Rendre comptes…

justice-marteauAu fur et à mesure que les événements se précipitent, il devient de plus en plus insupportable de constater l’hécatombe où notre pays est tombé. Certes, les patriotes exaspérés demandent justice, et prétendent, haut et fort, que ces individus ignobles devront un jour rendre des comptes ! Fort bien ! Mais à qui ?

Parce que, rendre des comptes, c’est une circonstance qui relève d’une situation de subalterne à autorité : on rend des comptes à son chef, à sa hiérarchie, bref, à toute autorité que l’on juge digne de délivrer son jugement, après avoir clairement exprimé le nôtre. Et c’est bien là qu’il y a problème…

Les dirigeants sont, par principe, au somment de la pyramide, en conséquence, il sera fort difficile de leur trouver une « autorité supérieure », vu que ce sont eux qui sont précisément à cet échelon, en conséquence, et comme il n’y a personne au-dessus d’eux, à qui diable pourraient-ils bien devoir rendre des comptes ?.. L’état donne des coups – il a des militants pour ça, il n’en reçoit jamais.

En ce qui concerne l’état, certains prétendent que ses « représentants » seraient sous l’autorité du peuple. Voilà qui est hasardeux, et si on y réfléchit bien, jamais les peuples n’ont vraiment gouverné, tout juste un épisodique brin de pouvoir de contradiction, comme nos voisins Suisses, et encore, quand une « votation » sort un peu de la ligne officielle, leur constitution doit en prendre acte, mais il semble que bien souvent, les choses ont tendance à traîner sérieusement en longueur. Il est donc avéré que les peuples ne gouvernent jamais vraiment, simplement, et c’est là le miracle et la duperie de la démocratie : on leur laisse croire qu’ils gouvernent un peu quand même. C’est bien entendu une vaste mascarade, et les hordes défilantes devant les urnes, avec la mine sérieuse d’un médecin qui vous annonce que vous avez le cancer, ne laissent aucun doute sur l’illusion savamment entretenue. Malgré le théâtral cinéma et la surenchère dans la mise en scène, le petit bout de papier cérémonieusement glissé dans la boîte n’est en fait qu’un simulacre qui permet au système de faire croire aux votants qu’ils ont choisi. En réalité, oui, ils ont choisi … ce que l’on avait choisi qu’ils choisissent !..

Ah, le peuple ! Le peuple souverain ! Celui qui se fait allègrement casser la figure à la moindre réclamation… Au fait, et comme disait l’autre, le peuple, combien de divisions ?.. Certes, des soldats il y a, mais épars, non structurés. Déjà, il faudrait un fédérateur, un chef, un vrai, et plus difficile, qu’il soit admis et reconnu par les soldats, dans une réelle unité, dans le même élan, et çà, ce n’est pas gagné…

La pandémie actuelle a bon dos, elle est tellement opportune pour tous nos dirigeants mondiaux que c’en est vraiment providentiel. Bien entendu, rien ne prouve qu’elle fut sciemment organisée, c’est même peu probable, quoique pas invraisemblable, et elle a donc le mérite de mettre les gouvernants – corrompus et endettés, en position de force, une occasion rêvée d’imposer des contraintes qui, dans d’autres circonstances, n’eussent assurément jamais été si bien acceptées. La grosse et lourde solution fut l’isolement brutal, voire carcéral (quoique… pour les prisons…), et par conséquent, les écroulements des économies. Nul n’a idée des retombées de ces confinements, et si ont été évité des morts sur l’instant, il n’est pas certain que l’après-crise se passe dans la plus grande sérénité, il est tout à fait à craindre, au contraire, que la renaissance sera bien difficile, de nombreuses personnes ne pourront pas en profiter, elles seront ruinées, soit par manque d’activité, donc de revenus, ou de ruine financière pour les épargnants, parce qu’il faudra impérativement participer au redressement, en clair, mettre la main à la poche, et si vous n’êtes pas d’accord, ce n’est pas grave, le système a déjà prévu au moins ça, et depuis des années : on vous piquera directement, sans même vous demander votre avis. Dans ces conditions, il risque d’y avoir une grande partie de la population enfermée, non plus physiquement, mais dans un mal-être très difficile à vivre, psychologiquement et financièrement, et cela se traduira par des « départs volontaires anticipés ». Beaucoup d’EHPAD seront en faillite, déjà que pour le présent, des places se libèrent en grand nombre… Finalement, le confinement pourrait augmenter vraiment le nombre de morts global sur la période épidémique.

