Maine-et-Loire. Il se rend armé à la gendarmerie : six mois de prison ferme

e6d6a0e4ad9cbdd10d2a5aca90993b4c-maine-et-loire-il-se-rend-arme-la-gendarmerie-dix-mois-de-prisonUn homme de 66 ans a été condamné à dix mois de prison pour violences aggravées. | Eddy LEMAISTRE

L’homme de 66 ans venait de perdre son permis pour conduite en état d’ivresse. Il s’est pointé, une heure après, avec un revolver, pour s’expliquer avec l’agent qui l’avait verbalisé à Saint-Macaire-en-Mauges.

Après une semaine en détention provisoire, le prévenu a encore du mal à réaliser comment il a pu se retrouver dans le box des prévenus. L’homme de 66 ans, résidant à Saint-Macaire-en-Mauges (commune nouvelle de Sèvremoine, Maine-et-Loire), comparaissait, ce vendredi 11 mai, devant le tribunal correctionnel d’Angers pour violence aggravée, menaces de mort à l’encontre d’une personne dépositaire de l’autorité publique et détention non autorisée d’armes et de munitions. Le tout pour un retraité, marié, au casier judiciaire vide et qui n’a jamais eu affaire avec la justice.

« Je voulais m’expliquer avec l’agent »

Tout part d’un contrôle routier, dimanche 6 mai, vers 16 h 30, à Saint-Macaire-en-Mauges. Le prévenu rentre chez lui après avoir bu plusieurs verres dans la journée et tombe sur les gendarmes du peloton motorisé de Chemillé-en-Anjou. L’éthylotest révèle un taux d’alcoolémie d’1,7 gramme. L’homme perd immédiatement son permis de conduire et sa voiture est immobilisée.

Les gendarmes le ramènent à son domicile. Entre-temps, il aurait menacé « de se suicider » avec une arme qu’il détient chez lui. Il présente lui-même le revolver aux militaires. Ces derniers repartent « pour ne pas envenimer les choses ». Le retraité, passablement « énervé » d’avoir perdu son permis, retourne une heure après, à vélo, à la brigade de gendarmerie. « Je voulais m’expliquer avec l’agent qui m’a verbalisé ».

La victime en état de choc

La personne à l’accueil ce jour-là, vient à sa rencontre. Le prévenu sort alors un revolver de sa poche, pointe le canon vers le ciel. Des témoins de la scène l’auraient entendu dire : « Je vais mettre du plomb dans la tête au gars de Chemillé ». Des menaces de mort qu’il conteste devant la juge tout en reconnaissant le reste des faits dont il ne souvient qu’en partie. « Je regrette ce qu’il s’est passé. Ce n’est pas dans ma nature d’être brutal. Si j’avais vraiment pointé l’arme vers elle, elle aussi aurait dégainé la sienne », se défend-il.

Sauf que la militaire en question n’était pas armée. « Vous rendez vous compte des conséquences de vos actes ?, l’interpelle Me Sophie Lodeho, avocate de la partie civile. La victime a été choquée. Le médecin légiste lui a prescrit une Incapacité totale de travail de 2 jours. Aujourd’hui encore, elle est angoissée. » Le procureur de la République, Philippe Mélia, dénonce, lui, « une réaction totalement disproportionnée » du prévenu avant de requérir quatre mois d’emprisonnement ferme avec maintien en détention.

Trois armes à son domicile

Maître Julien Roux, avocat de la défense, s’offusque, de son côté, du comportement des gendarmes dans la gestion de la situation. « Si mon client avait été placé en cellule de dégrisement après le contrôle routier et non pas ramené chez lui, on n’en serait sans doute pas là. » Reparti chez lui après son passage à la gendarmerie, le retraité n’est interpellé que le lendemain à son domicile. C’est là que les gendarmes tombent sur deux carabines en plus du revolver. « Des armes que j’ai récupérées après la mort de mon père. Je ne m’en suis jamais servi. »

Après plusieurs minutes de délibération, l’homme de 66 ans a été condamné à 10 mois de prison dont quatre avec sursis. Son permis de conduire est suspendu pour 6 mois. Il a obligation de suivre des soins et interdiction de détenir une arme.

Source : Ouest-France

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