernadac, après avoir commandé plusieurs compagnies de gendarmerie mobile et départementale, s’est adonné au journalisme et à l’écriture. Ainsi, son neuvième ouvrage s’intitule « les damnés de la France », sous-titré « Le lynchage des mal-pensants ».

Dans ce livre, il témoigne de ce qu’il a vu au quotidien et concrètement sur le terrain, à raison de 2500 crimes et délits traités chaque année pour une compagnie. Selon lui, on peut distinguer deux catégories de damnés. Tout d’abord les damnés structurels, cibles d’agresseurs au simple motif de ce qu’ils sont : gendarmes, policiers, prêtres, pompiers ou tout simplement catholiques c’est-à-dire des « associateurs » infidèles à Allah. Ensuite, les damnés conjoncturels, autres cibles qui ont le tord ou plutôt la malchance de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, le cumul avec les précédents n’étant d’ailleurs pas exclu. Ces victimes peuvent être cette malheureuse femme de 91 ans qui après avoir été dévalisée et violée en est décédée. C’est aussi cette jeune femme qui au cours de son footing quotidien croise au coin d’un bois un malfrat qui la bouscule, la violente puis l’assassine. C’est également ce commerçant qui, cambriolé une fois, cinq fois, dix fois, exaspéré par ses plaintes sans suites, utilise son arme mais comme malencontreusement l’agresseur prenait la fuite, se retrouve lui-même en prison au motif que les conditions de la légitime défense (immédiateté et proportionnalité de la riposte à l’agression) ne sont plus remplies.

Ce quotidien observé qui ne relève donc pas du fantasme et fait l’objet de ce livre, suscite chez l’auteur un vif sentiment d’injustice. En effet, dans notre société dont les valeurs sont de plus en plus inversées, le bien devenant le mal et vice-versa, la victime devient quasiment l’agresseur et l’assassin est relativement épargné surtout avec des circonstances atténuantes au motif par exemple d’une bouffée délirante. Le point commun de ces deux catégories de victimes est de ne pouvoir se défendre équitablement d’où cette appellation « damnés ».

Pour tenter de faire bouger les lignes, Jean-Pierre Fabre-Bernadac rédige cette lettre ouverte qui n’est donc pas une pétition comme dit par certains car une pétition a pour but d’obtenir un avantage d’une quelconque nature, ni vraiment une tribune, terme qui sous-entend une rédaction collective et encore moins bien sûr une tribune de généraux.

Il s’agit donc, pas plus ni pas moins, que d’une lettre ouverte rédigée par un ancien capitaine de gendarmerie. Qui plus est, plus de 27000 signataires l’ont cautionnée, militaires à la retraite de tous grades dont 61 généraux.

Les critiques concernant la rédaction sont faciles : la violence des mots dénoncée ne reflète en fait que la violence des actes observés. Et si chacun des 27000 signataires l’avait rédigée, nul doute qu’il y eût 27000 versions différentes. Et si on avait réuni une commission, il ne se serait sans doute rien passé !

Ayant consacré 35 ans de ma vie active au service de la France, au risque de lui donner ma vie si les circonstances l’avaient exigé, je ne pouvais demeurer indifférent au sort gravissime de notre pauvre France qui non seulement « se délite » aujourd’hui, mais joue sa survie en tant que France. C’est donc d’emblée et sans aucune hésitation que j’ai signé cette lettre ouverte.

  1. En signant cette lettre, n’avez-vous pas enfreint le devoir de réserve ?

Sans entrer dans le détail cette affaire a permis de rappeler que le devoir de réserve n’est pas vraiment rigoureusement défini, ce qui me parait d’ailleurs une mesure de bon sens. D’abord, aucun secret d’ordre militaire n’a été révélé. Et pour ce qui concerne les officiers généraux, ils appartiennent statutairement à la 1ère section lorsqu’ils sont en activité, puis à la 2ème section (2S) lorsqu’ils quittent l’activité mais demeurent alors rappelables jusqu’à 67 ans et à ce titre perçoivent une pension de retraite assortie d’un abattement fiscal de 10% au titre de frais professionnels. En revanche, à partir de 67 ans, ce qui est mon cas, nous sommes en retraite et percevons une pension de retraite versée non plus par le ministère des armées avec lequel nous n’avons donc plus de lien de subordination mais avec un service des pensions dépendant du ministère des finances comme n’importe quel fonctionnaire. A ce titre nous perdons l’abattement fiscal dont nous bénéficiions précédemment, ce qui correspond selon moi au prix de notre entière liberté de parole au même titre que n’importe quel citoyen.

