Sécu­rité Une djiha­diste parmi les gendarmes

Le Point raconte comment la gendar­mette a pu, pendant plusieurs mois, rensei­gner de l’inté­rieur ses amis isla­mistes et prépa­rer son départ en Syrie.

Les faits remontent à trois ans. À l’époque, Élodie (le prénom a été changé) devient gendarme adjoint volon­taire dans un pelo­ton moto­risé du sud de la France après sa sortie de l’école de Tulle et treize semaines de forma­tion. Elle profite alors de sa posi­tion pour four­nir des infor­ma­tions à des amis du milieu isla­miste radi­cal, comme le raconte Le Point. La Direc­tion géné­rale de la sécu­rité inté­rieure (DCRI) commence à s’inté­res­ser à elle dés octobre 2013.

Le 22 octobre, Élodie télé­phone à une de ses amies, elle aussi gendarme, Sabrina (le prénom a aussi été modi­fié), qui est au courant des desseins de voyage en Syrie de son amie, pour lui deman­der de « passer des personnes au fichier ». Il s’agit en fait du fichier des personnes recher­chées (FPR), une immense base infor­ma­tique compre­nant plus de 400 000 fiches, dont les fameuses S pour « sûreté de l’État ».

Les agents du rensei­gne­ment se rendent rapi­de­ment compte qu’Élodie et son entou­rage sont en train d’orga­ni­ser un véri­table départ collec­tif pour la Syrie. Élodie est d’ailleurs prête à tout pour partir en Syrie. Elle propose en effet d’utili­ser son arme de service pour braquer une voiture, indis­pen­sable pour se rendre jusqu’en Turquie, porte d’entrée pour les candi­dats au djihad.

 

Les femmes de plus en plus nombreuses à se tour­ner vers le djihad

La jeune femme de 21 ans finit par démis­sion­ner mais pour­suit ses acti­vi­tés en lien avec des filières djiha­distes. Elle se marie le 13 décembre avec, pour témoin, Sabrina, l’autre gendar­mette qui lui four­nis­sait des infor­ma­tions pour ses amis djiha­distes. Trois jours plus tard, Élodie est arrê­tée avec son mari, inter­pellé pour avoir frappé une de ses sœurs dont il jugeait l’at­ti­tude irres­pec­tueuse : elle sortait en boîte. Élodie est alors simple­ment placée sous brace­let élec­tro­nique tandis que son mari, lui, attend son procès en prison. Aujourd’­hui, la petite famille est sous brace­let élec­tro­nique.

La Direc­tion géné­rale de la gendar­me­rie natio­nale (DGGN), contac­tée par Le Point, se veut rassu­rante en affir­mant qu’Élodie et Sabrina ne font plus partie de la gendar­me­rie. « Toute la diffi­culté consiste à diffé­ren­cier les personnes radi­ca­li­sées, qui font courir un danger à la popu­la­tion, et celles qui ont une pratique rigo­riste de leur reli­gion, ce qui n’est pas inter­dit », explique la gendar­me­rie pour se dédoua­ner.

Au total, 59 femmes sont actuel­le­ment mises en examen dans des dossiers de filières djiha­distes ou de projets d’atten­tats, dont des mineures aux « profils très inquié­tants », selon des chiffres évoqués par le procu­reur de la Répu­blique de Paris, François Molins lors d’une confé­rence de presse après l’atten­tat déjoué à la bonbonne de gaz. Sur les 59 femmes, 18 sont actuel­le­ment incar­cé­rées.

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Source : VSD

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