Police, gendarmerie : les principales mesures annoncées par Gérard Collomb

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Emmanuel Macron a promis la création de 10.000 postes de policiers et de gendarmes durant le quinquennat. – AFP – LOIC VENANCE

Le ministre de l’Intérieur, qui a présenté ce jeudi la « police de sécurité du quotidien », promet de remplacer la « politique du chiffre » par de nouvelles méthodes de travail et un nouvel état d’esprit.

Davantage de moyens dans des quartiers difficiles et un « nouvel état d’esprit » plus proche de la population : Gérard Collomb a dévoilé ce jeudi la police de sécurité du quotidien , promise par Emmanuel Macron durant la présidentielle. La mise en place de cette PSQ, qui mobilisera d’ici à 2020 1.300 policiers de plus dans ces quartiers et 500 gendarmes supplémentaires dans 20 départements prioritaires, s’inscrit dans une vaste réforme qui concernera aussi la justice, avec un projet de loi révisant la procédure pénale au printemps 2018. Elle sera assortie sur le quinquennat, en plus des 10.000 créations de postes de policiers et de gendarmes déjà annoncées, de 3 milliards d’euros de crédits pour l’immobilier et les équipements de ces deux forces.

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A terme, tous les territoires seront concernés, assure Gérard Collomb, qui promet aussi de remplacer la « politique du chiffre », très décriée par les policiers, par de nouvelles méthodes de travail et un nouvel état d’esprit.

Tour d’horizon des principales mesures annoncées par le ministre, après une consultation des policiers et gendarmes (plus de 70.000 questionnaires rendus) conduite fin 2017 :

Des forces recentrées sur leur coeur de métier :

Retour sur le terrain de 4.500 policiers et gendarmes d’ici à 2022 grâce à :

– la suppression des « tâches indues » (gestion des procurations de vote, gardes statiques des préfectures, extractions judiciaires, conduites aux urgences…) et l’externalisation de certaines missions vers le secteur privé ;

– le remplacement d’agents opérationnels par des agents administratifs pour des fonctions de soutien (2.500 postes dans la police, 1.500 dans la gendarmerie) ;

– la simplification et la dématérialisation de la procédure pénale, assorties d’un renforcement des pouvoirs des officiers de police judiciaire.

Le gouvernement veut renforcer l’effectivité des sanctions infligées aux délinquants, notamment par la « forfaitisation » de l’usage de stupéfiants, de l’outrage sexiste, du vol à l’étalage et de la vente à la sauvette. Il envisage aussi d’éloigner de leur quartier des personnes ayant commis des infractions, sous le contrôle d’un juge.

Des forces respectées sur le terrain

Le gouvernement promet des sanctions effectives pour les auteurs d’agressions contre les forces de sécurité et de secours, une réaction systématique en cas de mise en cause injustifiée, et un effort de formation des agents.

La réforme intègre un plan immobilier triennal (2018-2020) de 900 millions d’euros (près de 1,5 milliard sur cinq ans) et des crédits d’équipement de 150 millions d’euros par an pour la police, de 143 millions par an pour la gendarmerie.

Il s’agit notamment de 15.000 voitures et 50.000 gilets pare-balles pour la police, de 15.000 voitures et 20.000 gilets pare-balles pour la gendarmerie, ainsi que d’armes non létales, comme des pistolets à impulsion électrique, pour les deux.

Une police et une gendarmerie sur mesure

Soixante quartiers prioritaires ont été sélectionnés, en raison notamment de l’importance des trafics et des incivilités qui s’y déroulent. La PSQ sera déployée dans les 15 premiers d’ici à septembre et dans 15 autres à partir de janvier 2019.

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Parmi ces 30 quartiers figurent La Chapelle dans le nord de Paris, Le Mirail à Toulouse, les quartiers nord de Marseille, le VIIIe arrondissement de Lyon, Le Neuhof-La Meinau à Strasbourg, La Mosson-La Paillade à Montpellier, les Tarterêts de Corbeil-Essonne, le centre-ville de Calais et des cités de Sarcelles, Lille, Aulnay-sous-Bois, Le Havre, Nantes, Nice, etc.

Selon Gérard Collomb, 15 à 30 policiers sélectionnés par leurs chefs de service iront ainsi renforcer les effectifs dans chacun de ces quartiers, pour accroître le nombre de patrouilles et les actions contre les trafics, par exemple.

Au total, 600 policiers et une trentaine de « délégués cohésion police-population » seront mobilisés dans ces 30 quartiers au titre de la PSQ. Ils seront 1.300 lorsque le nombre de quartiers concernés sera porté à 60, fin 2020.

En zone gendarmerie, 500 gendarmes seront affectés au titre de la PSQ dans 20 départements jugés prioritaires, notamment en raison de leur croissance démographique, comme le Finistère, le Gard, la Haute-Garonne, la Gironde, l’Hérault, l’Isère, l’Oise, le Bas-Rhin, le Rhône ou la Haute-Savoie, ainsi que la Guyane, Mayotte et la Nouvelle-Calédonie.

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L’expérimentation des « brigades et groupe de contact » de la gendarmerie avec la population sera élargie à 250 unités d’ici 2019, soit au moins une par département.

Plus de latitude sera donnée au niveau local pour élaborer les stratégies de lutte contre la délinquance, organiser les services, entretenir les commissariats, acheter des véhicules.

Des forces mieux « connectées »

– déploiement de 110.000 tablettes d’ici à 2020 (60.000 dans la gendarmerie, 50.000 dans la police) et de 10.000 caméras piétons supplémentaires d’ici à 2019.

– doublement des effectifs dédiés à la lutte contre la cybercriminalité avec 800 agents supplémentaires en cinq ans, une nouvelle stratégie et de nouveaux logiciels.

– mise en place de services dématérialisés pour les usagers, notamment pour certaines plaintes, préplaintes ou signalements, notamment pour les agressions sexuelles.

Des coopérations renforcées

– mission parlementaire sur un partenariat renforcé avec les sociétés de sécurité privées.

– association de tous les maires à l’élaboration de stratégies de lutte contre la délinquance.

– développement de la Garde nationale (10.000 réservistes dans la police, 30.000 dans la gendarmerie).

Source : Les Echos.fr

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