Je rappelle par ailleurs que ce devoir de réserve n’est pas réservé aux seuls militaires, les magistrats par exemple y sont également soumis. Nous pouvons nous souvenir de ce grave manquement lors du scandale du « mur des cons » à la suite duquel on n’a apparemment pas fait beaucoup d’investigations pour retrouver l’auteur de l’affichage de la photo du général Schmitt dont la fille avait été trucidée dans le RER. En clair, ce devoir de réserve est brandi pour tenter d’empêcher les militaires de s’exprimer, comme si nous étions des citoyens de seconde zone alors que comme je l’ai dit plus haut, nous avons consacré notre vie au service de la patrie.

Enfin, cette lettre est adressée « à nos gouvernants », plus précisément au Président de la république ainsi qu’au gouvernement à savoir le pouvoir exécutif, mais aussi aux parlementaires c’est-à-dire à toutes les sensibilités représentées à l’Assemblée nationale et au Sénat. Il n’y a donc aucun parti pris de notre part. Cette lettre, après le constat initial, est un SOS lancé à nos gouvernants pour qu’enfin ils réagissent pour arrêter ce délitement de la France constaté. Celui-ci ne date pas d’aujourd’hui mais s’accélère dangereusement depuis le quinquennat de monsieur Macron.

  1. Qu’est-ce qui a provoqué un tel émoi puisque cette lettre pose un constat majoritairement approuvé en France ?

Non seulement, selon un sondage effectué à l’issue de la médiatisation de cette lettre, l’approbation des Français a été massive, mais le 27 mai dernier, monsieur Gabriel Attal porte-parole du gouvernement déclarait : « Le constat d’un délitement de la société est très largement partagé ».

Pour permettre aux militaires qui en approuvaient le fond de signer cette lettre, la plate-forme « Place d’Armes » a été mise en place et publiait quotidiennement le nombre et la liste des signataires. Rendue publique le 14 avril, le Lettre ouverte a été relayée par le magazine Valeurs Actuelles le 21 avril suivant. La date a alors fait réagir violemment monsieur Jean-Luc Mélenchon car il y voyait une corrélation avec le putsch des généraux de 1961, et à ce titre et pour faire court, il nous a calomnié de factieux et fomenteurs d’un coup d’état. Il a même porté plainte contre nous mais monsieur Rémy Heitz procureur de la république de Paris l’a débouté, ne constatant rien dans cette lettre qui soit conforme aux accusations proférées contre nous. D’autres personnalités politiques se sont exprimées comme la liberté de parole les y autorise mais n’engageant qu’elles-mêmes. Mais ce qui a mis le feu aux poudres fut la déclaration de madame Marine Le Pen qui appelait les signataires à la rejoindre pour mener le combat ensemble. Bien entendu la bien-pensance s’est mise à hurler pratiquant un odieux amalgame selon lequel nous devenions non seulement des factieux mais aussi des nazillons… Pour bien cadrer les choses, immédiatement Place d’Armes ainsi que le général Antoine Martinez, signataire et aussi candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2022, ont publié des communiqués pour affirmer notre indépendance totale et notre neutralité à l’égard du monde politique, les signatures n’engageant que leurs auteurs respectifs.

Entre temps, de nombreux civils ont voulu nous soutenir et à leur intention a été lancé « Les amis de Place d’Armes ». De même, une tribune de 2000 militaires d’active était annoncée par Valeurs Actuelles car ceux-ci étaient scandalisés par les odieuses accusations dont nous étions l’objet. On peut observer que pendant toute cette campagne de dénigrement qui va se poursuivre de la part du gouvernement, le chef des armées qu’est monsieur Macron n’a jamais communiqué pour défendre ses anciens subordonnés. C’est pourquoi, certains parmi nous ont répondu aux sollicitations de médias qui nous ont interrogés, ce qui nous fut reproché plus tard.

