Les réservistes, ces sentinelles venues du civil : « Ce sont des citoyens plus »

L’appel lancé par le chef de l’Etat a trouvé un écho parmi la population, qui s’engage dans les différents corps d’armée, de gendarmerie et de police

Société - Les réservistes, ces sentinelles venues du civil : Ce sont des citoyens plus
Les 149 réservistes ont défilé le 16 avril dernier à l’issue de la Préparation militaire gendarmerie délivrée pendant 14 jours à Carpiagne, qui leur a permis de signer leur contrat d’engagement et d’être déployés en Paca dès le 1er mai. Photo DR

Ils sont ingénieur, agent administratif ou lycéen et l’officier communication du commandement de la Gendarmerie pour la zone de défense et de sécurité Sud a pris soin de recueillir leurs témoignages. C’était à l’issue de l’instruction initiale de deux semaines qu’ils ont suivie sur le camp militaire de Carpiagne en avril dernier, en vue d’intégrer la réserve opérationnelle. « Ce sont des citoyens plus« , définit en une formule efficace et empreinte de fierté, le général de brigade Michel Pidoux, commandant en second pour qui la gendarmerie ne serait pas ce qu’elle est sans ce vivier de civils parfaitement intégrés à son fonctionnement, comme les pompiers volontaires le sont aux centres de secours. Habituellement affectés à la sécurisation des événements – ils étaient 258 mobilisés sur le Tour de France -, ces gendarmes issus du monde civil voient depuis quelques mois leurs missions clairement réorientées vers le renforcement de la sécurité publique générale. « Au camping de Laragne (1), ce sont deux réservistes qui sont intervenus« , rappelle l’officier de communication.

La Gendarmerie compte depuis longtemps sur ses réservistes. Il y en a 25 000 au plan national et 1 700 en Paca, où l’objectif est d’atteindre rapidement les 2 000. « Nous sommes en train de rappeler individuellement tous les anciens du rang« , précise le lieutenant-colonel Guy Kramer, conseiller spécialisé dans la réserve opérationnelle auprès du général. Mais si les gendarmes qui ont terminé leur carrière ont l’obligation de faire partie de la réserve, durant les cinq ans suivant leur sortie du corps d’armée, en Paca elle est composée aux deux tiers de civils, recrutés régulièrement, et formés en continu.

Après une batterie de tests, notamment psychologiques et d’aptitude physique, ces volontaires reçoivent, si l’administration centrale donne le feu vert, un équipement complet, identique à celui des gendarmes d’active. Ils seront formés en deux semaines, en interne, autrement dit sans rentrer chez eux chaque soir, la prochaine « PMG » (préparation militaire gendarme) étant programmée fin octobre. « La base, c’est vraiment l’intervention professionnelle, savoir maîtriser avec ou sans arme un adversaire« , souligne le Lieutenant-colonel Kramer. Le maniement des armes, mais aussi la déontologie font aussi partie de ce module, qui voit parfois l’élimination de certains candidats ; 23 % des effectifs lors de la dernière session en avril. « La formation permet aussi de mesurer l’aptitude de chacun face à l’usage des armes« , ajoute le spécialiste, soulagé de voir l’âge maximum des postulants relevé de 30 à 40 ans depuis un mois. Un public plus mâture, qui le plus souvent intègre la réserve « pour donner un sens » à sa vie, affirmer son soutien à son pays, en particulier depuis quelques mois.

De quoi répondre à l’appel du chef de l’État et celui du gouvernement, qui comptent fortement sur la réserve de la Gendarmerie, dont le budget de 60 M€ cette année, déjà supérieur de 10 M€ à celui de 2015, vient de se voir attribuer une rallonge de 16,5 M€. « Nous pouvons faire part de notre expérience aux autres corps« , ajoute le général de brigade Pidoux, notamment le fameux logiciel Minotaure, qui permet aux réservistes de signaler leurs disponibilités, et à la Gendarmerie de les contacter dans ces moments-là.

Dans la région Paca, le taux d’emploi moyen est de 33 jours par an, ce qui est supérieur à la moyenne nationale.

Source : La Provence

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