« Tout ce qu’il ne faut pas dire » : le patron de la gendarmerie Outre-mer rompt le devoir de réserve

C’est inédit dans la gendarmerie : le général Bertrand Soubelet, commandant la gendarmerie Outre-mer, publie le 24 mars un livre dans lequel il dénonce la politique menée par le gouvernement en matière de sécurité et de justice. En sortant de son devoir de réserve, il pourrait être sanctionné.

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Avis de tempête dans la galaxie étoilée de la gendarmerie nationale. L’ex numéro 3 de la gendarmerie, le général Bertrand Soubelet, aujourd’hui patron de l’ensemble des gendarmes Outre-mer, a décidé de rompre le devoir de réserve. Jeudi 24 mars, il publie aux éditions Plon un ouvrage au titre évocateur « Tout ce qu’il ne faut pas dire ». Le haut gradé explique vouloir apporter sa « contribution citoyenne sans aucun esprit partisan ». Dans les faits, son ouvrage est une critique à peine voilée de la politique menée par le gouvernement Valls en matière de sécurité et de justice.

Un récidiviste

Ce n’est pas la première fois que le général Soubelet jette un pavé dans la mare médiatique. A l’été 2014, il a été muté au commandement de la gendarmerie de l’Outre-mer après avoir publiquement exprimé des réserves sur la politique pénale du gouvernement face à la délinquance, lors d’une audition à l’Assemblée nationale le 18 décembre 2013.  Sa mutation à la tête de la gendarmerie Outre-mer ressemblait fortement à une mise au placard.

Et maintenant ?

En exprimant une nouvelle fois publiquement des critiques sur la politique gouvernementale, le général Soubelet sort à nouveau de son devoir de réserve et s’expose logiquement à des sanctions. La publication de son ouvrage suscite déjà énormément de commentaires dans le milieu des gendarmes. La sortie du livre faisait la une du Figaro magazine cette semaine.

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Sans attendre sa parution, le directeur de la gendarmerie, Denis Favier commente, via son blog, la publication de ce livre : « La publication du livre d’un général de gendarmerie ne peut me laisser indifférent », explique-t-il, avant de poursuivre, sans jamais citer Bertrand Soubelet « Je ne conçois pas que l’un des responsables de la gendarmerie accepte de telles fonctions pour les dénigrer ensuite ». Et le patron des gendarmes ouvre la porte à d’éventuelles sanctions en soulignant : « Il vient un moment où il faut mettre les choses au clair ».

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