To mask or not to mask ?! En tout cas, ne masquons pas la réalité !

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La question de l’utilité réelle du port du masque pour lutter contre la transmission du Sars-CoV-2 est plus que jamais d’actualité alors que la nouvelle tendance est de l’imposer dans les espaces fermés comme les magasins ou les restaurants (pour manger, pas très pratique…) Ceci alors que l’épidémie est terminée selon les critères prévalant en la matière.

Pour aborder cette question, il faut rappeler que le port du masque (comme le confinement) ne sont pas des mesures sanitaires mais sécuritaires. Les mois écoulés ont brouillé ces notions à la faveur d’une confusion des registres : les politiques s’en s’ont bien à tort remis aux médecins pour les décisions à prendre, alors que le corps médical n’est pas compétent à appréhender globalement les effets sociétaux de mesures sécuritaires, y compris sur la santé.

Ce qui est pourtant logique : les médecins n’ont que peu d’expertise en santé, leur travail consistant à diagnostiquer et traiter les maladies. Alors que l’essentiel des déterminants de la santé sont de nature existentielle, relationnelle et socio-économique.

Pour en donner un exemple, la perte des liens et l’isolement provoquent chez ceux qui les subissent des flambées inflammatoires avec une élévation massive du taux de cytokines. Le traitement réservé aux personnes âgées au cours de l’épidémie aura constitué à peu près le pire de ce qu’on pouvait leur faire vivre. On a ainsi enfermé, de gré ou de force, une tranche entière de la population « pour la protéger » tout en provoquant par ces mesures une détresse et une fragilisation tragiques face au virus.

Les dispositions sécuritaires adoptées à la hâte auront causé des dégâts bien plus lourds que l’épidémie elle-même : une récente étude publiée dans The Lancet a estimé que les 2/3 des décès attribués à la Covid en Angleterre ont eu en fait d’autres causes que le virus, comme l’impossibilité d’accéder aux soins pour les malades souffrant de maladies graves.

Les conséquences du confinement en termes économiques et sociaux comme d’impact sur la santé psychique promettent d’être largement pires que ce qu’il prétendait éviter, avec notamment une perte d’années d’espérance de vie en lien avec la forte augmentation prévue des suicides.

Dans le même temps, mettre sur la touche le  « premier rideau » essentiel en cas d’épidémie que constituent les médecins-généralistes en les privant de prescrire les traitements qu’utilisaient pourtant les hôpitaux aura eu de lourdes conséquences. Une analyse parue dans la prestigieuse Revue politique et parlementaire en France affirme sans ambiguité : « Avec le manque de matériel de protection et de tests, les principales causes de l’hécatombe française résident dans la démobilisation des généralistes et dans le refus de les laisser libres d’exercer leur métier de médecin. »

En Suisse aussi, une proportion évidente mais restant à quantifier des décès dus à la Covid aurait sans doute pu être évitée sans cette  mise en échec de la séquence requise face à une épidémie : dépister – isoler et traiter les malades – protéger les soignants et les groupes à risque.

Alors que l’on aura manqué de tout -du fait d’une impréparation sidérante- au moment où on en aurait eu besoin, voici que les autorités se piquent aujourd’hui d’imposer des mesures lourdes en termes d’atteinte aux libertés, sans que l’on sache si elles sont réellement utiles ou non.

 

Cela aura été aussi un des motifs compliqués à penser de la situation : les mesures « sécuritaires » (à l’exception du lavage des mains) n’ont en effet pas d’efficacité avérée. Ce qui ne veut pas pour autant dire qu’elles soient inutiles : seulement qu’aucune « evidence » scientifique ne nous permet de dire si c’est bien le cas.

Nous avons tellement été influencés à adhérer à ce point de vue que cela peut sembler choquant. Mais l’intérêt du confinement ou de port du masque ne reposent aucunement sur des données probantes. Dans le même temps où l’on mettait en échec la prescription d’hydroxychloroquine au stade précoce de l’infection « parce qu’on n’était pas entièrement sûr de son efficacité » (démontrée depuis une fois la volée d’études truquées dépassée…), on imposait des mesures sans utilité avérée et lourdement dommageables à tous points de vue.

Food for thought quand le débat d’idées sera enfin encouragé et le temps de la vraie analyse venu.

Ceci posé, revenons aux masques : leur port est-il utile ou non ? Nous ne le savons toujours pas. L’OMS a commandé une méta-analyse dont les conclusions semblent aller en ce sens, mais plusieurs de mes interlocuteurs dans les milieux de la recherche scientifique dénoncent un (nouvel) ensemble de biais.

Il y a fort à parier qu’il s’agisse en fait d’une gesticulation de plus sans grande utilité réelle autre que d’affirmer à quel point les autorités veillent au principe de précaution. A moins que cela serve à garder la population angoissée dans l’attente du vaccin que les gouvernements semblent déterminés à imposer à tout prix -ou plutôt au prix juteux pour les industries qui leur dicte leur conduite.

