Liberté de la presse : le changement de doctrine du maintien de l’ordre inquiète les journalistes

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© BENOIT TESSIER Source: Reuters Un journaliste lors d’une manifestation de Gilets jaunes, le 8 décembre 2018, à Nice (image d’illustration).
La nouvelle doctrine du maintien de l’ordre en France a été publiée ce 17 septembre. Elle reconnaît «la place particulière des journalistes au sein des manifestations». Si particulière, que certains s’inquiètent pour l’exercice de leur métier.
Le ministère de l’Intérieur a publié le 17 septembre le Schéma national du maintien de l’ordre (SNMO). Cette nouvelle doctrine concerne notamment les journalistes qui couvrent les mouvements sociaux, puisqu’elle entend «protéger le droit d’informer» et reconnaît «la place particulière des journalistes au sein des manifestations».
Quelques lignes après avoir pris ces engagements, le ministère de l’Intérieur tient toutefois à rappeler que «se maintenir dans un attroupement après sommation ne comporte aucune exception, y compris au profit des journalistes ou de membres d’associations.» «Dès lors qu’ils sont au cœur d’un attroupement, ils doivent, comme n’importe quel citoyen obtempérer aux injonctions des représentants des forces de l’ordre en se positionnant en dehors des manifestants appelés à se disperser», poursuit le ministère, laissant donc entendre que les journalistes s’exposent, comme tout un chacun, à une interpellation dans ce genre de situation, quand bien même il seraient en train de documenter les événements.
Pour remédier au problème en amont, le SNMO propose aux journalistes des «sensibilisations au cadre juridique des manifestations, aux cas d’emploi de la force et notamment aux conduites à tenir lorsque les sommations sont prononcées». En d’autre termes, leur offrir un stage de bonne conduite sous l’égide du ministère. Autre point sensible, le ministère prévoit de mettre en place un «canal d’échange» entre un officier référent sur une manifestation, et… des journalistes accrédités, titulaires d’une carte de presse. Pour recevoir des informations de la part des forces de l’ordre lors des mouvements sociaux, il sera donc nécessaire de montrer patte blanche au préalable.
Le ministère de l’Intérieur met-il au pas les journalistes ?
Cette doctrine inquiète grandement la profession, à commencer par son syndicat majoritaire le SNJ, qui l’a vigoureusement critiqué : «le ministère de l’Intérieur n’a pas à mettre au pas les journalistes qui couvrent des manifestations.»
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