NDDL. Sur la ZAD, les premières régularisations

l-agriculteur-sylvain-fresneau-a-gauche-a-cote-de-la_3918375_540x271pL’agriculteur Sylvain Fresneau (à gauche), à côté de la préfète Nicole Klein. (Photo AFP)

L’État a officialisé ce mardi la régularisation de quatre agriculteurs « historiques » de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

Elles avaient été annoncées peu après l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes : trois mois après, l’Etat a officialisé ce mardi les régularisations de quatre agriculteurs « historiques », à travers la signature de baux précaires, « nouvelle avancée vers le retour à l’état de droit » sur la ZAD.

Cette signature médiatisée intervient deux semaines après le début des opérations sur le site de 1 650 hectares, qui mobilisent 2 500 gendarmes mobiles et ont conduit dans les premiers jours à la destruction de 29 squats sur 97 habitats recensés par les autorités.

 

 

Le Premier ministre Edouard Philippe doit présider mercredi après-midi à Matignon une réunion avec les « ministres concernés » sur ce dossier et la suite à donner aux opérations d’expulsions des zadistes ne souhaitant pas se régulariser, a annoncé la préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein. « On me demandera comment je vois les choses, mais c’est le gouvernement qui tranchera », a affirmé la représentante de l’Etat, rappelant « l’engagement » pris de « mettre fin aux occupations illégales » sur la ZAD.

« La ligne, elle est constante, ceux qui ont un projet agricole, qui ont respecté l’État républicain, qui se sont intégrés dans le cadre que l’État a proposé (…), ceux-là ont leur place, les autres n’ont pas leur place et ils seront évacués », a encore rappelé mardi matin le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Le calme continuait à régner sur le bocage nantais mardi, dans l’attente de l’arbitrage au plus haut sommet de l’Etat.

 

« Un grand pas vers l’apaisement »

Pour la préfète de région, le dépôt vendredi de quarante dossiers nominatifs par les zadistes, dont 28 purement agricoles, constitue « un grand pas vers l’apaisement ». « J’ai toujours pensé qu’on arriverait à obtenir des projets nominatifs. C’est la première fois depuis des années qu’on sait à peu près qui habite là et qui fait quoi. Je pense que c’est un très grand pas », a souligné Nicole Klein.

Aucun des 28 projets agricoles déposés n’a été « rejeté » et une quinzaine d’entre eux sont « relativement aboutis », a-t-elle affirmé. Ils seront expertisés et « consolidés », avec l’aide de la Direction départementale des territoires et de la mer, chargée par l’Etat d’une mission sur la répartition du foncier de l’ex-emprise aéroportuaire. Ces déclarations de projets « ne créent pas de droits », a rappelé la préfète, assurant toutefois qu’il y avait sur la zone « de la place pour à peu près tout le monde qui souhaite faire de l’agriculture ».

 

« On a enfin un statut légal »

Avec la signature de conventions d’occupation précaire (COP) pour les quatre agriculteurs « historiques » courant jusqu’à fin 2018 et portant sur une surface d’environ 300 hectares, plus de 900 hectares de terres font désormais l’objet d’une exploitation dans un cadre légal, 600 autres faisant déjà l’objet d’une COP avec des paysans n’habitant pas la ZAD. Restent 270 hectares constitués de parcelles qui doivent être attribuées. C’est dans ce périmètre que les zadistes ont déposé des projets. Le reste de la ZAD est composé d’hectares de bois, routes, etc.

Cette signature est « une nouvelle avancée vers le retour à l’état de droit », a salué Nicole Klein. « On a enfin un statut légal », s’est réjoui Sylvain Fresneau, éleveur laitier, qui s’était opposé à son expropriation. « On était squatteurs chez nous, dans notre maison qu’on a achetée, qu’on a payée, on payait les ramassages d’ordures, l’eau, et on était quand même squatteurs », a-t-il ajouté devant la presse. « Sur zone, on espère un retour à une certaine sérénité, avec petit à petit le départ des forces de l’ordre dès qu’elles pourront le faire, et j’espère que ce sera le plus rapidement possible », a déclaré Sylvie Thébault, autre agricultrice « historique », installée avec sa famille depuis 1999 à l’ouest de la ZAD.

Les forces de l’ordre « resteront sur place le temps nécessaire », a indiqué la préfète de région, pour empêcher toute reconstruction d’habitats détruits et assurer la circulation sur les routes traversant la zone, toujours pas rouvertes. « Je reste optimiste, je pense qu’on va pouvoir un jour circuler sur ces routes », a déclaré le maire de Notre-Dame-des-Landes, Jean-Paul Naud.

Source : Le Télégramme

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *