L’homme est un animal social et politique. Y a-t-il une vérité en politique ?

Déc 31, 2014

Plus que jamais, le but de la politique est de « rendre possible ce qui est souhaitable » selon la belle formule de Richelieu et non de manipuler l’opinion publique pour l’asservir à la pensée unique du monde. Mais qu’est-ce qui est souhaitable ?

Comment « donner un fondement solide à la discrimination de ce qui s’impose ou de ce qui ne s’impose pas, de ce qui est nécessaire ou de ce qui peut varier selon les circonstances, dans l’organisation de la Cité ».

Tous les acteurs du mouvement social travailleront avec intérêt le nouvel ouvrage de formation publié par Ichtus et le Collectif Jean Ousset : La Dictature du Relativisme (200 pages – 12€ et 8,4€ en version numérique).

Dans l’avant propos de son livre de référence « Fondements de la Cité », Jean Ousset explique la signification de cette réalité de l’homme : l’homme est plus qu’un animal social, c’est un animal politique :

« Il n’est pas suffisant de dire l’homme : animal social. Car des animaux, aussi, vivent en société.

Il faut dire l’homme : animal politique. Et entendre par là que si abeilles ou fourmis, par exemple, sont soumises à des règles sociales, il est seulement donné à l’homme d’agir sur l’organisation de la société où il vit, d’en changer les structures, d’en modifier les lois…

Les abeilles vivent en société, mais toutes les abeilles du monde vivent aveuglément sous l’empire d’une même constitution.

Les hommes, eux, vivent dans des sociétés dont les lois varient d’une nation à l’autre, sinon de province à province.

En ce sens, donc, la société des hommes est plus qu’une société, elle est une société politique. Et l’homme est plus qu’un animal social, c’est un animal politique.

Politique parce que jouissant d’un pouvoir d’organiser lui-même, plus ou moins à son gré, la société à laquelle il appartient.

Ainsi apparaît-il qu’un des caractères de la politique est cette liberté (au moins relative) de disposition des choses de la cité.

D’où une difficulté fondamentale.

Si, comme on le voit, la politique est essentiellement frappée d’un caractère de liberté, quelle peut-être son étude ? Toute science suppose dans son objet un certain déterminisme, un minimum de constantes. Quelles peuvent être, au contraire, les normes, les lois de ce qui est libre ?

Et même si l’on pressent le caractère relatif, limité de notre liberté en pareil domaine, comment concilier ce qu’il peut y avoir d’obligatoire et de libre dans la politique ?

Immense problème de la discrimination du nécessaire et du contingent, de ce qui est obligatoire et de ce qui est libre, de ce qui est universel et de ce qui est particulier.

En d’autres termes, comment donner un fondement solide à la discrimination de ce qui s’impose ou de ce qui ne s’impose pas, de ce qui est nécessaire ou de ce qui peut varier selon les circonstances, dans l’organisation de la Cité ?

Y a-t-il une vérité en politique ?

Question décisive, et qui n’est pas avancée là pour quelque utilité de présentation ou de style.

De grandes difficultés, pas seulement théoriques, nous y attendent. Car non seulement tout a été dit à ce degré, mais les oppositions demeurent virulentes.

Les doctrines les plus opposées, les théories les plus hostiles au sens commun ont leurs prosélytes. Négation du réel ou refus de croire à la possibilité de sa connaissance ; défense d’une liberté anarchique, ou déterminisme absolu des actes humains ; identité de l’être et du néant, fixisme et évolutionnisme, tels sont quelques signes extrêmes des disputes qui se déroulent autour de nous et qui affolent les esprits.

Tout a été nié ou affirmé. Au point qu’il est peu de notion aussi dévaluée que la notion de vérité.

En existe-t-il une seulement ?

En politique surtout y a-t-il matière à vérité ? Y a-t-il, autrement dit, une réalité politique objectivement étudiable ? Existe-t-il des lois, suffisamment stables, de l’ordre humain ? Si elles existent, méritent-elles d’être respectées ou peut-on les méconnaître et violer sans dommage ?

La vérité ne serait-elle pas, au contraire, que tout est possible en ce domaine, qu’il y suffit d’une certaine puissance, d’une certaine habileté, voire d’une certaine perversité ? »

Puisque le libéralisme, le marxisme, le progressisme, (l’évolutionisme et le relativisme) ont contribué à remettre en question les vérités que nous allons défendre, on comprend qu’il soit nécessaire de fuir l’affirmation gratuite et de reprendre les choses à leur base.

A sa question : « Quid est Veritas ? – Qu’est-ce que la vérité ? » Pilate, sceptique, ne voulut pas entendre de réponse.

Gardons-nous de l’imiter.

Ce n’est point parce que les contradictions innombrables de l’erreur ont lassé nos esprits que nous avons le droit de mettre en doute l’existence d’une vérité avant d’avoir fait ce que nous avons le devoir de faire pour l’atteindre…

« Allez donc à la vérité et vous verrez bien qu’elle existe », aimait à dire Blanc de Saint-Bonnet.

Combien la nient qui ne l’ont même pas cherchée, ou qui, à la façon de Pilate, se détournent d’elle sans l’écouter, préoccupés qu’ils sont des tumultes passionnés de la rue. »…

Source : ICHTUS

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