Mystérieux vols dans le trésor de Lézat sur Lèze: la gendarmerie de Castelginest (31) démantèle un réseau de pilleurs d’église

 

Les habitants de Lézat sont soulagés, le week-end dernier la gendarmerie de Castelginest (31) a mis la main dans un appartement toulousain sur l’intégralité des œuvres qui avaient été dérobées l’hiver dernier dans l’église paroissiale.

Statues, candélabres, calices, tableaux… les pilleurs écumaient les petites églises de campagne.

Un réseau régional de pilleurs d’églises vient d’être démantelé dans la Haute-Garonne.

Après plusieurs mois d’enquête, de surveillance et de filatures dans le département, mais aussi dans l’Ariège, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, la brigade de Castelginest et la compagnie de Toulouse ont mis la main sur les deux chefs du trafic.

Écroués, ces hommes sont mis en examen pour «association de malfaiteurs» et «vols commis en bande organisée», un crime passible de 15 ans de réclusion et de 150.000 euros d’amende.

Actuellement il est trop tôt pour avoir davantage de précisions, car l’enquête est toujours en cours.

Dimanche la gendarmerie de Castelginest a appelé Catherine Saint Martin, la conservatrice départementale des Antiquités et Objets d’Art de l’Ariège pour lui faire part de cette heureuse nouvelle.

«Après des semaines de filature, ils ont mis la main sur les voleurs et sur leur cachette.

Au final deux personnes auraient été interpellées et une soixantaine d’objets ont été découverts dans ce lieu de stockage (provenant de Lézat, St Suplice sur Lèze, Vénerque, Gaillac ou Montauban) et certains d’eux rapidement identifiés grâce aux bordereaux et aux photos que les AOA ont transmises aux enquêteurs» précise cette passionnée qui avait été alertée par un de ses collègues du Tarn-et-Garonne suite au vol de deux tabourets dans la cathédrale de Montauban. (les deux pièces en question faisaient partie du butin découvert à Toulouse)

Une enquête rondement menée par la brigade de Castelginest avec qui la conservatrice est en relation.

«Le responsable de l’enquête nous a indiqué que de nombreux objets étaient encore non identifiés.

Les dépositaires ne se sont peut-être pas encore rendus compte de ces vols», explique Catherine Saint Martin qui s’est proposé de faire intervenir le réseau des AOA des autres départements et Claude Aliquot, spécialiste en orfèvrerie.

«A priori les œuvres de Lézat n’ont pas trop souffert (bien que les voleurs n’aient pas hésité à faire tomber les tableaux de leurs emplacements) C’est heureux, car ils venaient d’être restaurés !»

L’enquête se poursuit, mais pour marquer le dénouement heureux de cette affaire et souligner le remarquable travail réalisé par les enquêteurs, la conservatrice et la mairie de Lézat nous inviterons certainement à ce retour d’œuvre.

Preuve que le dispositif mis en place en matière de protection des biens culturels fonctionne bien.

L’inventaire précis des œuvres protégées au titre des monuments historiques est réalisé en amont, il permet, dès les vols constatés et la plainte déposée, de suivre une procédure bien rodée.

Le dossier documentaire (description et photos) de l’objet protégé est transmis au plus vite au service d’enquête.

Il est également acheminé au centre technique de la gendarmerie nationale (service technique de recherche judiciaire et de documentation) de Rosny-sous-Bois et à l’office central contre le trafic des biens culturels (OCBC) de Paris qui l’intègre dans ses bases de données.

La diffusion de l’information est réalisée grâce aux circulaires de recherches nationales et internationales.

Le fichier Treima (thésaurus de recherche électronique et d’imagerie en matière artistique) inventorie les photos et les descriptions détaillées de plus de 800 000 objets dérobés, permettant de confondre ainsi les petits malfrats ou les réseaux organisés.

Catherine Saint Martin à travers les résultats de cette enquête exemplaire entend sensibiliser les élus aux vols dans les églises et les encourager dans les mesures de prévention.

Quoi qu’il en soit, son homologue à Lézat-sur-Lèze, Salem Tlemsani est ravi de pouvoir bientôt récupérer les deux tableaux dérobés et le support de reliquaire du XVIIIe siècle, car ils témoignent de l’activité cultuelle de cette paroisse depuis le Moyen Age.

«Les habitants du village ont été émus par ces vols, car ils ont été très rapprochés, fin décembre et début janvier. C’est vraiment inespéré d’avoir retrouvé ces pièces et aussi rapidement.

Cette affaire a permis de sensibiliser les élus à la mise en sécurité de ce trésor qui sera bientôt à nouveau présenté au public»

Source : Ariège News

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