Paris : les gendarmes invités à laisser la place aux logements sociaux

Les militaires de l’opération Sentinelle sont aussi logés à la caserne des Minimes (IIIe), 14, rue de Béarn. Un site qui sera libéré l’été prochain. LP/E. L.M.

Bientôt, on n’entendra plus le son du clairon dans Paris… Les gendarmes ont quitté depuis longtemps la caserne de Reuilly (XIIe). Cette semaine, au Conseil de Paris, les élus de Paris vont décider de confier au promoteur Elogie la superbe caserne des Minimes (IIIe) où le départ des militaires est annoncé pour l’été prochain. Et c’est un an plus tard que la caserne du boulevard Exelmans (XVIe) devra être à son tour libérée.

« L’idée n’est pas de se débarrasser des casernes. Mais elles sont très largement sous occupées. Or nous avons peu de parcelles immobilières disponibles et notamment dans les IIIe et XVIe, nous sommes en déficit de logements sociaux (seulement 6 % dans le III

e et 4 % dans le XVIe). C’est donc l’occasion de rattraper le retard », souligne Ian Brossat, élu PC et adjoint auprès d’Anne Hidalgo en charge du logement. Le but affiché par la mairie est toujours de produire 10 000 logements chaque année, dont 7 000 sociaux. C’est donc une aubaine avec ces trois opérations dont l’état d’avancement est totalement différent.Un nouveau quartier à Reuilly (XIIe). C’est la plus vaste opération et aussi la plus avancée. L’Etat a vendu à la Ville, en 2012, pour 40 M€ cet immense site. Les travaux de démolition et de désamiantage ont déjà commencé. Entre les rues de Reuilly, de Chaligny et le boulevard Diderot, ce n’est pas moins de 580 logements sociaux en six opérations qui vont trouver place. Ainsi qu’un jardin de 5 000 m2 et une crèche de 66 berceaux. Le début des travaux est annoncé pour février 2017. L’ensemble de l’opération sera achevé en 2020.

 

580 logements trouveront place dans le XIIe.

(Paris-Habitat) Un site exceptionnel pour les Minimes (IIIe). Ce carré militaire est situé à deux pas de la place des Vosges. L’Etat a déjà donné son accord pour quitter ces bâtiments aux murs de briques rouges. Paris en est propriétaire. Il ne reste donc plus aux élus parisiens à voter le bail emphytéotique avec le promoteur Elogie pour 6,4 M€. A charge pour le promoteur de réaliser 57 logements sociaux et 3 000 m2 de locaux d’activités.

Un carré militaire à deux pas de la place des Vosges.

(LP/E.L.M.) Tout reste à faire à Exelmans (XVIe). Au bord du boulevard Exelmans, à l’entrée du pont de Garigliano, seule la date du départ est connue : ce sera à l’été 2018. « Nous sommes militaires. S’il faut partir, nous partirons. Mais ce n’est pas de gaieté de cœur. C’est bien agréable d’être dans le XVIe alors que nous allons devoir partir à Créteil (Val-de-Marne) ou Maisons-Alfort », reconnaissait, vendredi, un gendarme logé à Exelmans. Ici, 60 familles avaient pris leurs habitudes. Certaines ont déjà déménagé. Il en reste encore 44. Le terrain qui appartient à la Ville de Paris sera confié à Paris-Habitat.

Un beau bâtiment en plein XVIe

(LP/E.L.M.) « Les gendarmes n’interviennent pas sur des missions de services publics sur le territoire parisien. Ils ne sont donc pas dans l’obligation d’être logés à Paris », se justifie la Mairie de Paris. Une position que dénonce la droite locale.

Philippe Goujon, maire (LR) du XVe : « la priorité est de lutter contre le terrorisme » « C’est une décision particulièrement inopportune, lance Philippe Goujon, député maire LR du XVe arrondissement. Je comprends que la Ville souhaite réaliser des opérations d’aménagements. Mais aujourd’hui, la priorité c’est la lutte contre le terrorisme. Il faut donc maintenir les casernes à Paris. Elles accueillent notamment les soldats de l’opération sentinelle », assure-t-il. En avril 2015, le groupe UMP (Ex LR) au Conseil de Paris était déjà monté au créneau pour la défense de ces casernes. « La Gendarmerie nationale exerce des missions essentielles pour la sécurité de Paris et des Parisiens. C’est un maillon essentiel pour la gestion des crises », soulignait le groupe à l’époque.

Source : leparisien.fr

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