Les nazis et l’Ukraine (7) – L’UPA en action et les Massacres en Volhynie

Suite du billet précédent sur l’Ukraine Index de la série ATTENTION : billet contenant des images très dures À la fin de 1942, l’UPA a participé à une campagne de nettoyage ethnique de Volhynie (où vivaient 350 000 Polonais), et au début de 1944, ses campagnes ont commencé à inclure la Galicie orientale. On estime […]

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Index de la série

ATTENTION : billet contenant des images très dures

À la fin de 1942, l’UPA a participé à une campagne de nettoyage ethnique de Volhynie (où vivaient 350 000 Polonais), et au début de 1944, ses campagnes ont commencé à inclure la Galicie orientale.

On estime que près de 70 000 Polonais, principalement des femmes et des enfants ainsi que des hommes non armés, ont été tués au cours de la campagne du printemps et de l’été 1943 en Volhynie par l’UPA.

ivangorod
babi yar
execution en masse
L’holocauste en Pologne

L’idée, l’acceptation et l’exécution de l’ordre étaient conformes à l’idéologie nationaliste de l’OUN-B et l’UPA: au nom du peuple on peut tout faire et même tuer. Le résistant ukrainien Taras Borovetz a ainsi été attaqué par Bandera pour avoir refusé de se soumettre à l’OUN-B et de participer aux massacres de la Volhynie. Il écrivit d’ailleurs à Bandera pour lui dire que l’Ukraine avait des ennemis bien plus importants que les Polonais, et il critiqua les massacres qu’il qualifia d’honteux.

Taras Borovetz

À partir de 1942 et surtout l’année suivante commencèrent des actes barbares où l’assassinat était associé aux mutilations par coupe ou arrachage de membres, leur sciage, par « éventrage » et « éviscération »… Ni les Soviétiques ni les Allemands ne pratiquèrent de tels actes à une telle échelle. « Leur génocide » fut réalisé par des formations spécialisées et en uniforme : Einsatzgruppen der Sicherheitspolizei et Sicherheitsdienst pour les Allemands, les NKVDs pour les Soviétiques. Dans le cas du « génocide ukrainien », à côté de l’UPA de Bandera, des dizaines de milliers de paysans ukrainiens, auxiliaires de l’UPA de fait, participèrent aux grandes actions de nettoyage des Polonais, leurs voisins, armés de haches et de fourches, dans une sorte d’arrière-ban ukrainien. Les femmes, les adolescents et même les enfants y prirent part se chargeant de voler les biens des morts, d’incendier les bâtiments et de porter le dernier coup aux blessés. Un autre problème est la spécificité des massacres des couples mixtes. En effet les bourreaux obligeaient le conjoint ukrainien à assassiner son propre conjoint polonais. Ce type de barbarie n’a jamais été relevé dans le cas de couples polono-russes ni celui de couples germano-juifs.

Pire, le génocide fut accompli par les Ukrainiens, citoyens de la République de Pologne, habitants de ses territoires orientaux, dont beaucoup, après la guerre, se firent reconnaître cette citoyenneté, parfois en utilisant les papiers de leurs victimes assassinées, afin d’être considérés comme « rapatriés » en direction de la Pologne ou des zones d’occupation occidentales de l’Allemagne pour y recevoir le statut de réfugiés et émigrer en Amérique anglo-saxonne (Canada en particulier).

La décision de nettoyer ethniquement la région a été prise par l’Armée insurrectionnelle ukrainienne au début de 1943. En mars 1943, l’OUN-B (spécifiquement Mykola Lebed) a condamné à la peine de mort collective tous les Polonais vivant dans l’ancienne partie orientale de la Deuxième République de Pologne ; quelques mois plus tard, des unités locales de l’UPA ont été invitées à accomplir l’opération à la hâte. En 1943, le chef de l’UPA pour la Volhynie, Klym Sawur (ou Savour) donna l’ordre de liquidation de la population polonaise habitant les 11 cantons de la région : hommes, femmes, enfants et vieillards.

