Les deux gilets jaunes sont sortis de garde à vue à Brest, une marche citoyenne est prévue samedi 12 janvier 2019

Les deux gilets jaunes placés en garde à vue au commissariat de police de Brest jeudi 10 janvier 2019 en sont sortis vendredi peu avant 13h. Avec une convocation au tribunal.

IMG_0375-854x569Sans le gilet jaune, Sébastien Jézéquel et Lionel Botorel sont sortis de garde à vue juste avant 13h, vendredi 11 janvier 2019 (©Côté Brest)

Les deux porte-voix des gilets jaunes placés en garde à vue jeudi 10 janvier 2019, au commissariat central de police de la rue Colbert à Brest, sont sortis vendredi 11 peu avant 13h. Ils sont tous les deux convoqués au tribunal de grande instance jeudi 21 mars à 13h30.

Chefs d’accusation

Sébastien Jézéquel pour trois chefs d’accusation : organisation d’une manifestation sur la voie publique n’ayant pas fait objet d’une déclaration préalable en préfecture, participation à un attroupement, entrave à la circulation.
Lionel Botorel pour entrave à la circulation et participation à une manifestation non déclarée.

Les outrages à agent dépositaire de l’autorité publique et incitation à la rébellion en bande n’ont pas été retenus. Pas davantage que l’incitation à la haine ou les dégradations de biens publics dans un premier temps évoquées.

Conséquences de l’opération sur le pont de Recouvrance

À leur sortie du commissariat, où les attendaient des dizaines de gilets jaunes, les deux hommes ont tenu à souligner qu’ils avaient été bien traités par les policiers qui ont procédé à leurs auditions. Qu’avec leurs avocats, ils allaient préparer leur défense «pour montrer que ce qui nous est reproché ne tient pas».

Ils avaient été mis en garde à vue suite à l’opération menée par les gilets jaunes mardi 8 janvier sur le pont de Recouvrance.

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Sébastien Jézéquel s’était vu déposer une convocation jeudi matin, 10 janvier, pour l’après-midi, 14h15. Et était arrivé au commissariat vers 14h45, soutenu par une trentaine de gilets jaunes rassemblés devant les grilles.

Je venais pour une audition, pour être entendu au sujet du mouvement des gilets jaunes, les policiers m’ont signifié ma garde à vue à peine m’étais-je assis.

Lionel Botorel a été interpellé jeudi matin, vers 12h30, à son domicile. Et placé en garde à vue pendant 24 heures au commissariat.

Je savais qu’en étant gilet jaune je risquais d’être embêté. Mais je m’attendais à un PV dans ma boîte à lettres, pas à une garde à vue et encore moins à une convocation au tribunal. Mon casier est vierge. Quand on voit ce qui se passe, on a vraiment une justice à deux vitesses.

Acte IX : sixième marche citoyenne samedi 12 janvier

Les deux hommes ont tenu à remercier les gilets jaunes qui les ont soutenus. «Cela fait énormément de bien au moral, dans une telle situation, quand vous entendez crier votre nom lorsque vous êtes en audition ou dans la cellule», reconnaît Sébastien Jézéquel. Des membres du mouvement étaient présents devant les grilles tard dans la nuit de jeudi à vendredi et y étaient revenus dès 8h15 vendredi.

Les gilets jaunes sont bien décidés à poursuivre leurs actions. «Nous organisons une sixième marche citoyenne et pacifique, comme prévu, samedi 12 janvier. L’heure du rendez-vous est avancée d’une demi-heure place de Strasbourg où tous les gilets jaunes sont conviés à nous rejoindre dès 13h. Nous emprunterons sans doute un nouvel itinéraire, qui sera déterminé sur place. Une délégation de gilets jaunes de Brest ira aussi manifester à Saint-Brieuc», rappelle Sébastien Jézéquel.

Lionel Botorel, lui, revient sur son audition :

J’ai été surpris quand on m’a posé la question de savoir si je trouvais que le mouvement des gilets jaunes était en train de dégénérer à Brest. Il n’y a jamais eu de bagarre, rien n’a été cassé depuis le début. Avec les policiers, nous assurions la sécurité, et faisions bien attention aux quelques éventuels casseurs qui pouvaient intégrer le cortège.
Maintenant, comme la police nous a copieusement gazés avec ses bombes lacrymogènes sur le pont de Recouvrance, ce sera sans doute à elle de mettre les moyens en effectif pour contrôler seule ces casseurs.

Par ailleurs, les gilets jaunes, qui s’étaient installés à proximité du rond-point de Pen-ar-C’hleuz, à l’entrée-sortie de Brest, sont en plein déménagement. Ils ont été autorisés à s’implanter sur le terrain des gens du voyage, près du rond-pont du Gaz (ou rond-point Herman-Melville), au port de commerce.

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(© GJB)
Source : Actu.fr

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