Le cycliste et la guéguerre entre police et gendarmerie

Cinq entrepreneurs en travaux publics comparaissaient vendredi matin le tribunal correctionnel d'Ajaccio pour travail dissimulé et emploi d'un étranger non muni d'une autorisation de travail.

Cinq entrepreneurs en travaux publics comparaissaient vendredi matin le tribunal correctionnel d’Ajaccio pour travail dissimulé et emploi d’un étranger non muni d’une autorisation de travail.

archives Jean-Pierre belzit

 

On aurait vu débarquer un moustachu, guitare à la main dans le prétoire hier, que l’on ne s’en serait pas étonné outre mesure.

L’affaire sur laquelle se penchait le tribunal correctionnel d’Ajaccio ressemblait en effet furieusement à une chanson de Georges Brassens. Hécatombe, pour être précis, qui raconte avec drôlerie les déboires de la maréchaussée sur le marché de Brive-la-Gaillarde.

Autant le dire tout de go, l’affaire d’outrage à personne dépositaire de l’autorité publique pour laquelle était jugé Samir A., 25 ans, n’a pas fait marrer tout le monde au tribunal correctionnel d’Ajaccio.

Les deux fonctionnaires de la police aux frontières portés parties civiles en premier lieu, qui estiment avoir été « humiliés » dans cette échauffourée qui remonte au 10 septembre 2015. La présidente du tribunal ensuite, pas franchement ravie de voir son audience encombrée par une « bagarre procédurale entre policiers et gendarmes ».

Mais ménageons le suspense. L’histoire commence donc sur une route de Porto-Vecchio un après-midi de septembre.

Pas de douzaines de gaillardes comme dans la chanson, mais un jeune mec en vélo. « Le cycliste aurait eu un comportement dangereux, slalomant sur la route et adressant des doigts d’honneur aux automobilistes qui le klaxonnaient », rapporte la présidente avec une exaspération manifeste.

Sur la même route circulent deux fonctionnaires de la police aux frontières mandatés par le procureur d’Ajaccio pour contrôler l’identité des passants du Grand-Sud.

N’écoutant que leur courage, les fonctionnaires se précipitent pour interpeller le chauffard en deux-roues. Las, le jeune homme ne s’en laisse pas compter. Selon ses poursuivants, il tente de prendre la fuite en les traitant d’invertis, ce qui semble constituer un outrage. Les témoins, qui auraient dû féliciter les braves policiers, ont cependant une autre interprétation de la scène.

« Une monitrice d’auto-école va appeler les gendarmes en disant qu’un jeune homme est malmené par deux personnes, dont une est armée », relate la présidente Marie-Josèphe Muracciole, sans cacher que la vacuité et le ridicule de l’affaire l’horripilent.

Les militaires débarquent, persuadés d’intervenir sur un braquage.

Source : Corse matin

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