Le prix de la défiance

Par Sylvain Devaux le 14 juillet 2022

Le projet de loi Covid est passé, mais pas comme une lettre à la poste ! Le vote de 187 députés contre ce projet (221 pour) a donné des sueurs froides au Gouvernement. L’absence, remarquée, de certains députés opposés à ce projet de loi a sans doute contribué à son adoption, ce qui laisse augurer de sacrées passes d’armes sur d’autres projets comme celui du pouvoir d’achat. Si cette nouvelle loi signe la fin de la réactivation du passe vaccinal, elle ne permet pas de l’éviter pour accéder à l’hôpital, conservant ainsi cette infâme discrimination sans plus aucune justification. De même, pas question de réintégrer les soignants alors que les élus de la NUPES comme ceux du RN n’ont cessé de s’insurger contre cette mesure terrible et terriblement inefficace.

Plus de masques mais des exigences aux frontières maintenues, vous obtenez ainsi une projet bancal et inadapté, un projet « en même temps » tout à fait symptomatique de ce Gouvernement qui semble bien peu crédible à vouloir protéger les français. La remarque, particulièrement déplacée, mais c’est coutumier chez les élus LREM, de Sacha Houlié (nouveau responsable de la commission des lois) a fait bondir les élus d’opposition. « Main dans la main, des populistes ont communié contre le vaccin, n’hésitant pas à recourir et propager de fausses informations » a-t-il annoncé. Pour un représentant d’un Gouvernement qui n’a cessé de mentir pendant cette crise sanitaire, c’est effectivement cocasse et l’on peut comprendre la colère de l’opposition.

La bras de fer sera du genre musclé et permettra, peut-être, d’en rabattre un peu aux représentants de LREM en matière d’arrogance et de suffisance crasse mais, comme disait ma grand-mère, quand le pli est pris… Alors que Macron ne cesse de cumuler les casseroles (Alsthom, Mc Kinsey, Uber…) et de dévoiler sa vraie nature, celle de bon soldat de l’ultra capitalisme supranational, le ciel s’assombrit sur ses desseins. Il n’y a pas si longtemps, on démissionnait pour bien moins que cela, mais aujourd’hui tout est permis, même une réflexion digne de Jean-Marie Bigard mais sûrement pas d’un président (« ça m’en touche une sans faire bouger l’autre)**. Sauf que tout cela pourrait peut-être prendre fin plus tôt que prévu.

Sylvain Devaux

** La journaliste Sylvie Pierre-Brossolette a raconté, dans son ouvrage de 1996 Paroles de présidents : Carnets secrets, que Jacques Chirac avait utilisé cette phrase à l’époque où il était Premier ministre de François Mitterrand, en 1987. L’ancien chef de l’État socialiste l’aurait critiqué lors de la préparation du Sommet de Copenhague. Jacques Chirac aurait alors assuré « Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre » pour montrer son indifférence. Une expression devenue célèbre, mais que l’ancien Président n’a jamais dit en public. (source)


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Source : Les Moutons enragés

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