Prison de Fleury-Mérogis : incidents entre forces de l’ordre et surveillants

    • Les forces de l’ordre mobiles ont évacué de force 150 manifestants.

Des incidents ont éclaté ce vendredi matin entre forces de l’ordre et surveillants pénitentiaires devant la prison de Fleury-Mérogis (Essonne). Alors que les gardiens bloquaient l’accès à la plus grande prison d’Europe, les CRS ont forcé le passage peu après 7 heures et tiré des gaz lacrymogènes pour évacuer les 150 manifestants. « Nous avons des collègues blessés, qui ont pris des coups de matraque ou de poing dans le visage, déplore Alexandre Caby du syndicat Ufap-Unsa. C’est lamentable. »

Interrogé sur BFMTV, Thibaud Capelle, représentant du syndicat FO Pénitentiaire, évoque l’échange de nombreux coups avec les forces de l’ordre. « C’est l’Etat qui est venu déloger l’Etat », dit-il. Afin d’éviter de nouveaux incidents dans l’enceinte de la plus grande prison d’Europe, les forces de l’ordre sont intervenues dès 7 h 30, ce vendredi, pour faire cesser le mouvement de grève des surveillants pénitentiaires. Ces manifestations qui touchent la plupart des établissements français depuis le début de la semaine, sont particulièrement suivies à Fleury. 150 agents bloquaient toute entrée et toute sortie de la maison d’arrêt ce vendredi matin encore.

Les surveillants avaient dressé une barricade de pneus et de palettes devant la porte de la prison, afin d’empêcher leurs collègues de prendre leur service. Peu avant 8 heures, ces derniers ont pu intégrer le centre pénitentiaire, tandis que les manifestants étaient retenus derrière un cordon de police.

 

Prison

Ufap – Unsa

 

Ce jeudi, en raison du manque d’effectif le matin, toutes les activités ont été annulées. Et deux interventions des troupes d’élite de des prisons (Eris) ont été nécessaires pour ramener de l’ordre au sein de la structure. Au bâtiment 2, 123 détenus ont provoqué une mutinerie et ont refusé de réintégrer leurs cellules au retour de la promenade.

« Cette fois nous avons été chargés très tôt, reprend Alexandre Caby représentant du syndicat majoritaire. Notre mouvement était pacifique. Rien ne justifiait les coups. »

« Nous sommes des fonctionnaires en bout de chaîne de la délinquance, nous travaillons pour la France, pour la sécurité de tous, rappelle Thibault Capelle du syndicat FO. Là, c’est l’État qui s’en prend à l’Etat. »

« On voit comme nos arguments pour une meilleure sécurité et de meilleures conditions de travail sont reçues par le gouvernement, note le syndicat Ufap-Unsa. On nous répond par la matraque. Mais cela ne va pas nous calmer. Bien au contraire. Dès lundi nous seront plus nombreux encore pour bloquer la prison. »

Ces incidents se produisent au quatrième jour de la mobilisation nationale des gardiens pour de meilleures conditions de sécurité. Malgré le début de discussions mardi soir avec la Chancellerie et la promesse d’un plan prison par le président de la République Emmanuel Macron, les syndicats ont décidé de reconduire le mouvement, lancé après l’agression le 11 janvier de surveillants par un détenu djihadiste à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Jeudi, plus de 123 établissements ont été « mobilisés », selon l’Ufap-Unsa et la CGT. De son côté, l’administration pénitentiaire a comptabilisé 87 établissements sur 188, soit 46 % du parc pénitentiaire, affectés « à des degrés divers » par cette mobilisation.

Source : Le Parisien

 

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