Théo : quand soudain, la version du policier est jugée crédible…

François Hollande avait accouru au chevet de Théo. Photo © AFP

Justice. Le récit fait par le policier mis en examen de l’interpellation de Théo diffère de celui du jeune homme. Selon Le Point, il concorde avec les images de vidéosurveillance.

Depuis le 2 février, une très large partie des médias ainsi que de nombreuses personnalités politiques, publiques et de célébrités ont évoqué cette affaire en se basant sur le seul récit de Théo. Que s’est-il passé dans la cité des 3 000, à Aulnay-sous-Bois ? Selon le jeune homme, des policiers venus l’interpeller l’ont frappé violemment alors qu’il se trouvait “tranquillement” contre un mur, avant de lui enfoncer une matraque télescopique “dans les fesses”. Une blessure de 10cm dans la zone rectale témoigne de ce récit.

“Je recevais de sa part un coup de poing au niveau de la pommette gauche”

Tranquillement” ? Quelques jours après l’incident, alors que tout le monde parle déjà du “viol” de Théo, “victime de violences policières”, le récit du fonctionnaire de police vient jeter un doute sur les dires du jeune homme. L’Express rapportait ce mercredi l’audition du policier : “Un des individus contrôlés avançait sa tête vers la mienne en signe de défiance, alors, de la paume de la main, j’ai repoussé fermement sa tête au niveau de sa joue, disait-il quelques heures seulement après l’incident.

“C’est à cet instant que l’individu qui se trouvait sur sa gauche et qui n’avait pas encore fait l’objet d’une palpation s’en mêlait et que ce dernier m’attrapait au niveau du col et me disait quelque chose du genre Eh, tu fais quoi là ?. Je repoussais immédiatement son bras avec ma main, mais il ne me lâchait toujours pas. Un collègue intervient alors. Il lui saisissait son bras afin qu’il me lâche. Mais l’individu (« Théo ») se retournait vers lui, puis un échange de coups s’ensuivait. (…) Alors que je venais de lui saisir le bras, je recevais de sa part un coup de poing au niveau de la pommette gauche. Durant quelques instants, j’ai été sonné. J’ai compris à ce moment-là que l’individu serait prêt à tout pour se soustraire. Il se débattait, portait des coups de poing à tout va, gesticulait en tout sens, même des jambes”.

“Il continuait de piétiner le collègue”

S’ensuit alors un combat violent pour tenter d’immobiliser Théo, qui se débat : “J’usais de ma matraque télescopique et lui portais des coups en visant l’arrière de ses cuisses. Il continuait de se débattre, il se retournait, gesticulait en usant de son gabarit musclé et il parvenait à se relever. Il continuait de porter des coups dans tous les sens. Là, je le voyais piétiner mon collègue qui était encore au sol dos contre terre et, subitement, un jet de gaz lacrymogène s’échappait de la bombe de mon collègue. Malgré le gaz, l’individu parvenait à se relever. (…) Il continuait de piétiner le collègue. Je décidais de lui porter des coups de matraque télescopique en visant ses membres inférieurs dans l’espoir de lui faire perdre l’équilibre et de l’amener au sol. Mon effort portait ses fruits et l’individu basculait à terre. Au sol, il continuait de donner des coups de pied, j’ai donné un coup de matraque au niveau des jambes. Enfin, nous arrivions à lui passer une menotte, puis la seconde”.

Ce récit, très différemment de celui du jeune Aulnaysien, vient d’être corroboré, selon les informations du Point, par les images de vidéosurveillance. L’hebdomadaire a pu se procurer le compte rendu d’exploitation détaillé par l’IGPN (qui avait déjà conclu à “une pénétration non intentionnelle”). Au moment où la police des polices avait rendu ce rapport, c’était la levée de boucliers parmi les défenseurs bien-pensants de Théo, qui demandaient déjà une tête au mépris le plus total de la présomption d’innocence.

Théo immobilisé en trente secondes

“À 16 h 45 et 15 s, constatons la présence de 4 individus, dont le nommé Théo L., face au studio d’enregistrement le CAP, peut-on lire selon les documents consultés par Le Point. À 16 h 46 et 19 s, constatons l’arrivée du véhicule de police sur l’avenue principale. À 16 h 46 et 29 s, constatons qu’un fonctionnaire (de police, NDLR) se dirige pédestrement vers le groupe d’individus. À 16 h 46 et 43 s, constatons que le fonctionnaire dirige le groupe à l’arrière du bâtiment. À 16 h 47 et 35 s, constatons qu’un individu repousse le gardien de la paix. À 16 h 47 et 50 s, constatons que le nommé L se bat avec les fonctionnaires de police”.

A peine plus de 15 secondes après l’arrivée des policiers, l’altercation commençait. Trente secondes plus tard, Théo était immobilisé. Sans savoir s’il a été violé ou non (l’IGPN ne se prononce pas), ces nouvelles informations permettent au moins de montrer que le récit du policier est cohérent et mérite d’être pris en compte.

Source : Valeurs actuelles

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