Oise : Facebook, nouvel outil contre les vols de voitures ?

Illustration. Au 28 février, l’Oise comptait déjà 427 véhicules dérobés. PHOTOPQR/LA DEPECHE DU MIDI/MAXP

La gendarmerie de l’Oise teste une méthode atypique : faire appel à la population en publiant sur le réseau social des informations sur les véhicules dérobés.

« Je le dis depuis que je suis arrivé ici, il n’est pas normal d’avoir un tel phénomène. » Au bout du fil, la voix un peu exaspérée et lasse du colonel François Brémand, le patron des gendarmes de l’Oise. En ce début d’année, le département semble bien déterminé à rester le champion du nombre de voitures volées.

Au 28 février, l’Oise comptait déjà 427 véhicules dérobés, loin devant l’Isère et ses 323 disparitions, ou le Bas-Rhin et ses 25 automobiles volatilisées. « Cela continue d’augmenter. On est le premier département national haut la main en zone gendarmerie, reprend François Brémand. On essaie de trouver d’autres méthodes » pour inverser la tendance. Quitte à sortir légèrement des sentiers battus fixés par la Grande muette.

Oise capture d'écran Facebook vols de voiture gendarmerie

Capture d’écran Facebook.

Depuis le début de la semaine, la gendarmerie informe ainsi le public sur Facebook des vols de voitures commis sur le territoire. Parfois en quasi direct.

Le message comprend la commune où s’est déroulé le délit, le descriptif du véhicule comme sa marque et sa couleur, et même les numéros de plaques d’immatriculation… Comme ce 6 mars, où l’on pouvait lire qu’« un véhicule sans permis, marque Chatenet, rouge, immatriculé AH-619-GV, a été dérobé au cours de la nuit à Breteuil, à quelques kilomètres de Crèvecoeur-le-Grand. »

« Je me suis dit que je n’avais rien à perdre, relate le patron des gendarmes. J’utilise les moyens à ma disposition. Plus vite je mets l’information sur le réseau social, plus vite je crée de l’insécurité pour les voleurs… Si les gens repèrent le véhicule, ils composent le 17 et nous, nous intervenons. »

Oise capture d'écran Facebook vols de voiture gendarmerieCapture d’écran Facebook.

Le colonel Brémand testera cette méthode durant deux ou trois semaines, pour voir si le procédé porte ses fruits. « On a tellement de vols de voitures… Mais on ne peut pas en publier cinq par jour sur Facebook, sinon les gens vont oublier quelles sont celles à regarder », tempère-t-il.

S’il est difficile de mesurer pour l’heure l’efficacité de cette approche, force est de constater que les publications ne laissent pas indifférents les internautes. La plupart des posts de la gendarmerie sont partagés une centaine de fois. Certains, bien plus. Comme le 5 mars, lorsque l’annonce du vol d’une Audi Q5 avait été relayée 1 264 fois. « Je compte sur la viralité de Facebook », appuie le patron des gendarmes.

Des internautes inquiets

Dans leurs commentaires, les internautes, plus que de donner des renseignements, s’inquiètent : « C’est quand même dingue, non ? Ça fait un peu peur, lâchait par exemple l’un d’eux. On voit beaucoup de grosses voitures volées, mais là, une voiture sans permis… »

Avant l’appel aux réseaux sociaux, ce dernier avait expérimenté des techniques plus conventionnelles pour faire diminuer cette délinquance. En 2017, année où le département enregistrait 2 972 vols de voitures, il avait constitué « un groupe auto » spécialement dévolu à cette activité. Il a été dissous depuis. « Face à l’ampleur de ce phénomène industriel et spécifique à l’Oise, cela ne suffisait pas », martèle-t-il. Pour lui, il existe une constellation de « micro-entreprises », « d’autoentrepreneurs » qui s’adonnent au vol, à la vente de pièces détachées et d’accessoires. D’où le travail titanesque et de fourmi pour en venir à bout.

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Source : Le Parisien

 

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