Victimes polonaises de l’UPA à Lipniki
Victimes polonaises de l’UPA

À cette époque, Roman Choukhevytch devient le chef militaire de l’UPA. Cet ancien de l’UVO, condamné pour avoir participé à l’assassinat du ministre de l’Intérieur polonais, Bronisław Pieracki, en 1934, était en 1941 le chef politique et militaire du bataillon ukrainien de la Wehrmacht « Nachtigall ».

Signalons enfin que les Allemands proposèrent en 1943 la création d’une division de Waffen-SS composée de volontaires ukrainiens de la Galicie et destinée au combat régulier sur le front Est. La création de la Division SS Galicie fut annoncée le 28 avril 1943, et de nombreuses cérémonies se tinrent en Galicie. Cette division compta jusqu’à 26 000 soldats – 82 000 hommes ayant postulé.


Armoiries de Lviv
creation de la division SS galicie lemberg – 1943
recrutement SS par l aumonier Malinowski Sanok- 1943
recrutement SS Galicie
Division Galicie
Division Galicie
serment hitler SS Galicie
Depart SS Galicie
Division Galicie
himmler galizien – 05 1944
himmler galizien – 05 1944 – noygammer
Himmler visite la SS Galicie – 05-1944
Propagande de recrutement pour la division SS Galicie
Propagande de recrutement pour la division SS Galicie
Propagande de recrutement pour la division SS Galicie
Propagande de recrutement pour la division SS Galicie
Propagande de recrutement pour la division SS Galicie
Propagande de recrutement pour la division SS Galicie
parade volontaires SS Galicie Lviv 1943
parade volontaires SS Galicie Lviv 1943
parade volontaires SS Galicie Lviv 1943
parade volontaires SS Galicie Lviv 1943
parade volontaires SS Galicie Lviv 18-07-1943
parade volontaires SS Galicie Lviv 18-07-1943
parade volontaires SS Galicie Lviv 18-07-1943
parade volontaires SS Galicie Lviv 18-07-1943
parade volontaires SS Galicie Lviv 18-07-1943
parade volontaires SS Galicie Lviv
parade creation volontaires SS Galicie Lviv 1943
parade creation volontaires SS Galicie Lviv 1943
parade volontaires SS Galicie Lviv 1943
parade creation volontaires SS Galicie Lviv 1943
parade volontaires SS Galicie Lviv 1943
parade volontaires SS Galicie Lviv 1943
parade volontaires SS Galicie Lviv 1943
parade volontaires SS Galicie Lviv 1943
parade volontaires SS Galicie Lviv 1943
parade volontaires SS Galicie Lviv 1943
05-1943 marche des volontaires SS Galicie sur kosciuszko street a sanok
Parade de volontaires SS Galicie Lviv Opera 1943

Cette création d’une division de Waffen SS a été fortement soutenue par l’OUN-M de Andriy Melnyk, qui y vit un contrepoids à l’UPA de l’OUN-B. Celle-ci s’opposa à l’idée de la création de cette division, qui serait hors de son contrôle. Cependant, une fois formée, l’OUN-B y envoya certains de ses membres, pour qu’ils acquièrent une formation militaire. Elle combat en Russie, en Slovaquie et en Slovénie, où elle est dissoute à la fin de la guerre. Les Ukrainiens sont séparés des Allemands et envoyés dans un camp en Italie, où, suite à l’intervention du Vatican, qui estime que les soldats de ces divisions sont de « bons catholiques et de tradition anticommuniste », leur statut est modifié, passant de celui de « prisonniers de guerre » à « personnel ennemi qui s’est rendu ».

Plus largement, les données historiques s’accordent sur le nombre des légionnaires ukrainiens qui prennent part à la formation militaire aux côtés des Allemands (Wehrmacht, SS, police) durant la guerre, et qui s’élève à 250 000 hommes environ.

Le 27 juillet 1944, l’armée allemande est définitivement chassée de la ville de Lviv par l’Armée rouge. En 1945, la région est définitivement rattachée à l’Union soviétique et les Polonais survivants sont déplacés vers Wrocław (en allemand Breslau), en Silésie alors donnée à la Pologne. Sans Polonais, ni Juifs, la ville est à moitié vide d’habitants.

retour des soviétiques à lvov 1944

La défaite – quoique définitivement acceptée seulement à la fin des années 1950 avec la fin de la lutte armée de l’UPA -, allait entraîner une mise en sommeil des sombres penchants de la Galicie durant toute la période soviétique.

