L’ex-candidate FN avait inventé son rapt pour retrouver son amant

La jeune femme avait été retrouvée par les gendarmes. (Illustration)AFP

La jeune femme, qui avait fait croire à son enlèvement en juillet, est jugée ce jeudi à Mende (Lozère).

Elle a de l’imagination. Un peu trop, même, au goût des gendarmes. Sandy Gaillard, 25 ans, avait fait croire à son rapt les 22 et 23 juillet à Rieutort-de-Randon (Lozère). La jeune femme avait envoyé des SMS à son ami du moment pour l’alerter de son enlèvement au moment où son ravisseur la jetait dans le coffre d’une voiture, quelque part dans le nord du département. Inquiet, l’homme avait aussitôt prévenu la gendarmerie qui avait immédiatement déployé d’importants moyens.

Une cinquantaine de militaires avaient été mobilisés, mais surtout un hélicoptère avait survolé la région pour retrouver cette voiture. Or ce rapt n’était qu’un gros mensonge. La jeune femme avait planifié de longue date un rendez-vous avec son amant, un courtier en assurances de 47 ans et candidat FN aux dernières législatives en Lozère. Un week-end amoureux au Puy-en-Velay (Haute-Loire). Sandy Gaillard comparaît ce jeudi matin à 9 heures devant le tribunal correctionnel de Mende pour « dénonciation de crime imaginaire ». Un délit passible de six mois de prison ferme et 7 500 € d’amende.

Elle reconnaît vite avoir tout inventé

Ex-candidate du FN sur le canton de Langogne (Lozère) en 2015, la jeune femme, encore mariée à l’époque mais en cours de séparation, est retrouvée à Saint-Chély-d’Apcher le dimanche en début de soirée. Mais, lorsque les gendarmes la récupèrent, ils sentent vite que quelque chose cloche dans ce dénouement si rapide. Et la victime présumée ne semble guère traumatisée par cet enlèvement. Elle ne porte pas non plus de traces de coups ou de violences. Et pour cause : placée en garde à vue, Sandy Gaillard reconnaît sans tarder avoir inventé ce mensonge pour s’enfuir deux jours auprès de son amant.

Seulement voilà, la gendarmerie a mis en place un dispositif de recherches et utilisé pendant plus de deux heures un hélicoptère EC 145 dont le coût d’exploitation à l’heure est de 4600 euros, hors équipage. Une ardoise que la justice ne présentera pas à la prévenue ce matin, mais, dans ces cas-là, une évaluation des coûts engagés est toujours transmise au parquet pour évaluer la peine ou l’amende qui sera requise.

Un rapt sur fond de séparation compliquée

Mais ce mensonge a aussi eu d’autres conséquences qui auraient pu être dramatiques pour l’époux légitime de la jeune femme. Dès l’enlèvement connu, une équipe de gendarmes s’était ruée dans le Gard chez le mari, soupçonné un temps d’avoir fait kidnapper celle qui était encore son épouse. Le couple était séparé depuis quelques mois, et pas en bons termes. Son domicile avait été perquisitionné, mais il avait été rapidement mis hors de cause. Cet homme, lui-même militant frontiste, avait eu maille à partir avec les gendarmes pour des violences conjugales commises sur Sandy en novembre 2016. Et à leur arrivée, le mari violent avait demandé à un de ses cochons de mordre une gendarme d’origine maghrébine.

Dans cette affaire, Sandy avait témoigné contre son mari. L’époux a été condamné au printemps dernier à quatre mois de prison avec sursis, à une centaine d’heures d’intérêt général et à 600 € de dommages à la militaire outragée.

Source : Le Parisien

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