Ouvrier et gendarme, la double casquette de Stéphane Jaouen

Stéphane Jouen travaille dans une société d’optique la semaine et certains week-ends devient gendarme réserviste
Stéphane Jouen travaille dans une société d’optique la semaine et certains week-ends devient gendarme réserviste

Portrait. Cette semaine, Paris Normandie met à l’honneur des habitants du secteur de Pont-Audemer ayant une double activité professionnelle. Aujourd’hui : Stéphane Jouen, de Bosroumois.

Stéphane Jouen, 43 ans, est un fidèle. Il aurait pu, comme la plupart des civils qui ont effectué leur service militaire en Gendarmerie, poser son uniforme et poursuivre sa route. Mais ce quadragénaire, qui réside à Bosroumois, n’a pas réussi à choisir entre travailler dans le civil et garde son uniforme. Alors, depuis 20 ans, ils cumulent les deux activités.

« Ça casse la routine »

La semaine, il est monteur machine dans une entreprise d’optique à Pont-de-l’Arche et certains week-ends dans le mois, il est gendarme réserviste au sein du groupement de Pont-Audemer. « Ça casse la routine », explique l’adjudant qui cumule vie professionnelle, vie familiale et service le week-end auprès des gendarmes. Chaque mois, l’adjudant remplit un calendrier avec ses disponibilités. « Si la compagnie a besoin, elle m’appelle et m’affecte à une brigade. Moi, je viens souvent à Pont-Audemer. Ce n’est pas le plus près de chez moi, mais j’aime bien venir ici », explique l’adjudant.

Une trentaine de réservistes

Stéphane Jouen, officie auprès d’autres réservistes, professeur, agriculteur, gendarme à la retraite ou encore vigile dans la vie civile. Ils sont en tout une trentaine, répartis dans différentes brigades en fonction des besoins. « Nous faisons surtout appel à eux lors de grands événements ou manifestations, comme le festival des Mascarets ou le True normand. Ou bien quand nous sommes en tension dans certaines brigades », explique le capitaine Aurélien Hauteville.

« J’aime l’ambiance »

Effet post-attentats, la gendarmerie ne manque pas de candidats. Ces derniers doivent, bien sûr, suivre une formation de plusieurs semaines pour pouvoir être intégrés au rang des réservistes. Ils remplissent ensuite les mêmes missions qu’un gendarme professionnel, toujours sous l’autorité d’un gradé.

Entre son boulot et sa vie de famille, Stéphane Jouen ne manque pas d’occupation, mais ce qu’il aime, « c’est la différence entre ses deux activités. La vie en entreprise est différente de la vie en gendarmerie. Même si j’aime ce que je fais, je n’ai pas le même contact avec mes collègues qu’avec les autres gendarmes. Et l’activité en elle-même est très différente. Technique en entreprise et plus humaine lorsque je vais au contact des gens en patrouille », ajoute Stéphane.

Et l’adjudant est bien sûr rémunéré lorsqu’il est appelé. Un argument non négligeable, car les réservistes gagnent entre 50 et 120 € la journée en fonction du grade. Et surtout, même s’ils ont l’obligation d’être présents un certain nombre de jours minimum, les réservistes gèrent leurs disponibilités. « J’ai travaillé 36 jours en gendarmerie en 2017 », confie Stéphane qui veille à conserver du temps pour lui et sa famille. Pour l’instant, il n’envisage pas d’arrêter cette double activité : « Tant que je pourrais, je continuerais. »

Source : Paris Normandie

 

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