À suivre dans le prochain billet

Source : Les Crises

Quelques commentaires :

Il est temps que les anthropologues répondent sérieusement à la question suivante : quels sont les conditions et les mécanismes (psychologiques et autres) qui font que, dans l’espèce humaine (homo sapiens), certains individus se regroupent derrière une bannière, s’organisent en goupes bien structurés pour parader devant leurs semblables (ornés d’accoutrements divers suivant les époques et les endroits) et que, dans certaines circonstances particulières, ces groupes, à l’instigation d’individus dominants qui paraissent les mener, agressent d’autres individus de leur espèce et vont jusqu’à les mettre à mort alors que ces derniers ne constituent, pour leurs agresseurs, ni une menace vitale, ni une proie? A ma connaisance, un comportement unique dans le monde animal.

Ce n’est pas le matériel d’observation qui manque.

J’en profite pour rappeler que, dans mon coin (l’Isère), ont eu lieu il y a soixante dix ans les terribles massacres qui ont accompagné l’anéantissement du maquis du Vercors -où perdit la vie parmi tant d’autres l’écrivain Jean Prévost.
Contrairement à une légende répandue, les auteurs de ces massacres n’étaient pas de la Waffen SS mais des parachutistes de la Luftwaffe originaire de l’est de l’Europe (des « Ostgruppen » donc), et dont la majorité était des ukrainiens.
Loin de moi l’intention d’attribuer une sorte de fatalité génétique à ce fait (il y avait en plus des caucasiens et très probablement aussi quelques français de la division Brandebourg, pour être au plus juste avec la réalité historique).
Il faut simplement constater que sur cet évènement comme sur bien d’autres les professionnels de la beauté de l’âme (la leur) ont perdu la mémoire.

C’est tout à fait d’actualité et en plus c’est urgentissime. urgentissime. La mort à nos portes, tout dépend du vent où ça va souffler. A partager tout de suite.
Laurence Guillon 11 août 05:37
Bombardement de l’usine chimique de GORLOVKA – Ukraine, Russie, Biélorussie en danger.
Aujourd’hui nous somme le 10 aout 2014.
Je m’appelle Pavel Brykov, je suis l’attaché de presse du consortium « STIROL » (Gorlovka, région de Donetsk. Le plus grand consortium chimique ukrainien).
Je voudrais faire une déclaration d’une extrême urgence. Tout au long des trois dernières semaines la ville de Gorlovka en générale et le territoire de la plus grande usine chimique « Stirol » en particulier, subissent des bombardements, des frappes et des tirs d’artillerie de l’armée ukrainienne avec l’utilisation des lances-roquettes multiples « GRAD », et même les « URAGAN ». Notamment le 5 aout dernier, d’une manière ciblée, en plus des frappes de GRAD, 5 frappes de lances-roquettes multiples URAGAN ont été effectuées sur l’usine. il s’agit de l’arme de destruction massive la plus puissante en service dans l’armée ukrainienne.
Les bombardements de la ville et de l’usine chimiques sont continuels.
Je déclare officiellement:
Compte tenu les actions irresponsables de l’armée ukrainienne, les habitants de l’Ukraine, de la Russie et de la Biélorussie subissent quotidiennement le risque mortel d’une catastrophe écologique, dont il est impossible de prédire les conséquences et d’évaluer l’étendue des dégâts. Un accident à « Stirol » entrainera la fuite d’une substance chimique dangereuse qui est le mono-nitre-chlorbenzène , extrêmement nocif. Le rayon létal, compte tenu de l’orientation du vent, des bassins des fleuves et aires marines, est de 300 km minimum. Je ne comprends pas pourquoi ce fait est passé sous silence par tous les médias ukrainiens.
trad. Yelena D
https://www.youtube.com/watch?v=bZWWoKKGEL0#t=73

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