Pays-Haut : cinq façons de se faire arnaquer sur internet

Même si l’été pointe le bout de son nez, les arnaqueurs ne prendront pas de vacances ! Notamment sur internet. Petit catalogue des escroqueries électroniques sur lesquelles les gendarmes du Pays-Haut sont amenés à enquêter.

EscroqueriePour lutter contre les formes d’escroquerie recourant aux nouvelles technologies, la Gendarmerie nationale dispose de correspondants formés. A la communauté de brigades de Lexy, ces militaires spécialisés sont au nombre de trois. Photo Samuel MOREAU

Les ventes « trop belles »

« Quand c’est trop beau, c’est un mirage ! » Chef de la compagnie de gendarmerie de Briey, le commandant Pascal Niggemann lance un avertissement face aux annonces trop tentantes sur des sites comme Le Bon Coin. Il pointe ces ventes où la victime paye… mais ne reçoit jamais l’objet convoité. Souci supplémentaire, « l’escroquerie fonctionne dans les deux sens. Parfois, la cible est le vendeur ! Il expédie l’objet mais ne reçoit jamais l’argent. »

L’an passé, ce cas de figure a représenté « une centaine de plaintes sur notre territoire  », détaille le patron des gendarmes du Pays-Haut.

Les achats avec données volées

À la suite d’un piratage, l’auteur du méfait utilise les données bancaires d’autres personnes pour ses achats en ligne. « Ceux-ci s’aperçoivent de la fraude quand il y a un débit. Le premier réflexe est de faire opposition à la carte », conseille le commandant Niggemann. Puis de porter plainte… « Mais les gens ne le font pas forcément, par crainte qu’on voit ce qu’ils achètent sur le net. » En 2017, une « cinquantaine » de méfaits ont été répertoriés sur le seul secteur de la communauté de brigades (COB) de Lexy.

Le faux transporteur

Moins courante, cette duperie use du système des cartes prépayées (PCS). Le mode de paiement permet de régler un achat sans utilisation d’une carte bancaire. « Quelqu’un se présente par mail au nom d’un transporteur. Et il demande qu’une commande soit réglée à sa société par recharge PCS avant la livraison du colis », décrit le lieutenant Kelly Taurel, responsable de la COB de Lexy.

Ces recharges s’achètent dans divers commerces, comme les bureaux de tabac. En échange d’un règlement, le client reçoit un ticket dont il donne les références au prétendu transporteur par mail… et ce piège se referme ! Les gendarmes de Lexy et Longuyon l’ont rencontré « quatre ou cinq  fois » en 2017.

L’ami en détresse

Cet autre piège repose sur la récupération frauduleuse de carnets d’adresses électroniques. « De là, vous recevez un mail d’un de vos contacts qui dit être bloqué à l’étranger, en raison d’un accident, d’un drame, etc. Et il demande de l’argent, par mandat cash, pour le dépanner », décrit le commandant Niggemann. Un peu gros ? « Sur une centaine de mails, si le coup fonctionne deux fois, c’est gagné pour l’auteur de l’arnaque », pointe le lieutenant Taurel.

Les escroqueries à l’amour

Ce genre de tromperie mise sur les émotions. Il se décline en deux versions. Dans la première, l’escroc séduit la victime via des sites de rencontres ou les réseaux sociaux, jusqu’à établir un lien amoureux. Puis, « l’auteur des messages explique qu’il est malade ou a besoin d’un billet de transport, afin d’obtenir de l’argent. Mais ces ruses sont désormais plus rares, car elles ont été médiatisées », relève Pascal Niggemann.

La variante est encore plus vicieuse… Elle « amène les victimes à envoyer des photos « hot » ou à se déshabiller – voire à se masturber – devant leur webcam », liste le patron des gendarmes du Pays-Haut. La suite tient du chantage : l’escroc monnaye la non-divulgation des images.

Une demi-douzaine de cas ont été enregistrés en 2017 sur le secteur de la compagnie de Briey. « Généralement, il y a peu de plaintes. Et la plupart sont déposées par des mineurs, car eux n’ont pas les moyens de payer… »

Les outils 2.0 de la gendarmerie

Pour faire face aux nouvelles formes d’escroquerie, la Gendarmerie nationale dispose, dans ses rangs, de correspondants nouvelles technologies (CNTech). Ceci à raison d’un ou deux effectifs par communauté de brigades. Dans le cas de Lexy, ces militaires spécialisés sont même au nombre de trois.
Au quotidien, ceux-ci sont chargés du suivi des affaires à caractère informatique, de la demande des réquisitions auprès du procureur de la République, etc. « Généralement, ces personnes sont un peu geek. Elles présentent déjà un intérêt pour l’informatique avant de profiter des formations proposées par la gendarmerie », constate le commandant Pascal Niggemann, à la tête de la compagnie de Briey.
Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur fournit aussi des outils dématérialisés, afin que gendarmes et policiers puissent lutter plus facilement contre la cybercriminalité. Dernier né de cet arsenal, en mai, la plateforme Percev@l (sur le site www.service-public.fr). Le télé service est dédié tout entier au signalement des fraudes à la carte bancaire sur internet.
« Les victimes ne portent pas forcément plainte ou tardivement, parce qu’elles ont peur de perdre du temps », constate Pascal Niggemann. « Ce site permet de le faire directement en ligne, ce qui simplifie les démarches. L’avantage, pour nous, est que le système centralise les procédures de nos différents secteurs. Du coup, nous pouvons définir la taille de l’escroquerie et estimer s’il s’agit plutôt d’une organisation ou d’un individu seul. »
Enfin, toujours dans l’idée de faciliter les démarches des plaignants, les forces de l’ordre fournissent encore d’autres services. Comme dans le cadre des infractions aux biens. Les victimes de vols, escroqueries, abus de confiance, dégradations ou destructions de biens privés… ont la possibilité de réaliser des préplaintes en ligne (www.pre-plainte-en-ligne.fr). « Au terme de la procédure, le plaignant n’a plus qu’à venir signer son dossier en gendarmerie à une date et un horaire préalablement fixé. »

Source : Le Républicain Lorrain

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