Qui se cache derrière l’incendie des voitures de gendarmerie?

Des véhicules et des scellés ont été détruits dans l'incendie de la caserne de gendarmerie de l'Isère à Grenoble.

Des véhicules et des scellés ont été détruits dans l’incendie de la caserne de gendarmerie de l’Isère à Grenoble.

afp.com/JEAN-PIERRE

Après des incendies de véhicules de gendarmerie à Grenoble et Limoges, la piste de groupuscules violents d’ultragauche est avancée. D’autant que les actions ont été revendiquées.

Ils se font appeler les « nocturnes ». Pour faire parler d’eux, ils ont mis le feu au garage de la caserne de gendarmerie de Grenoble. Des dizaines de véhicules, du matériel d’investigation et des pièces à conviction sont partis en fumée dans la nuit de mercredi à jeudi.

Le mode opératoire de la caserne Offner rappelle d’autres faits similaires commis ces derniers mois dans la région, contre des véhicules d’Enedis ou des services sociaux de la ville. A 500 kilomètres de là, à Limoges, cinq véhicules de la gendarmerie ont également été incendiés en début de semaine. Le même groupe se cache-t-il derrière ces actions distinctes? Selon nos informations, une cellule d’enquête a été mise en place au niveau national pour coordonner les investigations menées localement.

« Vague d’attaques de solidarité »

A chaque fois, une revendication a été diffusée sur le site alternatif Indymedia. Jeudi, les « nocturnes » affirment que leur passage à l’acte à Grenoble « s’inscrit dans une vague d’attaques de solidarité avec les personnes qui passent en procès ces jours-ci ». Une référence explicite au procès de la voiture de police brûlée quai de Valmy qui se tient depuis mercredi à Paris. Les auteurs de l’incendie promettent de continuer à « s’en prendre à la police et à la justice », quel que soit le jugement rendu à l’encontre des prévenus, soutenus par plusieurs dizaines de militants d’extrême gauche qui ont fait le déplacement.

Ces revendications orientent l’enquête vers les factions d’ultragauche. « Cette piste est bien étudiée mais ce n’est pas la seule. A ce stade, même s’il y a une revendication, on ne peut pas exclure d’autres hypothèses », commente auprès de L’Express une source proche du dossier. « La question est de savoir s’il agit d’individus isolés ou d’une action pilotée par un groupuscule d’ultragauche », complète une source gendarmerie.

Dans le bassin grenoblois, un groupe d’activistes radicaux est actif depuis plusieurs, assure sur RMC Yannick Biancheri, secrétaire départemental du syndicat Unité-SGP Police dans l’Isère. « Ils font tout ce qu’ils peuvent pour que ça dégénère avec la police », assure-t-il.

Surveillance renforcée

Selon Le Figaro, la place Beauvau était informée par ses services, dès juillet, des risques de dérive de certaines factions de l’ultragauche. « C’est évidemment un phénomène que l’on suit aussi bien côté police que gendarmerie. Nous sommes attentifs à un certain nombre de mouvements d’extrême gauche qui se fédèrent autour de mouvements zadistes ou autour des manifestations sociales », décrypte notre source.

Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb appelle quant à lui au calme dans les colonnes du Dauphiné Libéré, attendant que « les groupes de la mouvance anarcho-libertaire condamnent cette violence extrême et montrent ainsi qu’il s’agit là d’actes isolés ».

En attendant que les auteurs soient identifiés, les commandants d’unité ont été sensibilisés localement pour renforcer la sécurité de leurs équipements. Et de leurs effectifs. Surtout qu’à Grenoble, à côté du garage incendié, se trouvaient les logements des gendarmes, et de leurs familles.

source : L’Express

 

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