Procès des assassins de l’Hyper Cacher : la colère de Goldnadel face au juge

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Voici une transcription de la formidable plaidoirie de Maître William Goldnadel dans le procès des assassins terroristes de l’hypercasher en janvier 2015

Voici une transcription de la formidable plaidoirie de Maître William Goldnadel dans le procès des assassins terroristes de l’hypercasher en janvier 2015

Audience du jeudi 3 décembre 2020, devant la Cour d’Assises de Paris.
Plaidoirie de Gilles William Goldnadel, avocat de la famille de Philippe Braham, assassiné par une vermine, dans l’Hyper Cacher de Paris Vincennes le 9 janvier 2015.

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Je me présente devant vous avec un respect encoléré. Un respect en colère enrobée. Un respect en robe et colère couleurs noires.

Je vous respecte parce que vous êtes l’autorité judiciaire, mais aussi, et avant tout parce que vous n’êtes pour rien, personnellement, dans ce qui est arrivé ce triste jour dans cet Hyper Cacher.

Je ne dirai rien contre les accusés. Je vous demande d’être sans coupable charité s’ils sont responsables, et de ne pas les prendre comme boucs émissaires si vous avez un doute sur leur culpabilité.

Je ne trahirai pas mes idées sur l’autel de l’antipathie que d’aucuns m’inspirent, car je ne mettrai pas ma tête sur le billot que certains ne voudraient me la couper.

Je viens vous présenter à présent les raisons de ma colère.

La certitude absolue que la haine islamiste des Coulibaly, des Kouachi, des Fofana, des Merah et tutti quanti a été cuite à petit feu dans les éprouvettes des laboratoires français de l’islamo-gauchisme crétin.

Je ne peux pas parler ici dans les quelques minutes qui me sont imparties de ce gauchisme politique, idéologique ou électoraliste soumis à l’islamisme qui commence par le A d’Autain et se termine par le O d’Obono.

Ni du gauchisme médiatique : nul autant que la victime de Charlie, le journaliste Nicolino, n’avait autant de légitime fermeté pour dire avec intelligence et courage la responsabilité morale d’un Plenel, compère de Ramadan, travaillant de manière obscène autant qu’obsessionnelle à la victimisation du musulman chambré, en le comparant au juif gazé, ou en annonçant que Charlie avait déclaré la guerre aux musulmans… dans la préparation du terrain des massacres de masse.

Je bornerai donc ma colère à deux institutions.

Celle de l’école d’abord. L’école ensanglantée de la tête de Samuel Paty mais dont nul ne m’empêchera de dire que le chemin de calvaire de cet enseignant courageux a été pavé de beaucoup de bêtises et de lâchetés.

Ce rapport Aubin serré dans un tiroir. Qui disait combien il était difficile d’évoquer la Shoah dans ce territoire scolaire perdu pour la République et que ne libéra certainement pas le mammouth de ses syndicats véhiculant les thèmes gauchisants.

Ce professeur d’histoire que je défendis, Louis Chagnon, injurié, lâché par ses collègues et sa hiérarchie, exclu de son lycée pour avoir restitué Mahomet dans son historicité.

Enfin, tous ces enseignants qui, dans Libé ou ailleurs, expliquaient sérieusement que certains écoliers ne devaient pas prendre au pied de la lettre l’expression «sales juifs» quand ils étaient apostrophés par des jeunes musulmans dans la cour de la récré. Oui, Kouachi et Coulibaly ont joué sous le préau de cette école.

Enfin, je réserve ma colère terminale à votre institution. Je ne veux pas vous incriminer personnellement car je serais injuste envers votre propre justice.

Mais je ne puis me taire.

Quelle est cette justice prophylactique qui pouvait empêcher le massacre quand on sait qu’il est des associations prétendument antiracistes qui voudraient avoir la prétention de représenter les victimes, alors qu’il n’y a pas si longtemps elles considéraient que le terme «islamiste» faisait offense à l’islam et donc aux musulmans ?

Comment voulez-vous que j’oublie, sauf à me faire amnésique, que lorsqu’il y a 15 ans je me présentais avec le rabbin Serfaty, président de l’amitié judéo-musulmane mais rossé par des gouapes musulmanes au sortir de sa synagogue, un substitut d’Ivry expliqua qu’il ne voyait pas trace d’antisémitisme ?

Même déni pour mon jeune client, Rudy Haddad, laissé pour mort un vendredi au sortir de son lieu de culte parisien.

Que penser de ce procureur, encore d’Ivry, qui récemment décida de ne pas relever la circonstance aggravante avérée de ce que les agresseurs avaient violé collectivement après tortures la victime «parce qu’elle était française» pour ne pas envenimer la situation ?

