Scandale Covid : une étude scientifique accuse le gouvernement Macron d’être responsable de 15 000 morts

Une étude scientifique menée par Le Monde accuse le gouvernement d’être responsable de 15 000 décès de Covid-19 en France en refusant de suivre l’avis du Conseil scientifique qui lui demandait de confiner le pays en février. Un avis que le gouvernement avait rejeté
Un scandale qui risque de coûter très cher à Emmanuel Macron à moins d’un an de la présidentielle. En tout cas, au moment où les Français commencent à reprendre une vie normale, une étude publiée ce vendredi 18 juin par Le Monde et intégralement lue par Lecourrier-du-soir.com risque de gâcher la fête à l’Elysée.

Qu’est-ce qu’on y apprend? En effet, pour le média, il n’y a aucun doute que 15 000 morts auraient pu être évités si le gouvernement avait suivi les consignes du Conseil scientifique de confiner la France fin janvier et non pas début avril. “Selon nos estimations, environ 14 600 décès, 112 000 hospitalisations, dont 28 000 en réanimation, et 160 000 cas de Covid-19 longs auraient pu être évités”, note Le Monde.

Et de détailler la méthodologie de son étude. “Pour parvenir à ce résultat, nous nous sommes livrés à un exercice assez simple : nous avons pris les courbes d’évolution des trois indicateurs épidémiologiques principaux (décès, réanimations, hospitalisations), réalisées à partir de données nationales de France métropolitaine publiées par l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France, et nous les avons décalées de deux mois en amont. L’évolution observée à partir du 1er avril se trouve donc anticipée au 1er février. On y observe d’abord un ralentissement de la progression, une stabilisation, puis une décrue massive à partir de la troisième semaine qui a suivi les mesures de restriction, d’abord perceptible sur les hospitalisations, puis sur les entrées en réanimation, et enfin massivement sur les décès. Ne reste ensuite qu’à évaluer la différence entre les deux courbes.”

L’étude poursuit : “concernant les Covid-19 longs, nous avons procédé légèrement différemment. Les spécialistes s’accordent pour estimer qu’une personne symptomatique sur dix développe une forme chronique de la maladie, avec des symptômes persistant au moins six mois après l’infection. Mais le nombre exact de cas symptomatiques reste mal évalué, certains malades échappant aux radars de l’administration sanitaire. Nous l’avons donc recalculé à partir du nombre et du taux d’hospitalisation parmi les personnes symptomatiques, une valeur connue dans les différentes tranches d’âge. Il apparaît ainsi qu’environ 1,62 million de cas symptomatiques auraient pu être évités, et donc quelque 160 000 Covid-19 longs. Sollicité par Le Monde, le ministère de la santé n’a pas souhaité « commenter des chiffres dont il ne connaît pas la méthodologie”.

Le journal Le Monde ne s’arrête pas là. Il évoque une note transmise à Emmanuel Macron par le Conseil scientifique à la date du 29 janvier. Signée par Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, la note se veut catégorique sur l’urgence de reconfiner la population, en soulignant : “les pays les plus touchés n’ont pu arrêter le variant anglais qu’avec un confinement strict”.

Mais, craignant que la décision de reconfiner le pays ne soit pas respectée par la population, l’Elysée refuse de suivre les consignes de Delfraissy. Une décision qui a été fatale. “Le président de la République renonce donc à confiner. Sur le terrain, l’explosion redoutée n’a pas lieu tout de suite. Le plateau observé en février, alors que le variant britannique était encore minoritaire, laisse même penser que cette “cette troisième voie” vantée par Jean Castex (couvre-feu, écoles ouvertes et confinements très localisés) pourrait fonctionner. Mais, en mars, les hospitalisations s’emballent, les services de soins critiques saturent”, explique Le Monde.

La décision de l’Exécutif est loin d’être la bonne. Car, trois mois plus tard, la France enregistre plus de décès que ses voisins. “Trois mois plus tard, une comparaison entre grands pays européens tend à lui donner raison. Entre le 1er février et le 1er juin, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne ont enregistré moins, voire nettement moins de décès que la France. Seule l’Italie a fait pire. Du côté des admissions en réanimation aussi, la France a constamment reçu plus de malades que ses voisins. Même constat du côté des hospitalisations, où, rapporté à sa population, elle n’a trouvé que l’Italie pour lui contester, pendant quelques semaines, la ‘première’ place.”

Pour lire l’étude du journal Le Monde, cliquez ici : Le Monde

source : Le courrier du soir

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