  1. Des militaires de hauts grades n’ont pas signé cette lettre. En connaissez-vous les raisons ?

Selon moi, plus on s’élève dans la hiérarchie et plus la tâche est délicate. Le Chef d’État-major des Armées (CEMA) au sommet de la hiérarchie militaire et immédiatement subordonné au président de la république chef des armées via le ministre de tutelle, doit traduire les intentions du politique dont la hantise est la « bavure », en termes compréhensibles par les militaires dont le métier est de « tuer sur ordre » comme le rappelait opportunément le général Lecointre précédent CEMA.

De fait, consciemment ou pas, les officiers généraux proches du pouvoir finissent, par porosité peut-être, par adopter la vision et le vocabulaire du politique voire son comportement lorsqu’ils s’adressent au public. De plus il leur est souvent reproché de se comporter en serviteurs serviles de ceux dont dépend leur carrière. Cela n’est pas improbable mais j’aimerais apporter une nuance à cette assertion. Y-a-t-il une profession exempte de ce travers ? Certains enseignants par exemple se censurent eux-mêmes pour ne pas subir les foudres de certains élèves mais aussi de leur hiérarchie. N’importe quel employé évitera de contrister son employeur pour préserver sa carrière voire tout simplement son emploi.

Et permettez-moi de poursuivre vers une objection qui nous a été faite, à savoir de nous exprimer avec notre grade. Pendant ma carrière sous les armes, je n’ai eu de cesse de former tous les subordonnés que j’ai eu l’honneur de commander à devenir compétents pour faire la guerre. Cela implique aussi une relation de confiance absolue entre le chef et ses subordonnés, confiance sans laquelle un engagement en vain. C’est ainsi que je ne supporte pas d’entendre deux mots à mon sens par trop péjoratifs et méprisants : bidasse et troufion. En effet j’ai eu à commander des compagnons d’arme que je devais considérer, estimer et respecter au motif que si j’ai accepté de donner ma vie pour la France, j’avais aussi l’exorbitant pouvoir de les entrainer avec moi à risquer leur propre vie. Or, on ne va à la guerre qu’en situation grave.

De ces anciens compagnons d’arme, j’ai des témoignages parfois poignants. Certains se sont manifestés qui avaient été mes subordonnés en 1972 ou 1973 alors que j’étais lieutenant. D’autres également perdus de vue et qui avaient été sous mes ordres en 1975 ou 1977 lorsque j’étais commandant de compagnie se sont manifestés à leur tour… D’autres encore, me retrouvant 25 ans voire plusieurs dizaines d’années après que nous nous soyons quittés. J’ai donc un devoir de loyauté et de fidélité vis-à-vis de ces anciens compagnons d’armes qui seraient fondés à me reprocher, aujourd’hui que la France est en danger de disparaitre en tant que telle, de me cacher derrière mon petit doigt c’est-à-dire de trahir la confiance qu’ils m’avaient accordée jadis. A ce titre j’ai l’obligation morale de décliner mon grade comme d’ailleurs n’importe quel gradé. Ignorer cet aspect des choses révèle la méconnaissance voire l’oubli de ce qu’est réellement un soldat. Nous ne sommes pas des mercenaires et pas encore des robots mais des êtres humains et un chef militaire plus qu’aucun autre se doit d’abord de servir ses subordonnés afin de les mieux commander.

  1. Des sanctions ont été proférées à votre encontre, que vous reproche-t-on précisément ?

Le premier reproche est d’avoir signé cette lettre qui après le constat évoqué ci-dessus était un appel à nos gouvernants pour qu’enfin ils passent à l’action. Avoir critiqué l’action du gouvernement est manifestement faux car c’est justement son inaction que nous regrettons.

Les personnes au pouvoir l’ont voulu, voire tout fait pour y parvenir. On se souvient du véritable « coup d’état institutionnel » que fut l’élection de monsieur Macron en 2017, véritable scandale pour une démocratie et qui fait honte à la France. C’est pourquoi nous demandons à nos gouvernants de gouverner, en l’occurrence d’agir. Il ne nous incombe pas de nous substituer à eux dont c’est le métier et c’est pourquoi le reproche de ne rien proposer est sans objet pour cette lettre.

