L’HISTOIRE. L’inspirateur de la tombe du Soldat inconnu était Breton

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Le 26 novembre 1916, Francis Simon (sous l’arche) lance l’idée dans son discours devant le monument du Souvenir français au cimetière de l’Est, d’une tombe nationale pour le Soldat inconnu | DR

Virginie ENÉE.

C’est dans le cimetière de l’Est, à Rennes, le 26 novembre 1916, que Francis Simon a lancé l’idée d’un hommage de la nation à un soldat inconnu, repris depuis dans de nombreux pays.

« Mon arrière-grand-père est un enfant de la guerre de 1870, qui a été très marqué par le sacrifice de la vie de milliers de soldats pour le sol français. » Si Bénédicte Simon-Ferrand et sa sœur Laurence Simon n’ont pas eu la chance de connaître leur aïeul, elles ont grandi avec lui grâce aux récits de leur père Aymeric,  « qui a vécu chez ses grands-parents lorsqu’il était petit. »

Né en 1860 à Lamballe, il arrive à Rennes à 14 ans, comme ouvrier dans l’imprimerie Oberthür. Où il devient rapidement chef de service.  « Mais il n’a jamais oublié sa condition. Très humain et moderne » , il fait créer une salle de repos, pour soulager le dos des ouvriers. En 1893, il fonde avec sa femme sa propre imprimerie.

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Francis Simon | D.R.

Mais la guerre le rattrape. Ayant perdu son père très jeune, il est dispensé d’obligations militaires mais créée dès 1914 l’Escorte d’Honneur,  « car il était horrifié par le fait que des militaires puissent être inhumés seuls. » Il prend également la présidence du Souvenir français et assiste aux obsèques de nombreux soldats non identifiés.

« Pourquoi la France n’ouvrirait-elle pas la porte du Panthéon ? »

C’est à ce titre qu’il propose, en novembre 1916, lors d’un hommage aux soldats morts pour la France dans le cimetière de l’Est :  « Pourquoi la France n’ouvrirait-elle pas la porte du Panthéon à l’un des combattants ignorés, mort bravement pour la patrie, avec pour inscription sur la pierre tombale deux mots : « un soldat » et « deux dates : 1914-1917 » ? »

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Laurence Simon et Bénédicte Ferrand, deux des arrières petites-filles de Francis Simon, devant le monument du soldat inconnu, au cimetière de l’Est, à Rennes. | D.R.

Une idée reprise en 1918 par le député de l’Eure, avant que la chambre des députés ne valide l’année suivante le transfert du corps d’un soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe.  « On est tous très fiers de lui » , rapporte, émue, Bénédicte Simon-Ferrand. Et elle peut, puisque le concept de tombe du Soldat inconnu a depuis été repris dans de nombreux pays, au nom de tous les soldats qui ont donné leur vie.

Source : Ouest-France

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