Pays de Quimperlé. Moëlan : faucheurs volontaires à la gendarmerie

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Le groupe des Faucheurs volontaires du Pays de Quimperlé, mercredi matin, devant les locaux de la gendarmerie de Moëlan-sur-Mer. À l’extrême gauche, Yves Le Dévic, qui dénonce « un bel acharnement ». | Ouest-France
À la suite d’une décision du tribunal correctionnel de Lorient, Yves Le Dévic était convoqué à la gendarmerie de Moëlan-sur-Mer, mercredi matin. Pour un prélèvement ADN qu’il a refusé.

« Vous vous rendez compte ? Comme pour un crime de sang ou un viol, on veut me prélever mon ADN. J’ai refusé, bien évidemment. Nous sommes juste des donneurs d’alertes. Même pour de grosses infractions routières ou criminelles, on ne le fait pas. »

Yves Le Dévic vient tout juste de sortir de la gendarmerie de Moëlan-sur-Mer, mercredi matin. Le Moëlanais rejoint le petit groupe d’une dizaine de personnes, qui est venu le soutenir et qui l’a attendu, le temps que les gendarmes le reçoivent.

Grandes surfaces et port de Lorient

Le tout dans une ambiance très détendue. « Pour un tel refus, je risque un an de prison ferme et 15 000 € d’amendes. »

Il sait très bien que « son histoire n’ira pas jusque-là ».

Une histoire ou plutôt une affaire, qui a débuté en octobre 2015. Quand, avec quatre militants des Faucheurs volontaires, ils ont investi sept magasins et grandes surfaces de Quimperlé et Lorient.

« Nous avions sorti des rayons les produits contenant du glyphosate. Nous les avons posés sur une bâche que nous avions avec nous et nous les avons peints. C’est tout. »

Yves Le Dévic et ses camarades l’affirment : « Nous n’avons rien détruit. D’ailleurs, certains de ces produits ont été ensuite été vendus en solde. Nous l’avons vérifié… »

 

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L’entrevue entre le militant et les gendarmes de Moëlan s’est déroulée dans une ambiance cordiale et détendue. | Ouest-France

Mais deux magasins lorientais, « Jardiland et Carrefour, ont porté plainte pour destruction en réunion. »

La suite de l’affaire : une comparution au tribunal correctionnel de Lorient, en mai dernier. « Nous avons été condamnés à des amendes et donc à ces prélèvements d’ADN. »

Mais le combat et les actions continuent pour les Faucheurs volontaires du Pays de Quimperlé. Et les ennuis aussi. Quatre d’entre eux, dont Yves Le Dévic, sont convoqués à nouveau au tribunal correctionnel de Lorient, le mardi 12 décembre prochain. Pour une action qu’ils ont menée, il y a peu, sur le port de Lorient.

« Avec des tags et diverses inscriptions, nous avons voulu dire non à l’importation de soja OGM. Ce soja qui nourrit tous les cochons de Bretagne et qui nous empoisonne », poursuit Yves Le Dévic.

Malgré le froid piquant, il porte sous sa veste un simple tee-shirt blanc avec un chiffre en noir : 2,09. « 2,09, comme 2,09 nanogrammes de glyphosate par millilitre d’urine. Avec 22 autres faucheurs, nous avons fait le test en septembre, sous contrôle d’huissier, à Trémargat, dans les Côtes-d’Armor », précise le porte-parole.

« Mépris total de la santé »

Ses collègues confirment. « Il faut savoir que le maximum autorisé est 0,075. C’est dire… »

Yves Le Dévic reprend la parole. « Et pourtant, je m’alimente bio. Je suis végétarien depuis des décennies. On voudrait que ces analyses, qui coûtent quand même 80 €, soient moins chères pour les enfants et les femmes enceintes. C’est quand même inquiétant, de tels taux. Et on ne sait pas pourquoi. »

La conclusion du groupe, dans une belle unanimité : « Il y a un mépris total pour la santé de la population. Tout ça, pour les profits, toujours plus gros, des multinationales. Le glyphosate est cancérigène. Depuis le début des années 2000, de grands chercheurs reconnus le disent. »

Source : Ouest-France

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