Poursuivons un moment cet exercice fictionnel.

Par Dominique D.

  • La contestation populaire ? Certes. Et ça va continuer. Jusqu’où ça peut aller ? Un tel bordel que ça conduit à une dissolution et on revotera. Et alors ? Ca calmera, ça s’échauffera et au final, on aura quoi ? On s’apercevra que les équilibres politiques n’auront pas changé. Ou pas suffisamment pour faire changer les choses. On aura gagné une situation identique à l’exception du fait que pendant la campagne, les LREM, les fourbes LR, les Nupesoïdes contrariés ou pas, tous ces gens seront en face d’une même opposition qui ne veut pas s’entendre. Ce que nous aurons gagné c’est une soi-disant légitimité assortie d’un programme qui annoncera la couleur : maintien de la politique de guerre, de l’économie de guerre. Modification constitutionnelle qui permettrait cette fois ci de modifier la loi électorale (modalités du vote, nombre de mandats…). Et ça passera. Et on sera même capable de voter de telle sorte à ce que Macron fasse un troisième mandat.
  • Pourquoi les équilibres politiques seront conservés : une combinaison de plusieurs éléments :
    • Du côté du pouvoir, un socle stable composé de citadins, souvent diplômés, souvent sans culture générale, géopolitique, historique. Ce n’est pas par manque de diplômes ou d’insertion sociale, c’est par manque d’esprit d’analyse, de méthode, d’intérêt pour l’intérêt général (à commencer par la signification de ce dernier terme). Ces gens-là voteront. Ce sont les gagnants du système. Ils seront soutenus par les endormis permanents, ceux qui regardent la télé et qui gobent la soupe qu’on leur sert. Ils iront voter et voteront « conforme ». Ce socle restera autour des 25 à 28%.
    • Du côté de l’opposition – devrais-je écrire « opposition » – un spectacle affligeant :
      • Une nupessosphère complètement azimutée, hors-sol. Elle pratique l’ostracisme, l’accusation facile, les âneries à répétition. Lamentable. A tous les deuxièmes tours, comme les castors, il feront barrage.
      • chez les LR, ils ne se rendent même plus compte de leur déchéance intellectuelle. Ils pensent que porter une cravate leur permet de dégoiser des banalités creuses.
      • Côté RN, l’inefficacité de sa présence est tangible. Les Nupes et les RN continuent de s’ignorer et de se neutraliser. Opposition contrôlée, volonté de conserver son petit pré-carré ? Toujours est-il que pour des raisons de petit confort néo-bourgeois, ces deux entités se complaisent dans leur immaturité, l’imagination d’une posture de combat uni autour de valeurs et d’objectifs communs et évident : faire tomber ce pouvoir, faire tomber cette mafia d’Etat.
      • Les opposants non représentés : sitôt qu’ils l’ouvrent, soit on les censure, soit on les traite de fachos. En tout cas on les invisibilise, on les décrédibilise. Les antifas, ces idiots utiles de la macronie, ces milices du pouvoir annihilent les discours des citoyens qui posent pourtant, pacifiquement les bonnes questions.
      • Par déception, les citoyens de plus en plus s’abstiendront. Et rendront par là même l’impossible changement.
    • La population : se pense héritière d’un passé glorieux, pense et pensera sans cesse : « de toute façon, on ne pourra pas tomber plus bas » et, à l’instar de ce qui se passe dans les campagnes et dans les PME, s’installera la résignation, le chacun pour soi, la fatigue de lutter, le refuge dans ses mondes intérieurs. La résignation comme seule perspective, par réflexe vital psychologique : nier sa souffrance au quotidien comme seul remède. C’est ce qui s’installe en ce moment même dans le pays.

Le pouvoir dans son délire se fait aider par de grands cabinets internationaux héritiers et spécialistes de la manipulation de masse (pour l’historique il y a pléthore d’auteurs, parmi lesquels Edward Berneys, plus près de nous Yohann Chapoutot…).

Parmi leurs experts, des spécialistes de la modélisation neurologique. Couplée à une analyse politique, ils peuvent aisément, à l’aide de tous les médias aux ordres persuader bon nombre d’un narratif qui permette le maintien de ces équilibres politiques, du moins dans l’expression des suffrages. Suffisamment en tout cas pour leur faire gober les prochaines dégueulasseries qu’ils préparent. Il suffit de fragmenter la société, de privilégier un jour une catégorie, à coup de petits chèques qui, in fine viennent alourdir la charge de la dette et donc, contribue à nous emmener dans le mur financier.

Et ça passe. Et ça marche. Et ça remarchera.

L’impossible issue politique.

Maintenant, intéressons-nous à ce qui va se passer dans l’hypothèse que je viens de formuler. Non plus du point de vue politique, mais sur la vie des gens et ce qui nous attend.

Le conflit en Ukraine :

La livraison de tanks ne changera pas les équilibres notoirement sur le terrain. Tout le jeu consiste du côté Otanesque à prolonger coûte que coûte le conflit. Déjà, des signaux en France et ailleurs montrent que lentement, on soit en train de nous préparer à l’idée d’une mobilisation partielle d’abord, puis obligatoire pour « aller défendre nos valeurs ». L’économie se transformera en économie de guerre et des lois de plus en plus coercitives pour maintenir l’ordre et contrôler l’information continueront à être votées et acceptées. La dictature militaire s’installera. Lentement. Subrepticement. Et ça passera.,

Toute l’économie tournera alors pour la machine de guerre. Guerre permanente, le scénario à la Orwell. Guerre contre tout. Guerre contre tous.

Et les secteurs qui trinqueront : l’éducation, la santé, la culture, l’entretien des infrastructures.

Les lois permettront aux forces de police d’installer des barrages inopinés sur les routes, dans les gares, la corruption s’installera et se généralisera. Les politiques d’aménagement du territoire, la politique fiscale, la destruction des petites communes videront définitivement les campagnes. Une manière supplémentaire pour contrôler une majorité de la population. L’insécurité dans les campagnes s’installera et celles-ci se videront.

L’apparition de la monnaie numérique, l’acceptation (d’ailleurs comment s’y opposer ?) de la vidéo surveillance dans toutes les agglomérations permettra un contrôle permanent non pas de la société, mais de l’individu.

On fera accepter l’idée que puisque les universités seront en grève, les étudiants récalcitrants seront réquisitionnés les premiers pour aller servir la nation sur le front de l’est. Et ça passera.

La manipulation peut durer longtemps. Très longtemps.

Les sociétés en souffrance s’habituent, se résignent.

Et nous courrons à notre perte.

Si nous voulons sortir de ce schéma. Une seule solution, citée dans le texte.

Chacun en est le dépositaire.

Dominique D.

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