Police, gendarmerie: bientôt des drones pour assister les forces de l’ordre

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve se fait expliquer le maniement des drones par des gendarmes, au Centre d'entraînement des forces de gendarmerie, le 6 octobre 2014.

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve se fait expliquer le maniement des drones par des gendarmes, au Centre d’entraînement des forces de gendarmerie, le 6 octobre 2014. – © Nicolas Tucat – AFP

Bernard Cazeneuve a indiqué lundi qu’il réfléchissait à « un cadre réglementaire » pour l’utilisation de drones afin d’assister les forces de sécurité. Un budget de 108 millions pour équiper police et gendarmerie est déjà évoqué. Mais à quoi vont servir ces engins?

Déjà utilisés par les pompiers pour surveiller les feux, par la sécurité civile sur les zones d’accidents pour anticiper les secours, par les entreprises pour la surveillance d’infrastructures, par le cinéma ou les chaînes de télévision, et bien sûr par l’armée, pour des missions de reconnaissance, les drones font maintenant partie des options aéronautiques usuelles. Il est donc logique que le ministère de l’Intérieur dise réfléchir à l’utilisation de drones par les forces de sécurité. Avec toutefois une restriction qui serait « qu’ils ne portent pas atteinte aux libertés », a déclaré lundi Bernard Cazeneuve.

Les drones sont « des outils très performants pour assurer des opérations délicates. Ils permettent de bien mesurer ce qu’est la configuration d’un lieu et par conséquent de bien proportionner l’opération à la réalité du risque », avait continué le ministre de l’Intérieur, en marge d’un déplacement au Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier (CNEFG).

Un cadre réglementaire qui reste à définir

Le ministre a assisté à une démonstration, utilisant un drone dans le cadre d’une opération de maintien de l’ordre par les gendarmes. Trois drones sont actuellement expérimentés par la gendarmerie sur son site de Saint-Astier. Pour Bernard Cazeneuve, l’emploi de drones doit se faire « dans un cadre technologiquement maîtrisé ». « Il faut que nous ayons toutes les garanties réglementaires », a-t-il ajouté. « Il y a un cadre réglementaire à construire. Notre objectif, c’est de faire en sorte que ces nouvelles technologies soient utilisées en tout contexte dans le respect rigoureux du droit et des règles qui régissent les libertés publiques », a-t-il ajouté.

Difficile d’en savoir plus auprès de la gendarmerie que nous avons contacté alors que justement « la doctrine » précise-t-on, est en train d’être écrite pour définir dans le détail le cadre d’utilisation de ces drones en phase d’expérimentation.

La France n’a pas fait le choix de drones armés

Gérard Feldzer, spécialiste de l’aéronautique joint par BFMTV.com, rappelle que la police utilise déjà des drones pour aider au comptage des manifestants. « La France, souligne-t-il, a été la première au monde a rendre compatible le vol des drones avec le reste de l’espace aérien, c’est-à-dire les avions ». Mais, précise-t-il, il existe une « limitation d’altitude réglementaire de 150 mètres ». Règle qui s’ajoute à une « obligation d’agrément pour les professionnels, environ 2.500 emplois créés, qui utilisent ces drones et proposent les services associés ».

Ces professionnels, comme les futurs gendarmes et policiers qui seront amenés à utiliser les drones, qui peuvent dépasser les deux mètres cinquante d’envergure et qui fonctionnent à l’aide d’un « moteur thermique de type ULM », sont bien entendu formés. Gérard Feldzer rappelle qu’une formation de pilotage de drone va être ouverte aux pilotes de chasse de l’école de Salon-de-Provence, même s’il s’agit pour le coup de drones militaires beaucoup plus imposants et non de drones « civils ». Le spécialiste rappelle aussi que « contrairement aux Américains, la France n’a pas fait le choix de drones armés, les limitant à l’observation ».

Le meilleur de la technologie

Plus largement, le ministre a affirmé qu’il souhaitait « que les meilleurs outils soient mis à la disposition des effectifs ». « Avoir des effectifs, c’est important mais si ces postes ne sont pas équipés au meilleur standard, nous perdons en efficacité », a-t-il ajouté. « Nous sommes mobilisés pour faire en sorte que les budgets soient là et près de 108 millions d’euros seront investis au cours des trois prochaines années pour équiper la police et la gendarmerie », a-t-il affirmé.

Les drones seront-ils de fabrication française? En tout cas, selon Gérard Feldzer, l’offre existe. La France, qui « a pris du retard sur les drones militaires » est en pointe pour les drones « civils ». « La France ayant été la première et longtemps la seule à autoriser des drones sur de longues distances, a permis l’éclosion de dizaines de PME ».

Source : BFMTV

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