Mort de Mélanie Lemée, jeune gendarme : Le Général Bertrand Soubelet s’exprime

Capture d’écran 2020-07-06 à 16.26.47Mélanie Lemée
Bertrand Soubelet

Aujourd’hui je laisse ma colère et mon émotion déborder pour vous dire combien je suis ému par la mort de Mélanie Lemée jeune championne de judo de 26 ans amoureuse de la vie et gendarme au service de la sécurité des Français.

Ma colère s’explique par le fait que sa mort est déjà rangée dans la rubrique des faits divers et nombre de Français diront : »Pas de chance » et d’autres « ce sont les risques du métier, ils sont payés pour ça ». Je sais également que certains se réjouiront de ce drame.
Ma colère s’explique par le fait qu’il y a quelques jours encore les déclarations et les commentaires que j’ai lus et entendus mettaient en cause le professionnalisme et le comportement des forces de l’ordre.

Comment peut-on en arriver à de tels drames ?

Je ne suis pas un adepte de la langue de bois.

Ce drame a été provoqué par un jeune Français d’origine maghrébine qui roulait sous l’emprise de stupéfiants à une vitesse supérieure à 130 km/h sur la commune de Port Sainte Marie après avoir refusé deux contrôles dans les minutes qui précédaient. Connu pour différentes infractions il n’avait plus de permis car il avait été annulé.
Voilà la réalité brute.
Cela nous pose la question de cette partie de la jeunesse perdue, dépourvue d’éducation et totalement irrespectueuse des règles de notre société.
Cette situation est la résultante de 40 années de faiblesse et d’acceptation du recul de l’autorité et de sanctions adaptées.
Il ne peut pas y avoir d’accommodements avec l’application de la loi et si ce triste individu qui a arraché la jambe et enlevé la vie de Melanie avait été sanctionné avec la fermeté nécessaire en temps et heure son comportement déviant n’aurait pas atteint un tel niveau. On peut même imaginer qu’une telle tragédie ne se serait pas produite.

Mon émotion est forte car cette jeune femme que je ne connaissais pas personnellement suivait ma page et cette proximité me touche.
Elle ressemble à ces milliers de jeunes femmes et hommes que j’ai commandés dans mes responsabilités et au contact desquels j’allais le plus souvent possible. Des jeunes gens sportifs, enthousiastes, déterminés et dévoués pour la sécurité des Français.
J’évite de réagir médiatiquement à chaque accident, à chaque disparition d’un gendarme ou d’un policier car cela me réduirait à la pratique des responsables politiques dont l’empathie se résume à un Twit de quelques secondes mais ma peine est réelle à chaque fois car le visage de celles et ceux que j’ai commandés me revient en mémoire.
J’ai pour les membres des forces de sécurité l’attachement du chef à qui ils ont fait confiance et qu’ils ont suivi avec énergie et loyauté.

Plus particulièrement aujourd’hui, mon cœur saigne pour toutes les Mélanie, Arnaud, Xavier, Clarissa, Audrey, Romain, Alicia et tant d’autres qui ont payé de leur vie et certains dans leur chair cet engagement pour la sécurité de notre pays.
Il ne se passe pas un jour de ma vie sans avoir une pensée pour ces plus de 300000 hommes et femmes en activité et réservistes auxquels nous devons manifester notre reconnaissance ce que je ne manque pas en toutes occasions et que je vous demande également de faire ne serait-ce que par un sourire ou un bonjour.

La grande famille de France est en deuil car à nouveau un de ses serviteurs a payé de sa vie l’irresponsabilité et la lâcheté d’un triste individu incapable d’assumer ses propres choix.
Mes pensées vont à la mémoire de Mélanie et à sa famille dont je partage l’émotion, la révolte et le chagrin.

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Mentionnons que nous avons relaté ce drame le 6 juillet en publiant : Port-Saint-Marie : une femme gendarme percutée et tuée lors d’un contrôle

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