Le maire s’en prend maintenant aux gendarmes

 

Lundi après-midi, les gendarmes appelés par le maire ont tenté de faire toute la lumière sur le chantier en multipliant les appels téléphoniques.

Lundi après-midi, les gendarmes appelés par le maire ont tenté de faire toute la lumière sur le chantier en multipliant les appels téléphoniques.

 

NOYALES – Dans l’affaire du démontage de l’ancien cimetière, le maire Didier Colpin accuse la gendarmerie de laxisme et publie sur son blog sa vérité. La compagnie de Saint-Quentin ne compte pas en rester là.

On avait l’habitude que Didier Colpin s’en prenne à notre rédaction à coups de demandes de droits de réponse à tout va, mais cette fois c’est la gendarmerie qui est prise à partie. Lundi après-midi, le maire fait appel à la maréchaussée pour lui demander d’évacuer une poignée d’opposants aux travaux du cimetière, y compris quelques personnes âgées. Deux, puis trois, gendarmes sur place, en attendant de faire toute la lumière sur ce chantier commencé le matin même, font interrompre les pelleteuses, au grand regret du maire qui dirigeait pourtant les opérations, comme un chef de chantier.

 

Gendarmes perturbateurs ?

 

Il écrit : « Je démens les intox de la gendarmerie […] qui use d’un stratagème » Et de poursuivre : « les gendarmes ne peuvent demander si ma procédure est conforme : la copie du dossier pour lequel ils n’ont fait aucun recours, est sur leur bureau ! Incroyable que six gendarmes ne réussissent pas à évacuer quatre manifestants qui entravent le travail de deux entreprises. Les gendarmes établissent eux-mêmes le scandale : ils déclarent aux salariés qu’ils  »vont confisquer le matériel de leur entreprise » s’ils travaillent et sèment la perturbation. »

 

Délibération du 10 août 2010

 

Le maire blogueur de Noyales revient sur la légitimité de son action en précisant que le conseil municipal a voté cette décision. « Ils ont tous voté la suppression du cimetière (délibération du 10 août 2010). » Faux, rétorquent ses adversaires, majoritaires au conseil municipal, dans un autre communiqué. « Le 10 août 2010, M. le maire de Noyales a demandé une délibération sur la procédure de réfection de l’ancien cimetière. Que cette délibération a été votée à l’unanimité. En ce temps, M. le maire a précisé qu’une consultation d’entreprise et une demande de subvention seraient réalisées. Le conseil ne s’y oppose pas pour la sécurité des visiteurs. Le 28 octobre 2010, le maire est revenu sur cette délibération demandant aux conseillers de rajouter le mot « aliénation » à cette délibération. Voté à l’unanimité. Le même jour, à la suite de la réunion du conseil municipal, et sans perdre de temps, il a ordonné un arrêté de désaffectation et d’aliénation dudit cimetière. Ce qui n’avait rien à voir avec nos délibérations. Qui dit aliénation dit dans ce cas précis possibilité de vendre ce terrain communal à autrui… »
L’opposition réfute donc toute accusation comme quoi elle aurait validé ce projet
« Il n’a jamais été question de destruction des pierres tombales, de stèles et surtout de translation de corps ou d’ossements. Le conseil s’y serait systématiquement opposé. Aucune délibération ou discussion n’a jamais été abordée ou proposée par le maire à ce sujet. Aucune délibération n’a été proposée pour l’aménagement de ce cimetière. Aucune délibération n’a été proposée sur l’intervention d’entreprises et sur les devis des travaux. »
Hier, les pelleteuses avaient quitté le cimetière, abandonnant le chantier. Mais impossible d’en savoir plus auprès de l’entreprise mandatée pour réaliser le travail et savoir si ce départ est dû à la fin des travaux ou pas.
L’arrêté pris vendredi dernier stipule un chantier interdit au public entre le 16 et le 18 décembre, ainsi qu’une interdiction de reportages. Les services de l’Etat, via la préfecture qui elle aussi réagit par voie de communiqué, voient cette interdiction de prise de photos des travaux dans le cimetière « comme une volonté de préserver le nécessaire respect dû aux défunts. »
Les pelleteuses ont sans aucun doute fait plus de tapages que les appareils photos dans cette affaire.
Quant aux restes des défunts, hier ils reposaient toujours dans le caveau provisoire du cimetière actuel en attendant de retrouver la quiétude qu’ils méritent dans l’ossuaire.

 

Jérôme HEMARD

 Source : L’Aisne Nouvelle

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