Dois-je également passer par pertes et profits le fait que la section presse du parquet de Paris qui poursuivit jusqu’au bout, mais heureusement en vain, de sa vindicte mon cher Georges Bensoussan, qui avait osé le crime de lèse-majesté d’incriminer l’antisémitisme islamique, n’a par contre jamais voulu poursuivre les livres d’imams ou de savants vendus au détail en grande surface mais qui appelait à massacrer en gros juifs et chrétiens que je lui signalais ?

Et c’est ainsi que l’on voulait terroriser les futurs terroristes ou simplement les faire méditer ?

Et s’il ne s’agissait là que de l’autorité de poursuite. Comment suis-je censé apaiser mon ire et mon chagrin, quand je sais que les assassins de Jo Goldenberg, mon ami, défunt restaurateur de la rue des Rosiers, dont je représente la nièce, coulent des jours heureux à Ramallah sans que la France ne s’en émeuve, et après que l’ancien patron de la DST, Yves Bonnet, ait reconnu qu’un méchant accord avait été passé avec le groupe terroriste palestinien Abou Nidal auteur du carnage ?

Et puisque j’évoque ce massacre de la rue des Rosiers, et puisque j’évoquais cet islamo-gauchisme qui prépare le terrain. Comment ne pas me rappeler la responsabilité morale d’un Serge July, camarade de tranchée d’Edwy Plenel ?

Le 1er août 1982, il publia dans les colonnes de Libération qu’il dirigeait, un courrier d’un prétendu Kamel qui éructait ainsi :

«Dimanche 18 juillet, Paris se réveille couvert d’affiche blanc et bleu sur les panneaux du groupe Avenir, à 1000 Fr. par jour et par affiche. Que disent ces affiches ? Liberté pour les juifs d’URSS. Mon sang me monte à la tête, armé de mes seuls ongles, j’arrache, cache, casse et détruis l’une des ces affiches prises en pleine gueule dès le matin… dans mon deux pièces cuisine à Paris, l’oreille collée au poste, l’œil rivé à la télé, j’attends l’heure H en expliquant ma ‘Mach 36’… il n’y aura pas de quartier. À nous Belleville et le sentier, à nous Montmartre et Saint-Paul et autres Sarcelles. Du sang jusqu’à plus soif…»

Huit jours plus tard, le 9 août, c’était le massacre de la Rue des Rosiers. En plein Saint Paul…

Quelques jours avant la tuerie, dans une émission littéraire où paradait July, celui-ci en veine de confidences se vanta qu’il arrivait que la direction de Libération, invente de faux courriers de lecteurs fulminés par les journalistes…

C’est dans ces conditions sinistres que le tribunal correctionnel de Paris condamna Serge July, chantre de l’antiracisme, pour incitation à la haine raciale. C’est le moins qu’il pouvait faire. Rarement le mot boutefeu aura été mieux choisi.

C’est la première fois qu’on osait réclamer des comptes judiciaires à un membre éminent du clergé médiatique de la gauche insoupçonnable. Vous n’imaginez pas les résistances et les indignés.

Le jour où je plaidais, avec un bel esprit de corps qui réjouit l’âme, le journal Le Monde exprima sa solidarité envers son confrère outragé.
Le même Monde qui appelait encore il y a quelques mois pour voter pour Jeremy Corbyn, depuis suspendu par son propre Parti travailliste pour cause d’antisémitisme et d’amitiés pour le Hamas et le Hezbollah.

Ah, les braves gens que voilà.

Et vous voudriez que je bride aussi mon courroux, quand le juge anti-terroriste Trévidic, qui aura passé des centaines d’heures à appréhender et à engranger des preuves contre le principal suspect du massacre devant la synagogue de Copernic, a appris avec consternation -après qu’il ait été expédié aux affaires familiales septentrionales – que non seulement celui-ci avait été remis en liberté, mais encore avait regagné librement le Canada où il se terrait ?

Et dites-moi, je vous prie, comment un candidat à l’assassinat de juifs, précédé de tortures, peut prendre au sérieux ou avec une crainte révérencieuse une justice qui considère qu’un assassin qui a trop fumé le haschisch, n’a pas à répondre pénalement du massacre de Sarah Halimi ?

Et comment, s’il vous plaît, je suis censé expliquer à sa sœur réfugiée en Israël que la justice française protège ceux qui ont décidé de ne pas quitter ce pays et ce peuple qu’ils aiment passionnément.

C’est un avocat juif, israélien aussi, qui épanche devant vous sa bile sans merci, mais qui ne perdra jamais et son cœur et sa foi dans sa France chérie.»

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel pour Dreuz.info.

Source : Dreuz Info

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