Pr Eric Caumes : « Je n’ai jamais vu une fréquence aussi élevée d’effets indésirables pour un vaccin ! »

Dans l’armée on appelait ça « retrait du percuteur ». Avec raison le professeur Caumes devient prudent pour ne pas être éclaboussé par le scandale à venir après l’actuel.
 
1607749583Après avoir réclamé plus de transparence de la part des labos, le professeur Eric Caumes, patron de l’infectiologie à l’hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris, et célèbre pour son franc-parler, s’inquiète du nombre important d’effets secondaires des injections Pfizer contre le Covid-19.

Avez-vous pu avoir accès aux publications scientifiques sur les différents vaccins ?

ERIC CAUMES. Un, oui ! Les résultats complets de l’essai d’AstraZeneca viennent de paraître dans The Lancet. Et je vais les regarder avec attention. Le labo britannique a soumis ses données sur l’efficacité et la sécurité de son vaccin à une revue, ce qui lui donne une valeur scientifique, puisqu’elles ont été relues, critiquées et approuvés par des pairs indépendants. Cela devrait être la règle, mais Pfizer et Moderna se sont contentés d’annoncer leur succès par communiqué de presse. Dans ma carrière de médecin, je n’avais encore jamais vu ça ! Rendez-vous compte, il n’y a toujours aucune trace de publication scientifique. On marche sur la tête. Heureusement, mardi soir, j’ai pu consulter le rapport de l’agence américaine du médicament, réalisé à partir des données transmises par Pfizer, afin de pouvoir commercialiser son vaccin.

Que dit-il ?

En lisant les 53 pages, quelque chose m’a frappé. Je n’ai jamais vu une fréquence aussi élevée d’effets indésirables pour un vaccin !
En dehors des réactions minimes dues à l’injection comme des rougeurs et douleurs locales, d’autres effets indésirables sont recensés à des taux relativement élevés surtout chez les jeunes et après la deuxième dose.
Prenons l’exemple de la fièvre, elle peut survenir de manière passagère après une injection, c’est classique.
Mais là, 15,8 % des 18-55 ans ont eu 38 °C ou plus dans les sept jours qui ont suivi la seconde injection.
Et 45 % ont dû prendre un médicament contre la fièvre ou la douleur.
On parle aussi de 55 % de maux de tête, 62 % de fatigue.
Non mais là, c’est beaucoup trop, il y a peut-être un problème…

Alors que la campagne a commencé en Angleterre, les autorités déconseillent déjà le vaccin Pfizer aux personnes sujettes aux allergies importantes. Quelle est votre réaction ?

Je suis surpris car ces effets indésirables ne sont pas listés dans le document de l’agence américaine du médicament, qui est ma seule source. Cela confirme qu’il ne faut pas se précipiter.

Selon vous, la population court-elle un risque à se faire immuniser ?

C’est une question trop sensible. Tout dépend de la balance bénéfice-risque. Chez les personnes âgées à haut risque de Covid grave, je vaccinerai largement avec ceux de Pfizer et Moderna, mais pas les plus jeunes ou les personnes sans comorbidités. Non seulement, on manque d’informations, mais ces injections à base de matériel génétique (ARN messager) n’ont jamais passé le stade de la commercialisation jusqu’alors. Peut-être sont-ils révolutionnaires, mais je veux la preuve de leur fiabilité sinon cela revient à accorder une confiance aveugle aux industriels. Aujourd’hui, le monde se précipite. Résultat, on est dans une dérive commerciale. En revanche, je me ferai volontiers immuniser avec celui d’AstraZeneca et le vaccin chinois pour lesquels on dispose de résultats validés.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a réagi sur LCI à vos propos sur la vaccination, disant qu’il vous arrivait de dire des « âneries ». Que lui répondez-vous ?

Je ne suis pas étonné de rejoindre les députés dans les rangs des insultés par Véran (NDLR : le 3 novembre, le ministre n’avait pas réussi à garder son calme, lors de l’examen du projet de loi sur la prolongation de l’état d’urgence sanitaire à l’Assemblée nationale).

Ne craignez-vous pas de faire le jeu du complotisme ?

Si, j’en ai terriblement peur, mais dès qu’on sort de la pensée unique dominante, on est tout de suite considéré comme un complotiste ou un « âne », comme m’a qualifié Véran alors que je suis de ceux qui défendent le plus les vaccins. Ce sont les miracles des maladies infectieuses, les médicaments les plus intelligents qui soient, puisqu’ils permettent de prévenir au lieu de guérir. Mais je dis la vérité aux gens sinon ils n’auront plus confiance en nous, les médecins… D’ailleurs, pas un collègue n’a démenti mes propos ou a affirmé que j’avais tort d’attendre les résultats de phase 3, sur l’efficacité. On est dans un monde d’hypocrites !

Vous assumez de monter au front malgré tout ?

Oui, car ma principale inquiétude, c’est que ça se passe mal, avec ces vaccins contre le Covid. On nous reprochera alors d’avoir grillé les étapes, on nous dira : vous avez été naïfs et vous avez payé rubis sur l’ongle ces doses, sans même savoir si elles étaient sans danger. Si on se loupe, toute l’histoire de la vaccinologie sera discréditée. Aujourd’hui, on a l’impression qu’il faut choisir son camp. Tout n’est pas noir ou blanc, ça peut être gris et il faut le dire.

Vidéo: Vaccins à base d’ARN messager : « Je n’ai pas le recul nécessaire », juge le professeur Eric Caumes

– Source : Le Parisien
Source : ZE Journal

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