Lormaison : trois ans et demi de prison après une course-poursuite

Blessé par balle, Madjid Aguaguenia avait trouvé refuge dans une maison de la rue du Troca à Lormaison.vait trouvé refuge dans une maison de la rue du Troca à Lormaison. LP/F.C.

En janvier, pendant près de quarante minutes, Madjid Aguaguenia a tenté de semer les gendarmes car il n’avait pas le permis. Il avait été blessé par balles. Il était jugé mardi.

Madjid Aguaguenia n’est pas du genre à se laisser attraper facilement. Ni par les gendarmes, ni par la présidente du tribunal de Beauvais. Mardi, cet habitant de Méru était jugé pour avoir déclenché une course-poursuite avec les militaires en janvier dernier, entre La Neuville-Garnier et Lormaison, dans le sud ouest de l’Oise. Lors de cette cavale, il a été blessé par balles. Pour ses multiples refus d’obtempérer, le jeune homme de 25 ans a été condamné à trois ans et demi de prison, avec un maintien en détention. « Vous êtes un fuyard qui a miraculeusement survécu », a soupiré Cécile Simon, la présidente du tribunal.

Le 18 janvier, accompagné de son amie, Madjid Aguaguenia circule dans sa Citroën Saxo. Il n’a pas le permis. Lors d’un contrôle à la Neuville-Garnier, les gendarmes lui demandent de s’arrêter. Madjid Aguaguenia refuse et prend la fuite. « J’ai été pris de panique. Je sortais de prison et je ne voulais pas y retourner », avance-t-il.

Quarante minutes de course-poursuiteDébute alors une course-poursuite qui va durer près de quarante minutes. La Citroën Saxo roule vite, très vite. Sur le bitume, à travers champs, sur le parking d’un lotissement. Là, il percute une portière d’un véhicule de gendarmerie. Ici, on le voit freiner brutalement, rouler à gauche et à droite. Un peu plus loin, il parvient à éviter une herse jetée au sol.

 

Malgré les supplications de son amie, Madjid Aguaguenia est déterminé à ne pas se laisser attraper. « Je ne me suis pas arrêté au premier barrage, je ne me voyais pas m’arrêter au deuxième », dit-il à la présidente.

« Ils ont juste essayé de m’abattre »La cavale prend une nouvelle tournure à Montherlant. Le conducteur est pris au piège. Face à lui, un barrage de gendarmes l’attend. Derrière lui, une voiture du peloton de surveillance et d’intervention (PSIG) arrive. Selon les militaires, le Méruvien effectue une marche arrière pour les atteindre. « Mon seul but était de leur échapper, pas de créer un accident. Sinon, ils me seraient tombés dessus », argumente-t-il à la barre.

Les hommes du PSIG tirent à trois reprises. Deux balles touchent Madjid Aguagueni, dont l’une ressort. Celui-ci continue sa fuite malgré tout, avant d’être interpellé à Lormaison, dans une maison où il a trouvé refuge. « A aucun moment les gendarmes n’ont fait des sommations. Ils ont juste essayé de m’abattre. J’ai failli mourir pour une conduite sans permis, Madame la juge », soutient farouchement le jeune homme. « Non, ils étaient en état de légitime défense », rétorque la présidente, qui rappelle que l’inspection générale de la gendarmerie nationale s’est saisie de l’affaire aussitôt.

Source :  leparisien.fr

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