Témoignage d’une épouse de gendarme : Le bouc émissaire …

En juin 2012 Profession-Gendarme n’avait aucune existence et le projet de sa création commençait à peine à germer. Pourtant le site Armée-Média avait déjà une grande notoriété sur la toile.

Grâce à certains lecteurs, un article paru en juin 2012 sur Armée-Média ressort de ses archives, c’est pourquoi j’ai tenu à vous en faire profiter, car celui-ci est totalement d’actualité.

Il s’agit du témoignage très poignant d’une épouse de Gendarme correspondant parfaitement  aux drames malheureux que notre Arme a vécu au cours de cette année 2013 et en particulier au mois de décembre 2013, six suicides dans le mois.

Ce témoignage est bien plus qu’un témoignage il s’agit d’une prière, d’une supplique adressée à nos autorités. Puisse-t-il faire que, en conscience, chacun se remette en question quelque soit le grade ou la fonction et réalise que nous sommes tous bien petits face à la Vie, « Nous sommes tous responsables !!! ».

solitude« Solitude »

Témoignage d’une épouse de gendarme : Le bouc émissaire …

A vous militaires actifs ou retraités, gendarmes harcelés, blessés, décédés, à vos épouses, amis civils, et plus spécialement en cette semaine de fête à vous « mamans » , je souhaite dédicacer ce témoignage avec une pensée toute particulière à vous Mesdames qui avez perdu votre époux dans des situations singulières.

 C’est l’humiliation, la dégradation, les fausses accusations, tous ces faux arguments et comportements calculés, magouillés par une hiérarchie pour entraîner « nos époux » vers le couloir de la mort que je désire dénoncer dans ces quelques lignes.

Qu’ils soient en mission (peu importe le lieu et la durée) ou qu’ils soient en brigade, en escadron, à la garde républicaine , au GIGN etc …, les gendarmes sont des militaires avant toute chose qui majoritairement accomplissent leurs tâches sans compter. Ce sont les déboires de l’un d’eux que je vais vous conter.

Son histoire :

Alors qu’il est en mission en République Centre Afrique (RCA), il voit sa mission écourtée suite à une maladie(cancer) imposant son rapatriement en urgence et une intervention chirurgicale au Val de Grâce.

Malgré cette fâcheuse maladie, il remonte sur les planches du théâtre. Théâtre d’opérations dangereuses, il fait partie de ces gendarmes d’OPEX (opérations extérieures sur la base du volontariat) qui sont revenus marqués par cette mission en Afghanistan où Il a essuyé 53 tirs de roquettes par les insurgés.

Blessé lors d’un convoi de liaison suite à une violente explosion causée par les insurgés. Il est pris en charge, ainsi que ses collègues blessés, sur place mais n’est pas rapatrié cette fois. Nos gendarmes se sont battus pour la France M. le DGGN !

Afin de les honorer (« cet homme » et plusieurs de ses collègues) pour leur courage démontré sur chaque intervention sur le terrain, pour leur sens du dévouement, l’Armée des États-Unis leur remet une médaille Américaine. « The Army Commendation Medal », accompagnée d’un Certificat. Cette décoration est décernée pour actes d’héroïsmes ou pour services méritoires rendus. La France ne sait pas honorer son armée, mais a une tendance à déchoir les hommes qui la compose.

Octobre 2011, c’est un homme épuisé, traumatisé qui rentre à son domicile

A son retour « cet homme » enchanté de retrouver sa fonction rend rapidement visite à son Colonel qui l’accueille par un « Vous m’avez fait défaut par votre absentéisme …. » . Quelle belle élocution de la part d’un Officier supérieur qui s’adresse à un « homme qui rentre de la guerre ». Harmonieux ! Jamais cet Officier n’a pris une seule fois des nouvelles de son gendarme détaché en OPEX et blessé ! Pourtant internet rapproche et unit « les hommes » , ou du moins c’est ce que l’on peut croire !

Avant l’échéance de ses congés de retour d’OPEX, en sa qualité de commandant de Brigade fille (les mal aimés), « cet homme » est convoqué comme un « bandit » afin d’être entendu durant 8 heures pour enquête de commandement …. La saisine n’est toujours pas connue à ce jour, mais l’’argument exploité et mensonger, l’objet de l’enquête est « Dysfonctionnement de la brigade fille qu’il commandait ». Bizarre car jusqu’à son départ début 2011, tout allait très bien, pas un signe, ni de la part du super commandant de la communauté de brigades (COB) ni du super colonel qui commande le Groupement. Tout allait très bien puisqu’il avait une augmentation d’un point dans sa notation et une appréciation littérale …. excellente.

Il fallait s’en débarrasser ?, sans doute car on invoque une raison quelconque. ll fallait rapidement déboiter « cet homme » avant la sortie du tableau d’avancement (un jeu d’écriture puisque le 7 décembre 2011 il apprend qu’il est déjà remplacé par un gie qui se trouve dans la même COB, à la Brigade mère et prendra l’avancement et sa fonction). Un mage n’aurait pas su prédire aussi correctement cette bousculade !

Un retour marqué par cette sale « guerre » en Afghanistan…. Ce sont des retours glorieux qui devraient leur être consentis. On se charge seulement de ne pas comprendre le syndrome post- guerre. Ces mêmes symptômes ont été vécus par « nos ancêtres » qui ont fait la première et la seconde guerre mondiale, la guerre d’Algérie, l’Indochine …. Alors faut-il sortir des cimetières nos guerriers pour comprendre que nos hommes sont marqués et cela se respecte et s’accompagne.

En effet, nous sommes un pays de « l’art moderne » puissant, savant, sachant déstabiliser « l’homme » avec une Armée peu soucieuse du respect et du bien être de ses troupes.

Comme je l’expliquais plus haut, tout allait très très bien jusqu’au retour. Bizarrement à son retour plus rien ne va ! (Soit 10 mois d’absence sur 12). Qui a créé cette ambiance ? Qui voulait la place ?

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