St-Chaffrey : il craignait que les gendarmes violent sa compagne

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Les magistrats peinent à croire ce qu’ils viennent d’entendre. Le vice-procureur Benoît Bachelet en reste même « sans voix ». Il est vrai que les justifications données quelques minutes plus tôt par le prévenu ont de quoi désarçonner. « J’avais peur que ma compagne se fasse violer par les gendarmes. J’ai voulu attirer leur attention », a-t-il simplement dit à la barre pour expliquer les dégradations du portail de la gendarmerie de Saint-Chaffrey et du rétroviseur d’une des voitures de fonction – fait qu’il nie. Ainsi que le jet de tas d’ordures. Cette nuit du 5 décembre, l’intérimaire de 40 ans revient d’une soirée arrosée avec sa concubine. Cette dernière prend le volant mais se fait contrôler sur la route. Le test d’alcoolémie se révèle positif. Elle doit suivre les militaires jusqu’à la gendarmerie. L’homme reste à l’extérieur. De quoi le mettre hors de lui. « J’ai repensé au fait divers du 36 quai des Orfèvres [une jeune canadienne a accusé des policiers de l’avoir violée le 23 avril 2014, NDLR]. Il n’y avait que des hommes, j’ai eu peur qu’ils s’en prennent à elle », reprend sans sourciller le prévenu.

« C’est Miss Monde votre compagne ? »

Face à lui, la présidente Christine Piccinin manque de s’étrangler. « C’est Miss Monde votre compagne ? interroge la juge. J’espère que vous n’imaginez pas sérieusement ce que vous dites. On est à Saint-Chaffrey. »

Le représentant du ministère public préfère, lui, mettre ça sur le compte de l’alcool qui peut avoir « des effets étonnants ». Car ce soir-là, l’intérimaire reconnaît qu’il avait bu plus que de raison.

Pendant ses réquisitions, Benoit Bachelet, évoque davantage le refus du prévenu de se soumettre cette nuit-là au relevé d’empreintes, « à cause de big brother ». « Vous savez que la loi l’exige, vous n’avez pas le choix. La peine encourue est de deux ans d’emprisonnement… ». L’intérimaire use ses dernières paroles pour revenir sur le 36 quai des Orfèvres. « S’en est assez », la présidente coupe court. Et suit les réquisitions du ministère public, le condamnant à 90 jours-amendes.

Source : Le Dauphiné

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