Sa stratégie est simple, tout nier en bloc malgré les nombreuses charges. Hier soir, Eric, 49 ans, a été condamné à quatre ans de prison ferme pour avoir foncé sur un gendarme lors d’un contrôle à Marcoussis. Les militaires avaient dû faire usage de leurs armes, faisant feu à plusieurs reprises sur le véhicule qui avait poursuivi sa route.
Le 29 juin 2016, une Mégane avec trois personnes à bord refuse d’obtempérer à un contrôle de gendarmerie et prend la fuite. Le véhicule tombe sur un deuxième barrage à Marcoussis et fonce sur un gendarme qui se retrouve sur le capot de la voiture. « Ma tête a tapé le pare-brise qui s’est étoilé, mon gilet pare-balles a explosé, mon ceinturon a été arraché, raconte le militaire. Je me tenais à une main au capot, les jambes sous la voiture qui accélérait. »
De l’autre main, le gendarme tient son arme et tire à trois reprises. Un de ses collègues tire également. Mais la voiture continue à accélérer et fait des embardées pour se débarrasser du militaire. « Je voyais le conducteur, il souriait bêtement », se souvient le gendarme qui parvient à sauter et roule dans un champ. La voiture sera retrouvée dans la soirée, brûlée.
Formellement reconnu par quatre témoins
Un des passagers a été blessé par balle. Hospitalisé à Longjumeau, il désigne Eric comme étant le conducteur et dit avoir peur de lui. L’autre passager refuse de donner un nom mais évoque un homme de 48 ans, de Marcoussis, portant un t-shirt jaune fluo, le même porté par le prévenu le jour de son interpellation. La propriétaire de la voiture désigne également Eric, avec qui elle a une relation sentimentale.
Deux gendarmes, dont la victime, l’identifient formellement, un troisième à « 80 % ». Le prévenu a également été filmé dans la soirée près de la Mégane au moment où elle était incendiée.
« J’ai jamais été au volant de cette voiture », affirme néanmoins avec aplomb le quadragénaire au tribunal. Les passagers qui l’identifient ? « Je ne les connais pas. » Sa maîtresse, « une menteuse bien sûr ! ». Les gendarmes et la vidéosurveillance ? « La personne au volant devait me ressembler ». Son alibi au moment des faits ? « Je sais pas, je devais être en train de boire un verre. Je ne sais déjà plus ce que j’ai mangé hier… »
Mais lui sait qui est le coupable : « La personne est dehors, mais ils ont peur de le dénoncer. Moi, même si je savais qui c’est, je le dirais pas. Je suis pas une balance. » Le prévenu se présente d’ailleurs comme un « gentil garçon », « même si en ville on parle beaucoup de moi ». Le « gentil garçon » a pourtant 24 mentions au casier, dont de nombreuses condamnations pour refus d’obtempérer, mise en danger de la vie d’autrui, délit de fuite, conduite en état alcoolique, vols, recels…
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