Mort de Steve: pour VIGI, l’enquête de l’IGPN vise à «exonérer la hiérarchie policière de ses responsabilités»

1041839705© AFP 2019 LOIC VENANCE

Le rapport de l’IGPN sur la mort de Steve Caniço à Nantes indigne le syndicat de police VIGI pour qui document ne répond à la question essentielle de savoir qui a donné l’«ordre incohérent» d’opposer de «façon artificielle la population et sa police» lors de la Fête de la musique dans la nuit du 21 au 22 juin.

Cité mardi 30 juillet par Édouard Philippe, le rapport de l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) n’a pas établi de lien entre «l’intervention des forces de police» et la mort de Steve Caniço, dont le corps a été retrouvé il y a quelques jours dans la Loire. Pour le syndicat de police VIGI, le rapport en question «est cousue de fil blanc» et exonère «la hiérarchie policière de ses responsabilités».

Rapport de cause à effet

Pour faire toute la lumière sur le responsable de la mort de Steve, VIGI propose de «partir du fait final pour remonter aux causes».

Le syndicat constate que la chute de Steve dans la Loire, qui a entraîné sa noyade, a été provoquée par une intervention de la police. Ses membres, dont la plupart étaient des CRS, ne connaissaient pas les lieux et ont dû recourir à la force légitime contre des fêtards qui leur jetaient des projectiles dessus.

Or, le comportement des fêtards, poursuit VIGI, s’explique par la demande d’éteindre la musique qui ne dérangeait personne, car il n’y avait pas de riverains dans le secteur où se déroulait la fête. L’enquête, conclut le syndicat, ne répond donc pas à une question pourtant simple: qui parmi «la chaîne hiérarchique de la police, placée sous l’autorité du préfet» a décidé d’envoyer des policiers, qui ne connaissaient pour la plupart pas Nantes, pour dissiper les fêtards.

Selon VIGI, il s’agit d’un «ordre incohérent qui oppose une fois de plus de façon artificielle la population et sa police».

L’IGPN capable de rétablir la vérité?

Pour VIGI, l’IGPN est incapable de donner une réponse à cette question car «elle est juge et partie».

«Elle n’a condamné un directeur et elle ne peut pas enquêter sur un préfet. L’enquête se borne donc à trouver le fusible le moins gradé sur le terrain», estime VIGI.

Le syndicat s’indigne également du fait qu’Édouard Philippe n’a pas laissé Christophe Castaner s’exprimer sur le domaine de sa compétence et a ainsi «désavoué publiquement» le ministre de l’Intérieur.

«Un désaveu est un premier geste, mais bien insuffisant au regard de son incompétence générale et dangereuse aussi bien pour nos collègues que la population», conclut le syndicat avant de demander «la démission immédiate» du ministre de l’Intérieur.

Source : Sputnik

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