Nantes : le patron d’un restaurant réputé condamné pour agression sexuelle sur ses apprentis
Le patron du restaurant Un Nouveau Monde, installé dans la maison natale de Jules Verne à Nantes (Loire-Atlantique) écope de prison ferme pour agression sexuelle sur ses apprentis.
Le chef d’un restaurant gastronomique de Nantes (Loire-Atlantique) écope de prison ferme pour agression sexuelle sur ses apprentis. (©Illustration Pixabay)
Le restaurant Un Nouveau Monde est installé dans la maison natale de Jules Verne à Nantes (Loire-Atlantique) . Il est classé parmi les trente meilleurs restaurants de la ville par TripAdvisor. Son patron a été condamné mercredi 24 juillet 2019 pour « harcèlement sexuel » et « agressions sexuelles » sur quatre de ses anciens apprentis fin 2017.
Il devra pointer pendant 20 ans à la Gendarmerie
Benjamin Petit, 40 ans, a écopé pour ces faits de neuf mois d’emprisonnement ferme et autant avec sursis. Il n’est toutefois pas parti en prison aussitôt après l’audience : c’est un juge d’application des peines (JAP) qui décidera des modalités d’exécution de sa peine de prison ferme (incarcération, centre de semi-liberté, bracelet électronique…).
Le restaurateur sera aussi soumis à une mise à l’épreuve de deux ans, qui l’obligera à soigner son alcoolisme ; il aura également interdiction d’entrer en contact avec ses victimes. Il lui sera aussi interdit d’exercer une activité en lien avec des mineurs pendant dix ans, et son nom a été inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS) : il devra donc pointer tous les ans, pendant vingt ans, auprès de la police ou de la gendarmerie.
Enfin, sur le plan civil, Benjamin Petit devra payer 1.500 € de dommages et intérêts à l’un de ses apprentis, 3.000 € à un autre et 500 € à la mère de ce dernier. A ces sommes, s’ajouteront 700 € de frais de justice.
La salle évacuée en plein service
Ouvertement homosexuel, le patron du restaurant avait par exemple pour habitude de lancer des propos à connotation sexuelle à ses apprentis masculins du type :
Toi et moi on va coucher ensemble…
Il était aussi un grand amateur du « chat-bite », un jeu potache qui consiste à mettre la main aux testicules de ses amis.
Plus inquiétant, il avait aussi « frotté son sexe contre les fesses » d’un apprenti et tenté de baisser à plusieurs reprises le pantalon de celui-ci. Il avait également tenté d’embrasser un autre « en l’attrapant par le cou », a rapporté une employée.
« Fréquemment alcoolisé », le restaurateur s’était même violemment disputé un jour avec son compagnon, employé au sein du même restaurant, contraignant une apprentie à faire évacuer leurs clients en plein service…
« On s’arrachait à 100 % pour son restaurant, car on était sur du semi-gastronomique… On faisait des journées de quinze heures, même si ce n’était pas légal », a témoigné un apprenti, mercredi, à la barre du tribunal correctionnel de Nantes.
Mais lui voulait tout le temps montrer qu’il était le patron, le boss, la super-puissance de la cuisine quoi ! Je le considérais avant comme un mentor, je l’admirais… mais j’ai vu l’autre côté du miroir, celui du monstre.
Un individu égo-centré
Problème : jusqu’alors inconnu de la justice, l’homme a déjà été inquiété dans des affaires similaires quand il travaillait au restaurant du golf de Crécy-la-Chapelle (Seine-et-Marne) et à l’Hôtel de Paris, un établissement de luxe de Saint-Tropez (Var). Ces affaires ont été « classées » sans suites, selon lui, mais la procureure de la République l’a démenti sur ce point. « Les enquêtes ne manqueront pas d’être relancées », est même convaincue la représentante du ministère public.
« Les victimes ont eu raison de dénoncer les méthodes inadmissibles et tyranniques de leur employeur : si on ne les dénonce pas, on court le risque qu’elles se reproduisent », a encore déclaré la procureure de la République.
Cet individu « égo-centré » est « en quête de perfection et de succès » et a « besoin d’être admiré », estime pour sa part le psychiatre qui l’a examiné. En attendant, l’inspection du travail lui a interdit de recruter des apprentis pendant trois ans.
« Lors de la reprise du restaurant, j’ai peut-être un peu dépassé les bornes », a concédé de son côté le restaurateur. Il a aussi admis avoir eu un langage « un peu cru ». Mais, depuis qu’il n’a plus d’apprenti, ses relations avec ses collègues sont « excellentes ».
Source : Actu.fr
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