Notons encore que cette sortie de confinement demeure inquiétante, car, comment auront évolué les confinés, ces reclus devenus encore plus oisifs, condamnés à regarder leur horrible télé qui aura fini de les abrutir ?.. L’enfermement n’est pas un état naturel, et y plonger brutalement toute une population absolument pas préparée sera probablement source de nombreuses difficultés pour la réinsertion. On a toutes les raisons de craindre le pire à ce moment-là et dans maints domaines.

Le gros souci dans cette crise, c’est le manque total de préparation, le manque d’anticipation de la part de nombreux gouvernements. La politique actuelle ne consiste plus à gouverner, elle se résume à ce qu’ils appellent « la com », c’est-à-dire, le baratin, le paraître, le semblant, la comédie, l’illusion. Qu’eussions-nous eu de bonnes protections au départ, le confinement aurait pu être beaucoup mieux limité et intelligemment défini et circonscrit., ce qui n’aurait pas bloqué totalement l’économie. On peut travailler en période épidémique, la preuve, de nombreuses sociétés continuent leurs activités, même certaines qui ne font pourtant pas des choses ayant rapport avec les premières nécessités. Et pire encore, des entreprises ont proposé des services, soit d’analyse, soit de fabrication de matériel, bien que n’étant pas prévues pour cette activité précise, mais disposant d’un savoir-faire et d’outils permettant une adaptation et une mise en production rapides. Naturellement, l’état qui veut s’occuper de tout comme tous les gens qui n’y connaissent rien, cet état obèse a systématiquement mis des contraintes et autres formes d’empêchements de manière à ce que ces propositions n’aboutissent pas, ou alors, sous la contrainte, il a fini par céder, retardant ainsi des productions de moyens qui auraient limité les complications parfois et souvent dramatiques. On a parfois l’impression que cet état est, non seulement incapable, mais fait tout, absolument tout, pour que les choses ne s’arrangent pas trop vite… Y aurait-il un quota de morts à atteindre ?.. Des fois, on se le demande, et comme les « quotas » sont à la mode…

Médicalement parlant, les avis divergent, et c’est tout à fait normal. Tout le monde sait aussi que le côté financier perturbe largement la logique purement technique et raisonnable. L’humain est quelque chose d’extrêmement complexe, et sa santé s’y conjugue, forcément. Un remède fonctionnera chez une personne, pas chez l’autre. Maintenant, il faut bien reconnaître que la pugnacité naturelle de l’humain a été fortement muselée et refoulée, dans le but de diriger plus facilement et étroitement les foules, et les individus sont de moins en moins combatifs, ce qui ne les empêchent pas d’être de plus en plus susceptibles et irritables, prenant tout de travers, toujours prêts à ester pour un propos qu’ils estiment diffamant ou insultant, la moindre contrariété les blesse profondément et à jamais et ils ne peuvent cicatriser que par le truchement d’un tribunal. Même plus la force de débattre – encore moins de combattre, il est donc loisible de penser que les défenses immunitaires des gens aient abdiqué elles-aussi leur rôle essentiel de réponse efficace dès lors qu’une menace un peu sérieuse en vient à les ébranler quelque peu. Il serait peut-être intéressant de s’orienter sur ce sujet, plutôt que de tout miser sur la recherche curative, la maladie étant devenue par trop envahissante. Guérir, c’est bien, éviter d’être malade, ce n’est pas mal non plus, et nettement plus intéressant, la maladie n’apportant qu’un plaisir mitigé. Et ce ne sont pas les conseils débiles et infantiles que l’on nous serine à longueur de temps qui vont améliorer les choses, bien au contraire.

Personne ne sait vraiment comment évoluera cette épidémie, ce qui semble pourtant logique, c’est d’admettre qu’il faudra s’y habituer, tout comme on s’est habitué aux rhumes et à la grippe qui reviennent épisodiquement tous les ans. C’est probablement une Loi de la Nature, et là, l’humain prétentieux n’est certainement pas à le veille d’en changer le processus…

 

Roger FER

Source : Les Volontaires Pour la France

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