NDDL : retour au calme après des affrontements

nddl-plusieurs-personnes-blessees-au-3e-jour-d-expulsionsDes affrontements ont eu lieu dimanche 15 avril entre zadistes et forces de l’ordre (Crédits : STEPHANE MAHE)

Alors que 300 manifestants se sont opposés aux forces de l’ordre dimanche matin en marge d’un rassemblement pacifiste de soutien aux occupants de la ZAD expulsés, un calme relatif était revenu en début d’après-midi.

La coordination des opposants avait appelé à un rassemblement pacifiste en soutien aux expulsés, mais des soutiens aux zadistes avaient, eux, lancé un appel à venir reconstruire les squats détruits depuis lundi à Notre-Dame des Landes.

C’est pour tenter d’aller à l’est de la route  afin d’y reconstruire les squats détruits depuis lundi,  qu’environ 300 personnes s’en sont prises dimanche vers 11heures aux forces de l’ordre présentes sur la D81, à coups de pierres, de bouteilles en verre, de fusées et de cocktail Molotov. Les gendarmes ont répliqué avec des grenades lacrymogènes et de désencerclement. La gendarmerie a déclaré avoir interpellé deux personnes pour « jets de projectiles sur des gendarmes », selon la cour d’appel de Rennes. Un gendarme a été blessé par « un engin exposif artisanal » et conduit au CHU de Nantes.

3.000 personnes dans une ambiance champêtre

Le calme semblait revenu en début d’après-midi parmi les 3.000 à 4.000 personnes recensées par les gendarmes.

Les  zadistes ayant appelé dans un communiqué à se rassembler plus à l’ouest de la zone, à la ferme de Bellevue, de nombreux  manifestants y déjeunaient dans une ambiance champêtre, dansant au son du biniou et de la guimbarde, pique-niquant sur de gros troncs de bois.

L’État a appelé les occupants de la Zad, qu’ils aient été ou non expulsés, à régulariser leur situation avant le 23 avril en déclarant leur nom, leur projet agricole et les parcelles concernées.

Appel au dialogue

Mais pour l’association historique des opposants à l’aéroport ACIPA , si elle a approuvé dimanche dans un communiqué que les personnes qui portent des projets, individuellement ou collectivement, « doivent pouvoir les faire accepter et s’inscrire dans un processus de régularisation a minima », elle a également jugé que ce délai était « trop court, dans le climat actuel ».  Elle a aussi demandé à ce « qu’un dialogue entre la préfecture et la délégation intercomposantes s’instaure au plus vite pour que cesse la violence ».Lors d’un point presse à Bellevue, Dominique Fresneau, coprésident de l’Acipa, a déclaré : « Il faut que la préfecture arrête de mettre un ultimatum. Moi, je n’ai jamais  travaillé avec un pistolet sur la tempe. On n’a jamais demandé à un agriculteur de monter un projet en six ou deux mois. Il faut du temps ».

700 opposants dont des « black blocs »

Depuis le début de l’opération d’expulsion lundi dernier par 2.500 gendarmes équipés d’engins de chantiers, 29 squats ont été détruits en trois jours. Mais depuis jeudi, selon le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie, les opérations de déblaiement et de maintien de l’ordre sont perturbées par environ 700 opposants présents sur le site, dont des « gens extrêmement violents, de l’ultragauche » et des « black blocs ».

À l’issue d’une manifestation de soutien aux expulsés qui avait rassemblé 6.700 personnes samedi à Nantes, douze personnes sont en garde à vue dimanche, ainsi que 43 personnes à Montpellier où une autre manifestation de 1.000 à 2.000 personnes, rassemblant soutiens aux zadistes ou aux migrants, avait également dégénéré.

A Notre-Dame des Landes, les gendarmes devraient rester trois semaines à un mois sur place pour déblayer les parcelles, garantir la libre circulation sur la D281 (l’ex-« route des chicanes ») et la D81 et prévenir toute réoccupation illégale.

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