«Les propos que je tiens en uniforme salissent les pompiers» : après avoir insulté Macron, il s’explique

Nicolas B., le soldat du feu qui a crié sa colère dans une vidéo largement relayée après la manifestation mardi, « regrette » ses paroles. Il risque la révocation.

B5BPZPBZHKVN22YZXXX6IBO3O4Paris, ce mardi 15 octobre 2019. Un pompier essonnien crie sa colère et son incompréhension après avoir été victime d’un tir de LBD. DR

C’était la « première manifestation de sa vie ». Nicolas B., 28 ans, ne risque pas de l’oublier. Ce mardi, ce pompier de Corbeil-Essonnes (Essonne) défile aux côtés de milliers de collègues dans les rues de Paris pour dénoncer le manque d’effectifs et de reconnaissance de leur profession.

« Je n’avais pas été réquisitionné à la caserne, donc je suis allé manifester pour mes droits », nous confie-t-il. Nous avons défilé dans le calme avec mes collègues de l’Essonne. » En fin de journée, vers la place de la Nation (XIIe arrondissement de Paris), la manifestation dégénère. Vers 18h30, cours de Vincennes, Nicolas est séparé de ses amis par un cordon de CRS.

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Des échauffourées éclatent, dans lesquelles il assure « ne pas être impliqué ». « J’ai voulu ramasser un pompier qui vomissait à cause des lacrymo », poursuit-il. Un CRS est venu me dire : écartez-vous, on tire ! Je lui ai répondu : Tu rigoles ? Je suis pompier ! Mais un autre CRS a utilisé son LBD [NDLR lanceur de balles de défense]. Je me suis mis à l’écart et j’ai vu ma jambe en sang. »

Nicolas, hagard, se retrouve braqué par plusieurs téléphones. Il se lance dans une diatribe où il fait part de son incompréhension et de sa colère. Et conclut par l’injure « Macron, va te faire e****r ». La vidéo a été vue près de 2 millions de fois sur Twitter et Facebook. Elle est devenue le symbole du mouvement de contestation des pompiers, et le caillou dans la chaussure du Sdis de l’Essonne.

11 jours d’arrêt de travail

Nicolas fait désormais son mea culpa. « J’étais sous le choc, explique-t-il. Je regrette la manière, car les propos que je tiens en uniforme salissent les pompiers. » Sa blessure à la cuisse, un temps doutée par certains sur les réseaux sociaux, est bel et bien vraie. Selon le certificat médical, que nous avons pu consulter, il s’agit d’une brûlure au deuxième degré. Nicolas B. a été arrêté 11 jours.

Même s’il peine à comprendre les circonstances de son « agression », il n’envisage pas de porter plainte contre la police. Nicolas, qui n’est pas syndiqué – « le patch CGT 77 sur la vidéo appartient à un ami » – explique qu’il portait des lunettes de piscine pour se protéger des « lacrymo », et des gants coqués « pour ne pas perdre un doigt avec une explosion ».

« Je ne suis qu’un petit bonhomme qui parlait comme ça, et qui a piqué les plus grands »

Entré chez les jeunes sapeurs-pompiers à 12 ans, il est devenu pompier volontaire à 16, sorti major de promo en Seine-et-Marne, et promu pompier professionnel en 2017. Nicolas se trouve désormais sous le coup d’une sanction disciplinaire, pouvant aller du blâme à la révocation.

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