Les policiers de nuit entament depuis Montpellier un mouvement de protestation dans tout le pays

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Jeudi 30 juillet vers 22h devant la préfecture de l’Hérault. H.A

Le nouveau syndicat national Option Nuit a lancé un débrayage national des policiers qui travaillent la nuit. Ils se sont rassemblés jeudi 30 juillet devant la préfecture à Montpellier et dans d’autres grandes villes.

L’action est partie jeudi 30 juillet de Montpellier. Vers 22h, une quarantaine de policiers affectés de nuit ont débrayé quelques minutes devant la préfecture à l’initiative du nouveau syndicat national créé à Montpellier, Option nuit. Police secours, Bac, unité canine, compagnie départementale d’intervention, quart et commandement de nuit, toutes les unités actives  en service de nuit étaient représentées. Les fonctionnaires ayant le statut de nuit se sont rassemblés ainsi dans plusieurs villes de France jeudi.

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« On a travaillé 41 heures en trois jours »

Soutenus par le syndicat Alliance, ces fonctionnaires réclament une revalorisation du travail de nuit, sans commune mesure avec l’annonce surprise faite par Emmanuel Macron le 27 juillet au soir dans un commissariat de région parisienne. Le déblocage d’une enveloppe budgétaire de 10 millions d’euros pour le versement d’une prime aux « nuiteux ». « Dix millions d’euros c’est bien, mais on doit obtenir plus, estime le Montpelliérain William Maury, l’un des neuf fondateurs du nouveau syndicat Option Nuit, présent devant la préfecture. La délinquance augmente de 5% par an, il y a plus de collègues qui quittent la nuit que ceux qui arrivent, cela fait 20 ans que l’heure de nuit est à 97 centimes. Le week-end dernier à Montpellier, on a bossé 41 heures en trois jours, on a des collègues qui s’endorment au volant. Sur 12 000 nuiteux (qui ont rejoint Option nuit), il n’y en a pas un qui est satisfait par cette annonce ».

« Nous invitons le président à venir négocier à Montpellier »

« Le problème c’est que le président n’a pas donné les modalités d’application de cette prime. Si on divise les 10 millions par 15 000 policiers ça fait environ 50 euros par mois. Mais nous, on compte 16 000 nuiteux purs qui font la vacation de 12h08 et il y a entre 22 000 et 26 000 policiers en France qui font au moins 3 heures de nuit et qui ont donc le statut de policier de nuit », explique Rémy Alonso d’Alliance. Il estime qu’il manque aujourd’hui 70 policiers sur Montpellier, dont une grande proportion à la nuit.

Option Nuit veut aussi discuter du matériel, des mutuelles, de la gratuité des transports, du statut des nuiteux en général. « Il y a une main tendue, le président a dit lui-même que tout ne pouvait pas être décidé tout le temps à Paris, nous l’invitons à venir négocier à Montpellier », lance William Maury avant de promettre d’autres rendez-vous s’il le faut.

Source : Midi Libre

 

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