Plus de 100 morts dans les attaques à Paris

Entre la République et le Cirque d'Hiver, à Paris, le 13 novembre.

Entre la République et le Cirque d’Hiver, à Paris, le 13 novembre. Olivier Laban Mattei pour « Le Monde »
Six attaques ont eu eu lieu simultanément à Paris, vendredi 13 novembre. Un bilan provisoire, de la mairie de Paris, fait état d’au moins 112 morts, dont 70 dans l’attaque de la salle de concert du Bataclan (11e arrondissement). « Il y a plusieurs dizaines de tués. C’est une horreur », avait annoncé le président François Hollande, qui est intervenu un peu avant minuit alors que des attaques étaient encore en cours.
  • Le bilan

Selon la mairie de Paris, les attaques ont fait au moins 112 morts dont 70 dans l’attaque du Bataclan. Au moins deux assaillants ont été tués sur ce dernier site, d’après une source de la direction de la police. Plus de 100 personnes sont mortes dans l’ensemble des attaques, ont confirmé une source de police et une source judiciaire au Monde. Une dizaine de corps ont été relevés près de l’hôpital Saint-Louis et 18 dans une fusillade rue de Charonne. Selon la mairie de Sainte-Denis, six personnes ont été tuées dans une série d’explosions dont trois kamikazes.

  • L’attaque au Bataclan

L’attaque la plus grave a eu lieu au Bataclan, au croisement du boulevard Richard-Lenoir et du boulevard Voltaire, où une prise d’otages semblait être en cours selon plusieurs témoignages. Un peu après minuit, plusieurs déflagrations étaient entendues par les témoins près du périmètre de sécurité dressé autour de la salle de concert. Des ambulances continuaient d’affluer, tandis que la direction centrale de la police confirmait un assaut.

Nicolas Chapuis, journaliste au Monde, présent à proximité du Bataclan à partir de 22 h 30, a vu des policiers progresser en se cachant derrière des voitures pour se protéger de salves d’armes automatiques. Le RAID, l’unité d’élite de la police nationale, était sur place, élargissant le périmètre. A 23 h 20, une dizaine de personnes sont sorties les mains en l’air de la salle de concert.

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François Hollande :  » l’état d’urgence est… par lemondefr

Le chef de l’Etat a décrété l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire. Il a également annoncé la fermeture des frontières. Des persquisitions pourront être menées en Ile-de-France. Toutes les forces de l’ordre ont été mobilisées, des renforts militaires sont prévus. Les écoles et établissements universitaires seront fermés samedi, selon l’Académie de Paris.

Un plan blanc, prévu pour les situations sanitaires d’urgence et de crise, a été déclenché par l’assistance Publique-Hôpitaux de Paris.

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Les attaques, qui sont coordonnées, ont visé un restaurant dans le 11e arrondissement, Le Petit Cambodge, et le bar qui lui fait face, Le Carillon. Non loin de là, la salle de concert du Bataclan a également été visée, tout comme la terrasse du café La Belle Equipe, rue de Charonne. Enfin, deux explosions ont éclaté aux abords du Stade de France, selon plusieurs témoins. La piste terroriste était privilégiée par les services de police, qui évoquent une opération concertée. Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête en flagrance et trois services ont été saisis : la sous-direction à l’antiterrorisme (SDAT), la DGSI et la section antiterroriste (SAT).

Le gouvernement a tenu un conseil des ministres exceptionnel ce vendredi à minuit. La préfecture de police de Paris a recommandé aux Parisiens et aux habitants d’Ile-de-France de ne pas sortir de chez eux, sauf en cas de nécessité absolue.

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  • Le stade de France

Plus tôt dans la soirée, le président François Hollande, qui assistait au match France-Allemagne, a été évacué durant la partie, peu après une série d’explosions. Une partie du public est descendue sur la pelouse dans un mouvement de panique à l’issue du match. Selon une source à la préfecture de Seine-Saint-Denis (93), 4 personnes sont mortes et 9 ont été blessées dans les explosions qui ont visé trois établissements proches de l’enceinte du stade, deux fast-foods et une brasserie.

  • Rue Bichat

Un journaliste du Monde arrivé devant Le Petit Cambodge, au coin de la rue Bichat et de la rue Alibert, a pu voir plusieurs corps sur le trottoir entre le restaurant et le bar qui lui fait face, Le Carillon. Selon une source de l’hôpital Saint-Louis, qui fait face aux deux établissements, la fusillade a causé une dizaine de victimes. « Dans un premier temps, tout le monde a cru à des pétards, raconte Laurent Borredon, journaliste au Monde. Puis les gens ont fui et ont fait marche arrière vers le quai de Valmy. »

  • Rue de Charonne

Plus au sud, au croisement de la rue Faidherbe et de la rue de Charonne, un peu avant 22 heures, une riveraine a vu un homme descendre d’une voiture pour tirer avec une arme de gros calibre sur la terrasse du café La Belle Equipe, dans le 11e arrondissement. Selon une source policière, 18 personnes sonr décédées dans cette attaque.

Un journaliste du Monde présent sur place a pu apercevoir plusieurs blessés. « J’ai entendu des détonations, je suis allé à ma fenêtre, indique une riveraine, interrogée par Gérard Davet, journaliste au Monde. J’ai une vue directe sur le café. J’ai vu un homme descendre d’une voiture et tirer sur la terrasse, au jugé. Il a tiré à plusieurs reprises. Par rafales. J’ai entendu des cris. Puis l’homme est remonté dans sa voiture et reparti, comme ça… »

Sur place, notre journaliste a assisté à des scènes d’horreur : une femme, la figure couverte de sang, s’évanouit dans les bras d’un passant. Plusieurs corps gisent à terre. Les pompiers et les policiers arrivent peu à peu, établissant un périmètre de sécurité.

Lire aussi : « J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue il y avait des morts »

Source : Le Monde

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