Alors que le Titanic France est en train de sombrer, l’orchestre continue de jouer du violon.

Il nous a été aussi reproché par madame Parly d’avoir porté atteinte à l’image de l’armée ce qui est pour le moins surprenant. En effet, pour ne prendre qu’un exemple, dans l’article « J’accuse » diffusé par Place d’Armes et co-signé par les six généraux présumés coupables, figurent deux photographies de monsieur Macron président de la république lors de son voyage aux Antilles. L’une le représente enlaçant un éphèbe à moitié nu et l’autre le montrant nargué par un autre lui faisant un doigt d’honneur. Non seulement monsieur Macron s’est ridiculisé lui-même, mais aussi en tant que chef des armées et Président de la république.

Cette exhibition publique a été médiatisée à l’international, contribuant ce qui est plus grave, à discréditer la voix de la France. Il y a donc loin entre la coupe et les lèvres, si on compare le SOS qu’est notre lettre et ces prestations tout simplement scandaleuses. Si monsieur Macron chef des armées ne s’est jamais exprimé pour soutenir ses anciens subordonnés injustement accusés et même calomniés, tous les membres du gouvernement qui se sont exprimés sur cette affaire ont tenté de minimiser, ridiculiser voire calomnier les signataires.

Florilège :

– Madame Parly ministre des armées a évoqué quelques militaires à la retraite irresponsables. Lorsqu’on a arrêté les comptes, plus de 27000 signatures étaient acquises plus le soutien de 2000 militaires d’active et des dizaines de milliers de civils.

– Monsieur Castex Premier ministre nous a tournés en dérision en parlant d’une chose insignifiante. Il est curieux qu’il n’ait pas autre chose à faire que de s’occuper d’une chose insignifiante et plutôt que de tenter de ridiculiser le messager il aurait pu s’enquérir de la teneur du message.

– Monsieur Darmanin et madame Bachelot ont minoré l’événement.Madame Marlène Schiappa, est bras droit du ministre de l’intérieur, communément surnommé « Premier flic de France » donc le mieux renseigné du pays. Le 2 mai à 9h en direct sur France-info, elle parlait d’une tribune de 20 généraux en retraite alors que le matin il y avait déjà 22000 signatures sur Place d’armes.

– Enfin madame Agnès Pannier-Runacher, peut-être en mal de notoriété, évoquait la tribune de généraux en charentaises, ce qui au regard de la gravité de la situation et de la part d’un ministre en exercice laisse pantois.

Mais ce qui est beaucoup plus grave : comme monsieur Mélenchon elle nous a accusé d’un appel au soulèvement, comme en 61…

Aussi j’ai déposé plainte à l’encontre de madame Agnès Pannier-Runacher auprès de la Cour de Justice de la République, qui traite de crimes et délits commis par des ministres en exercice, pour diffamation. L’affaire est en cours.

Et d’ailleurs dans la foulée, j’ai aussi porté plainte contre monsieur Mélenchon pour le même motif. Il sera entendu par le tribunal le 16 septembre prochain.

Cette affaire est tellement loufoque que j’ai plutôt envie d’en rire sauf que pendant ce temps, la situation continue de se dégrader. Mais il convient surtout que les politiques comprennent que les militaires ne sont pas des paillassons qu’on peut tenter de faire taire par le sacro-saint devoir de réserve.

  1. Avez-vous été sanctionné, ou que risquez-vous ?

Lors de la première déclaration de madame Parly, le général Lecointre CEMA à l’époque, avait immédiatement évoqué des sanctions plus particulièrement à l’encontre des quelques militaires d’actives qui avaient imprudemment ou par inattention signé cette lettre. Madame Parly s’étant engagée plus avant dans l’idée de sanctions, elle fit un choix pour ne « sélectionner » que les six généraux qui s’étaient exprimés dans les médias. A partir de là, le 21 mai, un officier général fut désigné pour engager la procédure disciplinaire.