Je partage ici le courriel reçu hier d’un infirmier romand travaillant dans un hôpital alémanique et qui s’interroge à ce sujet. Je le partage avec son autorisation bien sûr, tant il me semble illustratif des dégât causés par le manque de transparence et de cohérence dans la communication.

Les autorités sanitaires et politiques ont au cours des mois affirmé à peu près tout et son contraire (à part sur des sujets comme la vaccination…) Cela peut bien sûr se comprendre et s’expliquer du fait de l’incertitude dans laquelle nous étions et du temps nécessaire à ce que des éléments de réponse apparaissent. Le problème ne réside donc pas à mes yeux dans ces contradictions (inévitables), mais dans l’inaptitude à méta-communiquer à ce sujet. Faute de cela, on noie les troupes sous une avalanche d’ordres et de contre-ordres qui font bien sûr désordre et sapent le sentiment de cohérence si nécessaire à la santé.

Alors qu’il est si simple de dire soit que « nous ne savions pas », soit que « nous nous sommes trompés » -ce qui nous arrive à tous : est-il besoin de le rappeler ? Par les temps qui courent il semble que oui…

Voici donc ce message illustrant par l’exemple ce que l’on a fait subir aux personnels soignants et à nous tous à vrai dire par inaptitude à la communication authentique et à la pensée complexe.

Ah oui, j’allais oublier : lorsque je lui ai exprimé mon souhait de publier son texte, mon interlocuteur a répondu : « Je vous donne volontiers mon accord sous condition de l’anonymat bien sûr! Ils ont viré des personnes dans mon hôpital pour moins que ça ! »

Ce qui me conduit aux questions suivantes : dans quel monde vit-on ?! Est-il acceptable en démocratie que les médecins et les infirmiers vivent dans la peur de dire ce qu’ils vivent et pensent ?! Ces signes des temps ne sont guère rassurants…

Bonjour,

Je vous remercie pour vos articles et pour le relais fait à d’autres, ça fait du bien d’entendre un autre discours que celui anxiogène des médias classiques et cela conforte mes idées que beaucoup de choses ne tournent pas rond au niveau de la santé…
Je suis infirmier (en Suisse) et les divers ordres et contre-ordres reçus durant ces derniers mois m’ont rendu bien cynique…
D’abord il ne fallait surtout pas mettre de masques qui, nous disaient-on, ne servaient à rien et, surtout, ne pas en donner aux patients.
Il a fallu ensuite en mettre que lorsque nous avions affaire à un patient immunodéprimé ou présentant des symptômes de Covid lors d’une intervention rapprochée avec lui (lui-même en ayant reçu un également), mais attention hein, un seul masque par jour, pour le patient a risque (soit 24h avec le même masque) et par soignant (notre durée de travail est de 8h30).
Ensuite tous les soignants ont reçu l’ordre de mettre les masques, mais interdiction pour les personnes chargées du ménage et  la réfection de lit des patients (cherchons l’erreur, ce sont elles les plus exposées non???) et pour les patients (en dehors des cas précédemment cités), et, là encore, pour une durée identique.
Enfin, nous avons reçu l’ordre de donner un masque par jour à tous les patients et la permission pour nous d’en changer toutes les 4h comme le veulent les recommandations et le personnel qui s’occupe du ménage à pu en mettre également – tout cela très tardivement par rapport au début de l’épidémie (et avec des masques périmés en 2007 qui avaient une drôle d’odeur lors de la première livraison).
Tout au long, il ne nous ont pas parlé de pénurie et de nécessité de faire avec le peu de stocks que nous avions. On nous a présenté les choses comme des recommandations logiques au vue des données sanitaires que nous avions…
Face à nos questionnements (on a tout de même retenu certaines choses de notre formation) il nous a été dit, avec agacement parfois : « c’est comme ça, faites-le! »
Il va sans dire que nous avions de simples masques chirurgicaux, hein, pas des ffp1-2 ou 3…je ne sais même pas a quoi ça ressemble un ffp2…
Une question me turlupine autour à ce sujet depuis un moment : qu’en est il de leur rôle face à la Covid ?? Sont ils efficaces pour empêcher la propagation du virus ? Si oui, à quel taux? Ce virus contamine par aérosol non? Et les masques chirurgicaux me semble-t-il laissent passer les aérosols??? Et les masques en tissus alors, qu’en est-il??
Je deviens de plus en plus sceptique a force de voir qu’on nous prend vraiment pour des imbéciles, mais peut-être à tort en ce qui concerne les masques?
Je serais ravi d’avoir votre éclairage  à ce sujet ou celui de quelqu’un d’autre si cela a déjà été débattu? ( je n’ai pas trouvé d’infos évidentes a ce sujet)
Encore merci pour vos articles. Continuez, cela fait du bien 🙂

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