Malaise cardiaque pendant une interpellation à Paris : Cédric est décédé

Cédric Chouviat, qui avait eu un malaise cardiaque vendredi lors d’un contrôle de police, quai Branly (VIIe), est décédé dimanche matin à l’hôpital Georges-Pompidou. Sa famille envisage de porter plainte.

DBQRJZITKU6Q5UOCPMG2ZZSC4YCédric Chouviat (ici en famille, en tee-shirt gris) est décédé après un malaise cardiaque lors de son interpellation, vendredi, par la police quai Branly (VIIe). DR

Cédric Chouviat, ce livreur de 42 ans, victime d’un accident cardiaque après un contrôle de police vendredi, quai Branly (VIIe), est décédé ce dimanche, à 3 h 30, à l’hôpital Georges-Pompidou (XVe), où il avait été admis entre la vie et la mort.

A la recherche de témoins

L’avocat de la famille de ce père de cinq enfants, ancien joueur de football et demi-frère de l’ex-international Marvin Martin, a diffusé un appel à témoignages sur les réseaux sociaux, pour éclaircir les circonstances de cette interpellation. Il n’avait pas encore reçu, ce dimanche, de témoins directs de l’interpellation de la victime.

« Il est probable que le cerveau de Cédric n’ait pas été suffisamment oxygéné pendant quelques minutes, détaille Maître Alimi, ce qui ouvre plusieurs hypothèses, comme un plaquage ventral, ou une clé d’étranglement. Nous avons toutes les raisons de croire, en tout cas, qu’il ne s’agit pas d’un arrêt cardiaque spontané, mais provoqué. L’autopsie qui va être pratiquée nous permettra d’en savoir plus, et notamment si les policiers sont à l’origine de ce drame. Cédric souffrait certes d’hypertension artérielle, mais il n’avait jamais eu le moindre malaise cardiaque de quelque nature que ce soit ».

Une enquête en cours

En fonction des éléments qu’apporteront d’éventuels témoins de la scène et des résultats médicaux, la famille de la victime et son conseil évoquent la possibilité de déposer une plainte pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner », tandis qu’une enquête de l’IGPN, l’Inspection générale de la police nationale, la « police des polices », pour « recherche des causes de la mort », est en cours.

La scène s’est déroulée ce vendredi 3 janvier, entre 9 h 40 et 10 h 10, à l’angle de l’avenue de Suffren et du quai Branly. Cédric, qui circule à scooter en téléphonant, selon une source policière, est contrôlé par une patrouille. « Dès le début, il a eu un ton irrespectueux et agressif », ajoute cette même source. Toujours est-il que la confrontation se passe mal : les insultes pleuvent, semble-t-il, puis, à deux reprises, le quadragénaire cherche à filmer la scène, avant qu’un policier le repousse.

« Cédric n’a jamais fait preuve de violence »

Alors que l’homme est menotté, les forces de l’ordre remarquent que son visage est bleu : il est en arrêt cardiaque. En attendant l’arrivée des secours, les policiers commencent un massage, mais lorsque Cédric arrive à l’hôpital Georges-Pompidou, son pronostic vital est engagé et il est placé sous respirateur. Jusqu’à son décès, ce dimanche matin.

Pour les proches de la victime, auxquels les médecins n’ont pas caché, dès son admission, l’état désespéré du père de famille, « il faut que la vérité éclate ». « Même s’il avait un caractère affirmé, jamais Cédric n’a jamais fait preuve de violence, c’est un gentil et un super papa…. Qu’est ce que je vais dire à son dernier enfant de deux ans qui le réclame ? » sanglote Anaïs, la belle-soeur de Cédric. « C’est une horreur ».

Source : Le Parisien

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