La première phase a consisté à entendre nos défenses au regard des accusations portées contre nous et pour cela nous fûmes convoqués à Paris. Mais aucun des six généraux ne se déplaça laissant à nos avocats respectifs le soin de plaider notre cause, puisque tous les six nous sommes concernés pour le même motif. Notre absence traduisit simplement le peu de crédibilité accordée à cette procédure d’un autre âge.

En effet dans un deuxième temps, nous reçûmes une convocation afin de nous rendre à l’audience d’un Conseil Supérieur des Forces Armées (CSFA) réuni le 19 juillet. Ce CSFA comprend 7 membres dont certains permanents, d’autres communs à l’ensemble des comparants et un spécifique à chacun. De plus pour les deux dernières catégories, chaque titulaire est doublé de deux suppléants. Une petite « usine à gaz »! Mais ce CSFA a un rôle consultatif vis-à-vis du président de la république, qui prendra la décision de sanctionner ou pas les comparants. Les membres du Conseil sont donc les subordonnés du décideur et désignés par lui via la ministre. Ceci étant, le Conseil se prononce sur la pertinence d’une sanction et non sur la culpabilité des comparants, celle-ci étant établie arbitrairement par la ministre. Nous sommes bien des présumés coupables et de fait des damnés de la France !

Pour cette raison, nous avons aussi ignoré de nous présenter personnellement à l’audience, non par opposition aux membres du Conseil mais par mépris de cette procédure d’un autre âge. Cependant et contrairement à certaines allégations, nous n’avions aucune raison de craindre quoi que ce soit de ce simulacre de jugement, c’est pourquoi je me suis rendu physiquement sur place le 19 juillet mais n’ai pas participé à l’audition, nos avocats se chargeant une fois de plus de plaider notre cause.

On peut simplement espérer qu’une réactualisation de cette procédure sera menée à bien et c’est pourquoi nous avons déposé un recours auprès du Premier ministre pour demander l’abrogation de deux articles du Code de la défense.

De même une Question Prioritaire de Constitutionnalité vise à mettre en cause une procédure car celle-ci devrait faire l’objet d’une loi organique qui n’existe pas. En clair, ces dispositions sont non conformes à nos lois. Si l’Armée fait l’objet de dispositions spécifiques à sa nature particulière, nous ne sommes pas des mercenaires et sommes régis par les lois du pays.

Ces deux recours donnent ainsi un délai de réflexion supplémentaire au Président en attendant les retours des instances sollicitées.

Les risques encourus sont la radiation des cadres qui consiste concrètement en trois mesures : suppression de la carte d’identité militaire, interdiction du port de l’uniforme et suppression du seul avantage matériel qui nous restait à savoir le « quart de place ». En fait, cette sanction est plus infamante qu’autre chose car c’est d’un trait de plume rayer de notre identité tout notre passé de soldat qui avions pris plus de risques que n’en ont jamais pris nos censeurs. A la limite, ce serait pour moi un honneur d’être sanctionné par de tels personnages dont plusieurs ne sont pas exemplaires par leurs vertus passées ou présentes.

Ce triste feuilleton que j’hésite à qualifier de farce ou de tragi-comédie aura permis, comme celui de la mal nommée crise sanitaire, de révéler aux Français encore, ou plutôt, de plus en plus nombreux et lucides, de voir la réalité de la situation, à savoir combien notre système est archaïque et corrompu.

Général (2S) André COUSTOU.

Note de la rédaction de Profession Gendarme :

Vous pouvez rejoindre ou soutenir « Place d’Armes » en cliquant sur l’image ou le lien ci-dessous

Place d’armes

Place d’armes est constituée d’anciens militaires, de membres de leurs familles et de soutiens civils, tous bien décidés à faire vivre les valeurs de l’Institution et à les diffuser au cœur de la société en développant un lien armée-nation.

Autrement dit Place d’armes poursuit deux objectifs :

– Créer une fraternité d’arme d’entraide et de camaraderie ;

– Peser de tout son poids pour que les valeurs inculquées par l’Armée : honneur, patrie et fidélité, soient à même de nous fédérer, au-delà des clivages politiques, pour préserver notre nation.

Retrouvez également le livre « Tribune des généraux : des lendemains sans charentaises« 

Répondre à Maurin Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *