Seine-et-Marne : un livre pourrait relancer l’enquête sur le meurtre des fiancés de Fontainebleau il y a 30 ans

7855878_82bae006-9fd4-11e8-8eff-458535dd7d4d-1_1000x625Fontainebleau. Gilles Naudet et sa fiancée Anne-Sophie-Vandamme disparaissent en forêt de Fontainebleau en 1988. Abattus à coups de carabine, on retrouvera leurs corps plusieurs semaines après. Des témoignages à la suite d’un livre publié cette année peuvent-ils relancer ce double meurtre non-élucidé. LP/Philippe Desprez

Grâce au livre qu’il vient de sortir sur l’affaire des Fiancés de Fontainebleau, le journaliste indépendant Christian Porte a reçu de nouveaux témoignages.

Rebondissements dans le mystère des Fiancés de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Le 31 octobre 1988, un jeune couple, Gilles Naudet et Anne-Sophie Vandamme, 25 ans tous les deux, disparaissaient avec leur chien en forêt de Fontainebleau, dans le massif des Trois-Pignons. Le 10 janvier 1989, ils seront retrouvés morts, tous les deux tués par balle. Aucun meurtrier n’a été identifié malgré une enquête des gendarmes où 1 500 personnes ont été entendues et 4 000 procès-verbaux dressés.

En mai dernier, le journaliste indépendant Christian Porte avait publié en mai dernier un deuxième livre sur cette affaire, prescrite depuis 2011. Grâce à ce livre, les langues se sont déliées.

« J’ai été contacté par plusieurs personnes à la publication de mon second ouvrage. Deux d’entre elles m’ont donné des éléments nouveaux et un témoignage fiable, notamment sur le coupable potentiel », assure Christian Porte. « L’un d’eux m’a dit que cela le ronge depuis trente ans. Il m’a appelé car il me fait confiance. »

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Après la parution de son livre en mai dernier, Christian Porte a reçu plusieurs témoignages dont deux « fiables ». Il espère que la gendarmerie va vérifier ces pistes. LP/Sophie Bordier

Premier problème de taille, ces deux témoins souhaitent rester anonymes. Ils refusent pour l’instant tout contact avec la gendarmerie, « de peur de représailles», insiste Christian Porte. Le journaliste explique avoir assuré ses arrières. « J’ai la version écrite de leurs propos. Elle est chez mon avocat dans un coffre. »

 

Plainte contre X pour homicides volontaires en 2002

Christian Porte a alerté la gendarmerie sur ces deux témoignages. « Un officier que je connais espère que cela relancera les choses et qu’on vérifiera au moins ces pistes. J’ai le nom d’un suspect. Les gendarmes peuvent vérifier s’ils l’ont entendu à l’époque et le reconvoquer .»

Deuxième problème de taille encore plus grande, le dossier est prescrit. Le journaliste a prévenu les gendarmes. « À l’heure d’aujourd’hui, je n’ai pas de retour. » L’auteur se demande d’ailleurs pourquoi le procureur de l’époque a refusé de rouvrir le dossier en ne recevant pas la plainte contre X pour homicides volontaires déposée en 2002 par les parents des victimes après l’acquittement de Cédric, seul suspect à comparaître aux assises de l’Essonne en 2001.

Contacté sur cet hypothétique rebondissement, un officier de police judiciaire de la gendarmerie nationale réagit. « Si l’affaire est prescrite, ceux qui ont des choses à dire doivent écrire au parquet qui a suivi le dossier. Le procureur prendra une décision. » Selon un autre officier de gendarmerie, « au nom de la vérité, il y a peut-être des éléments nouveaux à entendre, mais judiciairement, ça paraît compliqué avec la prescription des faits ».Même avis de source judiciaire : « En 2017, la loi a rallongé le délai de prescription des crimes de dix ans à vingt ans. Mais l’effet n’est pas rétroactif pour les affaires terminées. »

* « Les fiancés assassinés de Fontainebleau : les vérités interdites d’un fiasco judiciaire ». Edilivre éditions. 28 euros.

Source : Le Parisien

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