Sur l’autoroute, la gendarmerie de Vaucluse cible les « bus Macron »

Sur l'autoroute, la gendarmerie de Vaucluse cible les

Ce sont les nouveaux grands migrateurs. Depuis que la loi a libéralisé le secteur il y a deux ans, les « cars Macron », ainsi qu’on les nomme, traversent la France et l’Europe dans leurs livrées fluo.

Ces bus bon marché et confortables, avec fauteuil inclinable et connexion wifi, se multiplient sur les autoroutes. De Marseille à Paris, comptez 12h20, c’est quatre fois plus long qu’en TGV mais le prix est imbattable. Devant ces nouveaux acteurs, la gendarmerie spécialisée dans la surveillance du réseau autoroutier a adapté son dispositif. « Sur la route, on croise tous les enjeux de sécurité qui traversent la société : transport d’armes, de stupéfiants, délinquance, personnes recherchées ou en séjour illégal. Or, ces nouveaux moyens qui transportent des passagers sur de longues distances sont devenus incontournables. Notre rôle est d’être au rendez-vous de ces nouveaux usages », souligne le capitaine Assaya, commandant en second de l’Escadron de sécurité routière du Vaucluse.

Hier, en fin de matinée, le peloton autoroutier menait un de ces contrôles de cars de voyageurs comme ils en pratiquent désormais régulièrement. Le dispositif est lourd. Des motards qui circulent sur le réseau sont chargés de repérer des cars et de les escorter jusqu’au parking où une vingtaine d’hommes les attendent. Il y a des gendarmes du peloton autoroutier commandé par le lieutenant De Checchi, un maître-chien de la brigade cynophile pour la détection de produits stupéfiants, un agent spécialisé chargé de repérer les faux documents et un autre dans la fraude et le séjour illégal. Le dispositif est sécurisé par deux hommes armés de pistolets-mitrailleurs. Le capitaine Assaya précise : « On ne sait jamais sur qui on peut tomber ».

Le premier bus qui descend vers Montpellier va perdre deux de ses sept passagers. Détention de cannabis sous toutes ses formes : herbe, résine et même gâteau parfumé. Le chien a marqué les bagages de deux jeunes hommes, l’un, emballé comme un surfeur avec tongs, colliers et bracelets de chevilles assortis au tatouage, et un autre, sosie de Julien Doré, sont emmenés vers le peloton pour audition. Leur voyage s’arrête là. Dans un autre bus, plein celui-là, les gendarmes vident les soutes et déposent tous les bagages au sol pour les faire « renifler ». Tandis que les spécialistes en document auscultent des passeports étrangers, quatre jeunes, l’air accablé, sont mis de côté. Eux non plus ne remonteront pas à bord, le cannabis fait encore d’eux des naufragés de la route. Les passagers en profitent pour se dégourdir les jambes, griller une cigarette, ils prennent leur mal en patience : si la sécurité est à ce prix… Le chauffeur du bus sort tout sourire : « Vous savez, j’ai l’habitude, maintenant je suis presque contrôlé toutes les semaines ». Il ne lui reste plus qu’à recharger les soutes avant de reprendre la route.

Source : Actu.Orange

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