Pour Sarkozy, l’armée est en «situation d’embolie financière grave»

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Nicolas Sarkozy veut que le budget des armées atteigne les 2% du PIB en 2025, contre 1,5% actuellement. LP/ARNAUD DUMONTIER

Nicolas Sarkozy renoue avec son ancien rôle de chef des armées. Dans une interview à paraître lundi dans Le Figaro, l’ex-chef de l’Etat affirme que «la défense est une priorité absolue».

Et donc une priorité budgétaire. Le président des Républicains estime donc qu’un «effort sans précédent pour le budget de la défense est indispensable.»

Nicolas Sarkozy dresse un bien sombre tableau, évoquant même une «situation d’embolie financière grave» pour les armées dotées de 32 milliards d’euros. «Aujourd’hui, nos armées sont suremployées et les financements ne sont pas au rendez-vous, estime-t-il. Le milliard annoncé pour remettre les matériels en condition opérationnelle n’est pas là, les opérations extérieures (Opex) ne sont pas financées, les reports de charge s’accumulent et personne ne sait comment on va financer les maintiens d’effectifs.

«Pour la première fois depuis 1945, la France dispose d’un budget de la défense inférieur à celui de l’Allemagne (34 milliards). Quel symbole ! Cela en dit long sur la perte d’influence de la France, sur les ambitions allemandes et le manque d’ambitions français». Nicolas Sarkozy prévoit de porter ce budget à 1,85% du PIB, contre 1,5% aujourd’hui, soit 35 milliards d’euros en 2018 et 41 milliards en 2022. Cela «représente près de 32 milliards d’euros cumulés supplémentaires sur l’ensemble du prochain quinquennat. Notre objectif est d’atteindre les 2% du PIB en 2025».

«L’armée n’a pas à faire la tâche de la gendarmerie et de la police»

Une autre des propositions de Nicolas Sarkozy, déjà évoquée dans les colonnes du Figaro le mois dernier, concerne le service militaire et les jeunes décrocheurs.«Le jour de leurs 18 ans, ceux qui n’ont pas d’emploi ou qui ne suivent pas de formation devront effectuer un service militaire adapté obligatoire d’un an», explique-t-il. «Cinquante mille à soixante mille jeunes pourraient être concernés pour un coût que j’évalue à 400 millions». Bien qu’encadré par l’armée, «ce budget sera prélevé sur celui de l’Éducation nationale et non de la Défense».

Nicolas Sarkozy émet également des «réserves» quant à l’opération Sentinelle, déployée après les attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015 et permettant de protéger des sites sensibles. «L’armée n’a pas à faire la tâche de la gendarmerie et de la police», estime-t-il. «En cas de problème d’effectifs, il faut activer prioritairement la réserve des policiers et des gendarmes, dont c’est le métier.»

Dans cet entretien, l’ancien président se montre particulièrement acide lorsqu’il évoque l’accord passé entre la Turquie et l’Union européenne le 18 mars dernier. Il utilise même le d’«humiliation» pour l’Europe, qui «se laisse manipuler par les autorités turques». La levée de l’obligation de visas (pour les ressortissants turcs voulant se rendre dans l’espace Shengen, ndlr) est une folie dans le contexte sécuritaire et migratoire que nous connaissons», ajoute-t-il. «Il est normal d’aider la Turquie qui compte plusieurs millions de réfugiés chez elle, mais est-on sûr que les 6 milliards d’euros promis à Ankara ne pourraient pas être mieux utilisés ailleurs ?»

Source : Le Parisien

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