Les policiers mécontents vont se regrouper en association

Des policiers lors d'un rassemblement à Versailles, le 28 octobre.

Après des jours de manifestation, les policiers ont annoncé leur intention de se regrouper au sein d’une association «apolitique et hors syndicat», afin d’être mieux structurés et représentés. Ils espèrent ainsi se faire enfin entendre.

L’annonce est venue du profil Facebook de Robert Paturel mardi soir: les policiers ont l’intention de créer une association afin de militer pour «l’amélioration (générale) des conditions de travail pour tous et la révision de la légitime défense.» En témoigne la nouvelle mobilisation devant la Pyramide du Louvre mardi, les mesures annoncées par Bernard Cazeneuve le 27 octobre n’ont pas suffi à calmer la grogne des policiers, bien au contraire. Un policier, témoignant sous couvert de l’anonymat, souligne au Figaro que «cette enveloppe de 250 millions d’euros était déjà prévue, il n’y a donc pas eu de grande nouveauté.» Si les contours de l’association ne seront établis que demain, il devrait s’agir d’une association de loi 1901. Elle pourrait rassembler aussi bien des policiers que des civils, sur le modèle de l’ADEFDROMIL, l’Association de Défense des Droits des Militaires.

Une association «apolitique et hors syndicat»

Comme l’indique au Figaro l’avocat Laurent-Franck Liénard, avocat à la Cour d’appel de Paris et spécialiste de la défense des forces de l’ordre, déjà consultant pour le collectif Policiers en Colère, «après le temps de la colère, vient celui de la structuration.» Si le maître devrait uniquement agir en tant que consultant, afin de «formuler des propositions juridiquement correctes», Robert Paturel pourrait être l’un des représentants de l’association. L’ancien formateur du RAID assure que l’«association ne sera pas là pour remplacer ou contrer les syndicats» et qu’elle sera davantage «une force parallèle aux syndicats qui permettra de faire remonter les doléances de la base directement au sommet de la hiérarchie.». Pour l’un des policiers du collectif Policiers en Colère, parlant sous couvert de l’anonymat, cette association devra absolument être «apolitique et hors syndicat» pour avoir le soutien des collectifs qui se sont créés partout en région. Ces derniers pourraient alors éventuellement fusionner avec l’association «si les statuts sont clairs et les revendications officielles».

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L’association devra aussi soutenir les gardiens de la paix face aux nombreuses pressions qu’ils rencontrent depuis le début des manifestations. En effet, de nombreux policiers «ont reçu des pressions et des menaces de leurs supérieurs» d’après Laurent-Franck Liénard, lui-même victime de mesures de rétorsion: alors qu’il donnait des conférences à l’École de Saint-Cyr au Mont d’Or, il a été «provisoirement» écarté de cette fonction car trop exposé médiatiquement. Une mesure de plus, qui selon lui, témoigne «du mépris absolu de la haute hiérarchie envers les revendications des policiers». Alors que le collectif Policiers en colère souhaitait que Robert Paturel et Laurent-Franck Liénard soient reçus à l’Élysée, «aucune porte ne leur a pour le moment été ouverte», constate l’avocat.

Source : Le Figaro

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