« Scandaleux, injuste » : la police nationale remontée contre la tribune de « Libération »

"Scandaleux, injuste" : la police nationale remontée contre la tribune de "Libération"

Un membre du groupement d’intervention régionale (GIR) des Hauts-de-Seine, en possession d’un nouveau flash-ball, est en faction, le 16 juillet 2002 dans le quartier Pablo Picasso à Nanterre. (JACK GUEZ / AFP)

Dans « Libération », une tribune dénonce le racisme des policiers, dans le sillage de l’affaire Théo. Le patron de la police nationale répond.

Artistes, militants associatifs, professeurs, comédiens, réalisateurs, humoristes… Dans une tribune publiée dans « Libération » ce mercredi 15 février, ils demandent « une vigilance accrue lors des recrutements car les policiers racistes qui posent problème ne sont pas devenus racistes par la dureté de la mission ».

« Il semblerait que le plus souvent, ce soit de jeunes militants issus d’un parti politique bien connu qui se sont engagés pour pouvoir commettre leurs exactions en toute impunité », peut-on aussi lire dans la tribune, publiée dans le sillage de l’affaire Théo.

Le texte rédigé par Steevy Gustave, ex-adjoint au maire de Brétigny-sur-Orge (Essonne), a fait réagir le directeur général de la police nationale Jean-Marc Falcone, qui a publié dans l’après-midi un communiqué pour dénoncer les propos « scandaleux, injustes et inacceptables ».

Dans ce communiqué, diffusé via le compte Twitter de la police nationale, il écrit notamment :

« Je ne peux admettre que les dizaines de milliers de jeunes Français qui ont souhaité entrer dans la police nationale à l’occasion des importants recrutements opérés ces deux dernières années soient insultés de la sorte. Je ne peux non plus tolérer que les 150.000 personnels de la police nationale passionnément engagés dans leur métier soient ainsi salis. »

Et ajoute que « notre police est républicaine ».

[COMMUNIQUÉ] Le directeur général condamne les propos portant atteinte à l’honneur de l’ensemble des policiers, publiés dans Libération auj.

Des « exactions en toute impunité »

Intitulée « Lettre d’un élu de la République à l’avenir », la tribune parue dans « Libération » a notamment été signée les rappeurs Kery James et Youssoupha, l’humoriste Anne Roumanoff, le directeur du festival d’Avignon Olivier Py, le chanteur Patrick Bruel, le capitaine de l’équipe de France de tennis Yannick Noah et le président de SOS Racisme, Dominique Sopo.

Sa publication intervient près de deux semaines après l’interpellation violente de Théo le 2 février à Aulnay-sous-Bois. Ce jeune homme de 22 ans a été agressé par les policiers qui l’ont interpellé et sont désormais mis en examen – un pour viol, les trois autres pour violences.

Une enquête préliminaire a été ouverte mardi 14 février après de nouvelles accusations visant un des policiers mis en examen après l’interpellation de Théo. Mohamed K., 22 ans lui aussi, a en effet raconté à « l’Obs » qu’il avait rencontré les mêmes policiers que Théo quelques jours plus tôt. Il dit avoir été roué de coups sans motif.

A.R. (avec AFP)

Source : L’Obs

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